Le GR2 est un groupe de recherche de l'association ARAT animé par Caroline Germain.
Il fait partie du CSRA (Comité Scientifique de Recherche Associative).
comment pouvons-nous demander à ces personnes en souffrance la livraison d’une intimité que nous ne leur offrons pas ? Caroline propose ainsi de pouvoir émettre, par touches singulières, quelques ressentis de notre contre-transfert, dans le but de ne pas trop désincarner le transfert.
Nous somme d’accord sur notre devoir d’humilité face à
nos productions inconscientes dans l’élaboration de nos séances. Ces
productions diverses font le lit de nos différences dans la pratique, mais également nos richesses, et ce
n’est pas contradictoire.
Il fait partie du CSRA (Comité Scientifique de Recherche Associative).
COMPE-RENDU
DE LA CO-VISION DU 25/01/2015
Présentes : Caroline Germain, Bénédicte Carrière
Excusées :
Purita Munoz est grippée !
Amparine Tubau nous informe qu’elle ne fera plus partie du groupe de
covision : en raison de la reprise de son travail de comédienne, elle
n’exerce plus, actuellement, sa fonction d’art-thérapeute.
Nous nous retrouvons en nombre réduit pour cette quatrième co-vision. Nous
en profitons pour nous connaître mieux et abordons ainsi une question qui fait
débat depuis le début de nos rencontres, celle de l’intimité.
Pour ma part il est important, afin de ne pas être intrusifs envers les
personnes que nous accompagnons, de ne pas chercher à leur arracher des
vérités, comme des dents malades, et de leur garantir ainsi un espace psychique
préservé. Par ailleurs, nous ne considérons pas que notre métier
d’art-thérapeute, bien qu’éclairé par les concepts de la psychanalyse, ouvre à
l’exercice de l’analyse des productions.
Nous somme quand même averties que cela se pratique dans certains courants.
Il nous faut nous entendre sur cette notion de l’intime.
Caroline propose de différencier le discours sur l’état émotionnel du
discours collé aux faits, avérés ou non.
Dire son sentiment, ce n’est pas raconter l’indicible
jouissance qui se rapporte parfois dans le fait divers sordide. Elle pose
également une question qui parait légitime :comment pouvons-nous demander à ces personnes en souffrance la livraison d’une intimité que nous ne leur offrons pas ? Caroline propose ainsi de pouvoir émettre, par touches singulières, quelques ressentis de notre contre-transfert, dans le but de ne pas trop désincarner le transfert.
Nous abordons dans l’après-midi une difficulté liée à certaines expériences
désagréables en séance. Que se passe-t-il lorsque nous sentons brièvement
basculer notre cadre interne parce que nous ne nous sentons pas, l’espace d’un
instant, légitimes dans notre fonction ?
Parce que nous sommes surpris par une question qui nous sidère, parce que
nous nous sentons impuissants face à la souffrance, parce que notre métier ne
nous semble pas prendre en compte tout ce qui se produit lors d’une séance
art-thérapeutique ?
S’agit-il simplement d’une défaillance de notre cadre interne ? Avons-nous à travailler en supervision ? Ou en analyse ?
La méconnaissance de soit semble poser ici la difficulté de se savoir
manquant, sujet de désir, mais aussi sujet de la culpabilité, depuis notre
inconscient que nous ne maîtrisons pas. Pour autant, est-il indispensable
d’avoir effectué une analyse dans son intégralité pour pouvoir pratiquer notre
métier d’art-thérapeute ? L’analyse peut en effet mettre à jour des
fonctionnements internes particuliers, cependant elle n’offre pas
nécessairement la certitude d’un apaisement de ces conflits...
Nous avons à céder sur notre supposé savoir afin que le patient ait aussi
la possibilité d’évoluer... en nous
castrant.