dimanche 8 décembre 2013

Le Bouddhisme en psychiatrie et dans les psychothérapies

Mis en ligne avec l'aimable autorisation du Dr Jean-Paul Bossuat, Directeur de la publication et de la Rédaction de la Revue PsyCause.
Cet article fait partie du N° 64 spécial Cambodge de la revue PsyCause qui sortira mi-décembre 2013.

01-couv-64La totalité du numéro est consacrée aux Actes du congrès de Siem Reap/Angkor « Le bouddhisme en psychiatrie et dans les psychothérapies » (20 et 21 novembre 2012).

Ce congrès est né du hasard de rencontres et de la conviction du Pr Ka Sunbaunat, doyen de la faculté de médecine à l’Université des Sciences de la Santé de Phnom Penh et directeur du programme national de santé mentale au ministère de la santé du Cambodge, quant à la pertinence d’organiser dans son pays une manifestation scientifique au cours de laquelle des Occidentaux et des Orientaux allaient échanger des idées sur l’intérêt du bouddhisme dans le soin psychiatrique et psychologique. Dans un Cambodge qui a manqué de très peu l’anéantissement au cours des affrontements idéologiques meurtriers des années 1970, cette rencontre avait une haute valeur symbolique. Que le Pr Ka Sunbaunat ait donné sa confiance à Psy Cause, nous honore… et nous engage. Ajoutons que la directrice du département de psychologie de l’Université Royale du Cambodge, la Pr Nhong Hema, s’était jointe à ce projet.




02-communication-SunbaunatNotre dossier est ouvert bien évidemment par le Pr Ka Sunbaunat. Il nous présente le bouddhisme comme un « mouvement anti-torture », ajoutant que « le bouddhisme apprend au peuple à mener sa vie dans une manière saine, heureuse et progressiste. » Cet auteur est lui même un rescapé d’un massacre à l’échelle d’un pays dans lequel un Cambodgien sur quatre a trouvé la mort. Pendant quatre longues années, il est parvenu à tromper les Khmers rouges sur sa qualité de médecin qui justifiait la mort immédiate, en les persuadant qu’il était un paysan. Il est sorti de cette épreuve, convaincu que la psychiatrie devait être la priorité de la faculté de médecine de Phnom Penh et que le peuple cambodgien devait retrouver dans ses racines culturelles bouddhistes, la résilience et la paix de l’esprit. Le bouddhisme est, selon lui, essentiel dans une approche de la santé mentale au Cambodge.




Suit la communication de Mr François Daniel Alberola, psychologue français venu enseigner au Cambodge (à l’Université Royale de Phnom Penh) et qui avait décoré la salle du congrès avec une galerie d’art bouddhiste dont certaines œuvres illustrent notre dossier. Il situe son intervention dans le questionnement d’un homme du début du XXI° siècle après03-Alberola-20.11.12 l’effondrement des illusions idéologiques : « la réfutation de la cosmologie-éthique grecque et celle de la théologie-éthique chrétienne ont inauguré, à partir du dix septième siècle, la philosophie moderne, celle du sujet souverain (R. Descartes) de la liberté (J.J. Rousseau) et celle de la philosophie humaniste (E. Kant), qui ont fait surgir la révolution et les droits de l’Homme : fondement de notre conception du progrès et de la civilisation.  Au dix neuvième siècle, les philosophes du soupçon démystifieront le socle de l’idéologie idéaliste  et la métaphysique de la subjectivité (F. Nietzsche, M. Heidegger) ainsi que la conquête du capitalisme libéral (K. Marx). Après la réfutation des illusions et la fin des idéologies, l’homme moderne individualiste narcissique et incertain subit une nouvelle aliénation, celle de l’Avoir à la défaveur de l’Être. Ce qui incite certains à se demander si un deuxième humanisme ne serait pas à réinventer (L. Ferry) et  certains autres de se demander si les grandes sagesses ne gagneraient pas à être revisitées (K.Jaspers). Le psychologue cambodgien n’échappe pas, dans la conceptualisation de sa thérapie, à cette interrogation qui dévoile le meilleur et le pire de chaque culture… »





04-offrandes-de-ben-aux-defunts-Pursat-2011-Avec le troisième auteur, l’anthropologue Anne Guillou, nous sommes au cœur de la problématique de résilience d’un peuple qui, de 1975 à 1979, a perdu le quart de sa population lors d’une dictature sanguinaire et déculturante, celle des Khmers rouges. Son étude porte sur les rituels funéraires pratiqués en faveur des victimes en bordure d’un charnier : « calmer sa propre souffrance, c’est d’abord s’occuper de celle des défunts. Pratiquer les rituels pour les morts assure la résilience des vivants. » L’auteure est Docteur en anthropologie. Spécialiste du Cambodge, elle exerce au CNRS, Centre Asie du Sud-Est, Paris. Elle conduit une recherche dans un village (Pursat) situé au sud du grand lac Tonlé Sap, en bordure d’un champ d’exécutions par les Khmers rouges.


05-oeuvre-de-Vann-NathLe groupe des professionnels français a pu, en post congrès, visiter à Phnom Penh ce terrible musée qu’est le S21, une école transformée par les Khmers rouges en centre de tortures et d’exécutions de victimes désignées ennemies du peuple, qui n’a rien à envier d’Auschwitz. Là nous avons pu rencontrer l’un des seuls sept rescapés parmi les 17000 prisonniers de ce lieu ! Il s’agit de Vann Nath qui dut sa survie à la qualité de ses peintures de Pol Pot. Libéré par l’armée vietnamienne en 1979, il se mit à peindre les horreurs qu’il avait connues, pour témoigner, ses œuvres étant exposées dans le musée. Certaines illustrent de façon très réaliste ce qu’il se passait dans ces champs d’exécution du type de celui de Pursat.




06-cours-medecineLe système de soins en santé mentale au Cambodge a été élaboré dans les années 1990, suite à la destruction totale du dispositif de psychiatrie par le régime des Khmers rouges. L’article des Prs Ka Sunbaunat et Chak Thida (Chef du service de psychiatrie à l’Hôpital de l’Amitié khméro-soviétique de Phnom Penh) met en évidence l’importance du travail accompli et l’ampleur de la tâche à venir pour prendre en charge une population traumatisée par son passé récent. Il raconte comment en 1994, la Norvège fut le premier pays à s’engager à fond dans la formation des psychiatres cambodgiens. La formation de psychiatres fut rapidement suivie de celle d’infirmiers psychiatriques. De 1994 jusqu’à novembre 2012, ont été formés 43 psychiatres et 40 infirmiers psychiatriques. De plus, 254 médecins généralistes et 269 infirmiers d’état ont été formés en Soins de Santé Mentale de Base, selon une formation intensive de trois mois.

07-PsychologieLa Pr Nhong Hema, Professeur de psychologie, directrice du Département de Psychologie de l’Université Royale de Phnom Penh, fait une présentation de son département, met en évidence les diplômes de psychologie délivrés et les perspectives pour les étudiants. Historiquement, là aussi, l’aventure a commencé en 1994, date de début du premier projet de santé mentale depuis le départ des Khmers rouges en 1979. C’est que la guerre entre l’armée vietnamienne et les Khmers rouges s’est poursuivie une dizaine d’années. Les élections de 1993 sous le contrôle de l’ONU ont véritablement donné le coup d’envoi de la reconstruction dans un contexte pacifié. La Pr Nhong Hema insiste sur l’importance de la langue française dans l’enseignement de la psychologie au Cambodge, avec le rôle important de l’AUF (Francophonie) qui forme des étudiants au master 2 à Hanoï et au doctorat à l’université de Toulouse.

08-PsychotropesL’hôpital de l’amitié Khmero-Soviétique de Phnom Penh abrite depuis 2005 une unité d’hospitalisation de Psychiatrie. Cette sixième communication au congrès de Siem Reap porte sur le service de consultations externes attenant. Les auteurs, les Prs Ka Sunbaunat, Chak Thida et Pauv Bunthoen, ainsi que le Dr Pheng Thavrin, écrivent que « ce service est considéré actuellement comme le plus réputé et le plus grand du Cambodge et recoit environ 200 patients chaque jour dont 20 à 30 nouveaux cas par jour.» Ils précisent que l’ensemble l’unité (consultations externes et hospitalisation) dispose de 11 psychiatres, 2 médecins généralistes, 3 infirmiers psychiatriques, 11 infirmiers d’état et 2 pharmaciens. Et qu’en matière de locaux, le service est composé de 10 salles de consultations ainsi que de 2 chambres d’hospitalisation avec une capacité de huit lits, dont une salle pour hommes et une autre salle pour femmes.

09-MoritaAprès ces trois articles techniques sur la situation de la psy au Cambodge, nous partons pour le Japon. Le Pr Shigeyoshi Okamoto nous parle de la thérapie inventée par le psychiatre japonais Morita et pratiquée à l’hôpital Sansei de Kyoto, inspirée du Zen : « Morita lui-même, qui, dans sa petite enfance, avait été terrorisé par des images de l’enfer qu’il avait vues sur le plafond d’un temple de son quartier, a longtemps souffert d’une névrose d’angoisse. Dans le but de devenir psychiatre, il est entré à la faculté de médecine de l’Université de Tokyo mais l’angoisse qu’il éprouvait l’empêchait de se concentrer sur ses études. S’étant finalement abandonné au désespoir, il a renoncé à tout effort pour remédier à cette angoisse. Et il a vu totalement disparaître sa sensation d’angoisse. C’est-à-dire que contre toute attente, ses symptômes d’angoisse avaient complètement disparu. Une telle expérience personnelle est un des facteurs qui ont motivé la création ultérieure de sa thérapie. » La thérapie de Morita prône que c’est contreproductif de vouloir résister au symptôme. La quintessence  de la Thérapie de Morita « ne se résume à rien d’autre que cela : il faut vivre en obéissant à la nature. Dans notre vie, il n’y a qu’à vivre en obéissant docilement à la nature du monde intérieur de l’homme de même qu’à la nature en tant qu’environnement du monde extérieur. C’est là la sagesse même du bouddhisme. » La technique pratiquée par le Dr Morita consiste en quatre étapes sur 40 jours. La première est le coucher absolu pendant 8 jours. Elle vise à ce que le patient accepte son état d’angoisse intérieure comme faisant partie de lui et s’en détache. Les étapes suivantes consistent en une redécouverte du monde par des activités progressives et de plus en plus socialisantes.

10-Shigeyoshi-OkamotoLe Pr Shigeyoshi Okamoto s’interroge sur l’influence du pragmatisme américain dans son pays depuis l’après guerre qui, avec le cognitivo-comportementalisme, a vidé la thérapie de Morita de sa substance bouddhiste. Il ajoute cependant : « curieusement, depuis quelques années, avec l’introduction de la « mindfulness meditation » qui est une psychothérapie bouddhique née en Occident », il y a, ironie de l’histoire, un retour du bouddhisme dans le soin, au Japon, via l’Occident.





La communication canadienne à Siem Reap sur la « Thérapie de la pleine conscience » prend donc, à ce point du dossier, toute sa place avec l’article canadien qui la formalise, de Mme Myriam Fay et du Pr Raymond Tempier. La présentation de cette technique, avec des travaux pratiques, lors du congrès de Psy Cause au Canada, le 6 octobre dernier au Château de Montebello, était dans la continuité du congrès de Siem Reap. C’est un fait que, malgré le 12-Kompong-Tralach-17.11.11contexte scientifique très objectivant de l’Amérique du Nord, une thérapie d’inspiration bouddhiste y trouve maintenant sa place comme l’écrivent les auteurs : «  Les définitions de la pleine conscience  dans  les sciences cliniques occidentales en tant que contrôle de l’attention ou conscience métacognitive manquent d’emphase en ce qui concerne la réflexion éthique profonde, l’importance de la pratique personnelle investigatrice et du développement lent et progressif de cette pratique. Parce que la pleine conscience est un construit qui origine du bouddhisme, et n’est apparue que récemment dans la science occidentale, il n’est pas surprenant qu’il y ait un défi considérable à définir, opérationnaliser et quantifier ce construit. » Que la Thérapie de Morita puisse en retour bénéficier d’une réévaluation au Japon, pourrait justifier un troisième volet pour Psy Cause … au Japon.




13-GriguerLe dossier s’achève avec deux regards occidentaux, celui du Dr Jean Louis Griguer à propos de la phénoménologie qui crée un pont entre l’Orient et l’Occident, celui du Dr Jean Marie Rebeyrol qui fait un parallèle entre le bouddhisme et la psychanalyse. Le Dr Jean Louis Griguer, psychiatre Chef de pôle à Valence et docteur en philosophie, s’interroge sur un pont ouvert par la phénoménologie entre l’Occident et l’Orient, en référence aux travaux de philosophes comme Husserl, père de la méthode, Heidegger qui a préparé comme aucun autre penseur cette rencontre avec la tradition bouddhique, Nishida, fondateur de l’école de Kyoto, et de Kimura Bin, psychiatre japonais. Cette ouverture est un de nos possibles pour recouvrer l’espace du monde qui se restreint chaque jour.






Le Dr Jean Marie Rebeyrol, psychiatre à14-AngkorBordeaux, intervient, lui, non pas en tant que communicant mais en tant qu’observateur de ce congrès de Siem Reap auquel il a participé. Il s’essaie à trouver des rapprochement entre le démarche bouddhiste et la démarche psychanalytique en particulier lacanienne. Après avoir rappelé que très tôt, dans les temples d’Angkor (en particulier dans Le Bayon), le bouddhisme a fait son entrée au Cambodge, il recherche des similitudes entre bouddhisme et psychanalyse et, par exemple, écrit par exemple : « Dans le bouddhisme, nous ne pouvons parler de réincarnation puisque l’être est sans chair, se réduisant à une vacuité. Rejetant tout rapport de la créature à son créateur, toute transcendance où même les dieux sont soumis à la loi de l’Impermanence, le bouddhisme rejette du même coup tout argument ontologique qui spécifierait l’être comme humain. Aussi le sujet de la chaîne des transmigrations ne trouve existence sous des formes diverses qu’à être réduit à une vacuité déterminée par des traces des existences antérieures qu’il fait siennes dans une forme de fatalisme, soit une chaîne désincarnée et du coup quelque peu impersonnelle. Aussi pourrions-nous qualifier cette chaîne des transmigrations d’imaginaire dans les formes qu’y prennent les existences, et purement symbolique dans les traces qui les déterminent, mais sans dimension réelle du sujet.
Tel n’est pas le cas de celle langagière de la parole, où la question de l’être est réductible à l’objet du fantasme par quoi le sujet est inscrit singulièrement dans la chaîne. Ou encore de façon organique par les orifices réels des objets de la pulsion, ou dans la dimension réelle de la jouissance qui échappe au pouvoir de symbolisation du langage. Soit une chaîne langagière réelle en tant qu’incarnée, symbolique dans son pouvoir de symbolisation et imaginaire par le sens qu’elle véhicule. Comme on peut parler d’un corps réel dans sa jouissance, symbolique en tant que langagier et imaginaire comme moi spéculaire. »


15-S21Le Dr Jean Marie Rebeyrol achève son article par un dialogue imaginaire avec un interlocuteur cambodgien sur le massacre des Khmers rouges, que d’aucuns appellent génocide car il concernait principalement des gens qui étaient coupables parce qu’ils avaient le malheur de ne pas appartenir à la bonne catégorie du peuple. Il fait un parallèle avec le crime contre l’humanité, des Nazis. Et expose que ce qui sous-tend de telles idéologies mortifères, c’est le refus de l’altérité.

Les dix articles qui constituent ces Actes du congrès de Siem Reap ne peuvent bien entendu prétendre donner une image exhaustive de cette manifestation scientifique. Mr François Daniel Alberola a brièvement évoqué l’exposé d’un bonze de Siem Reap que nous avions invité pour qu’il nous parle des thérapies traditionnelles pratiquées par les moines bouddhistes. Ces thérapies proviennent du plus profond des croyances culturelles cambodgiennes et leur efficacité symbolique repose en partie sur des strates prébouddhiques. Mais le bouddhisme admet une certaine dose d’hindouisme et de toute façon sa philosophie est au delà des explications culturelles du monde.




16-BonzeEn conclusion, ce congrès était au cœur de ce qui est l’essence de Psy Cause : la question de l’être, au cœur du soin.

Jean Paul Bossuat

Le lien pour accéder au site de PsyCause : 
http://www.psycause.info

mercredi 27 novembre 2013

Chapitre 3 : De la clinique à la mise en place d'un dispositif arthérapeutique

Introduction :
De par mon exercice professionnel au Centre Hospitalier de Béziers depuis 32 ans et une pratique de l'art-thérapie en psychiatrie depuis 20 ans, la clinique a provoqué une inclinaison et une influence sur ma façon d'envisager cette thérapie.
Je ne détiens aucune vérité sur le sujet de l'art-thérapie, seulement des certitudes. Et lorsque mes certitudes se muent en incertitudes, je me remets en question et au travail.

                               Centre Psychothérapique "Camille Claudel"

La conjugaison de mon exercice professionnel en Psychiatrie, de la Psychanalyse, de la Psychopathologie de l'Expression, du travail de création, de l'Histoire de l'Art et des techniques d'arts plastiques va déboucher sur la construction d'un dispositif art-thérapeutique. Ces différents apports font la singularité de ce dispositif en Art-Thérapie Institutionnelle et Clinique.
Je vais donc essayer de retracer les influences qui traversent et nourrissent mon art-thérapie.

1. Définitions :

L'Art-Thérapie :
"L'art-thérapie est une psychothérapie qui utilise la création artistique (dessin, peinture, collage, sculpture, etc...) avec pour objectif d'améliorer la qualité de vie par la compréhension du soi."
mon.psychothérapeute.com 

"L'art-thérapie est une intervention thérapeutique, qui se réalise à travers l'expression libre de la créativité."
Laura Grignoli, "Art-Création Thérapie, discours autour de ce qu'on appelle Art-Thérapie" VOIXéditions

La clinique :
"L’étymologie du mot clinique, en un temps où l’on perd le sens des mots, nous est source précieuse. Nous héritons du terme de clinique des médecins de l’Antiquité grecque, notamment Hippocrate. Celui-ci s’appuie sur le sens premier pour définir ce qu’il nomme la « teknè cliniké », la technique clinique, qui consiste à s’incliner (même origine) sur le lit ( klinè ) où la maladie, le handicap, les vacheries de la vie ont allongé celui qui souffre. Dans l’acte clinique il s’agit de s’incliner du haut de son savoir et de son pouvoir, au chevet du souffrant, pour d’abord le rencontrer. Hors cette rencontre inaugurale, pas de clinique qui vaille. Souvenons-nous ici que la teknè d’où s’origine notre technique, si j’en crois mon Bailly, c’est d’abord et avant tout l’art manuel de l’artisan, le tour de main, le truc de métier. Cela exige une position d’humilité du praticien, et sans cesse à renouveler, jamais acquise. On ne saurait dans la clinique se reposer sur ses lauriers.
Freud nous en lance l’avertissement : toute rencontre est nouvelle et exige de relancer l’appareil théorique. D'où il se fait qu’entre pratique et théorie s’ouvre un hiatus, un fossé qui n’est jamais comblable. La pratique réouvre sans fin les questions théoriques ; les concepts réinterrogent sans cesse la pratique.
La clinique naît de cette surprise permanente où il s’agit bien de remettre sans cesse sur le métier la matière même de la rencontre entre humains, qui constitue le fond de tout métier d’intervention sociale. « Il est certain qu’il y a un monde entre ce que nous faisons effectivement dans cette espèce d’antre où un malade nous parle, et où nous lui parlons - de temps en temps -, il y a un monde entre cela et l’élaboration théorique que nous en donnons. Même dans Freud, nous avons l’impression, là où l’écart est infiniment plus réduit, qu’il y a encore une distance. », précise Jacques Lacan.
Cette distance, cette bonne distance pour le dire à la manière de Winnicott, cadre la clinique comme une praxis jamais achevée. Praxis qui prend son effet de l’incomplétude structurale de l’être parlant.
La clinique issue du champ de la médecine a, petit à petit, gagné les sphères de toutes les professions de la relation humaine : psychologie, psychanalyse, travail social, pédagogie…"
(Extrait de l'ouvrage de Joseph ROUZEL, Pourquoi l'éducation spécialisée? Dunod, 2012)

2. Définition de l'Art-Thérapie Institutionnelle :
Il s'agit d'une art-thérapie qui fait le lien entre l'art et la thérapie. C'est le trait d'union qui sépare art et thérapie pour les réunir autour de la pratique de l'Art, de l'Histoire de l'Art, des techniques d'arts plastiques, de la Psychopathologie Clinique, de la Psychanalyse, de la Psychopathologie de L'Expression.

La confluence entre art-thérapie et psychanalyse :
"En partant du sens des deux mots qui la désigne, l'art-thérapie prend ses racines à la fois dans l'expérience artistique-source essentielle du processus transformatif dans la relation thérapeutique- et dans la psychanalyse de laquelle il tire la méthode de lecture de tout ce qui arrive dans cette relation."
Laura Grignoli, "Art-Création Thérapie, discours autour de ce qu'on appelle Art-Thérapie" VOIXéditions

3. Méthodologie du Triptyque d'Art-Thérapie :
L'art-thérapie est une méthode qu'il va falloir adapter à son exercice professionnel, de part ce fait elle devient une sur-spécialisation. Ma méthodologie s'intitule "Triptyque d'art-thérapie adapté à la Psychiatrie".
Il se compose de trois volets :
-volet 1 : la question de l'identité évoquée par Jacques Lacan dans ce qu'il appelle la "forclusion du nom du père", m'a fait m’interroger sur ce que nous adresse le discours du psychotique;
-volet 2 : adaptation à sa réalité et réadaptation à la réalité, ce sont les bases théoriques que Freud énonce dans le principe de réalité et la confrontation qui s'ensuit entre principe de plaisir et principe de réalité;
-volet 3 : communication, socialisation et resocialisation, c'est ici la question de l'être au monde du psychotique qui est abordée, avec comme corollaire de pouvoir quitter le monde des fous pour rejoindre le monde des hommes !

Indications en art-thérapie groupale :
Prise en charge des psychoses, des névroses, des addictions, des dépressions, et des pathologies de la personne âgée (Alzheimer, Korsakoff, dépressions, psychoses chroniques), ...

Le "Triptyque d'Art-Thérapie adapté à la Psychiatrie" participe au soin, à la réadaptation et à la réinsertion sociale, principalement dans les psychoses mais aussi pour tout autre pathologie.
La Psychiatrie traverse actuellement de grandes difficultés tant sur le plan de l'orientation théorique, que budgétaire et organisationnelle, mais elle reste le meilleur lieu de formation à la psychopathologie clinique.

4. Les Psychothérapies médiatisées au CATTP :
Le CATTP ( Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) fonctionne en lien direct avec le CMP ( Centre Médico-Psychologique).


J'ai mis en place des psychothérapies médiatisées en CATTP pour prendre de la distance avec ce que l'on appelle Art-Thérapie aujourd'hui en France !
Ma conception de l'art-thérapie est fort simple, c'est une psychothérapie.
C'est dans ce cadre strict que s'opère le soin psychique.
J'utilise deux médiations :
-médiation arts plastiques (dessin, peinture, collage, modelage);
-médiation corporelle et relaxation dans un atelier que j'ai intitulé "Relation d'Aide et Relaxation".
Ce travail se structure autour de la relation d'aide centrée sur la personne (Carl Rogers) et de la Psychosomatique Relationnelle développée au CRESMEP.

Indications en individuel et en ambulatoire :
Psychoses, névroses, addictions, dépressions, violences faites aux femmes, ...

5. Ceux qui influencent mon art-thérapie :

Dr François Granier
Président SFPE-AT
DU-FC "Psychiatrie, Psychothérapies médiatisées et Art-Thérapie"
CHU Purpan-Casselardit Toulouse

Pr Jean-Luc Sudres
Secrétaire Général SIPE-A-T
DU Art-Thérapies / Université Toulouse Le Mirail

Guy Lafargue
Directeur des Ateliers de l'Art CRU
Conférence ; " De l'affect à la représentation"

Dr Jean-Pierre Klein
Directeur de l'INECAT
"L'art en thérapie" Editions Hommes et Perspectives 1993

Laura Grignoli
l'Artelieu à Pescara (Italie)
"Art-Création Thérapie, discours autour de ce que l'on appelle Art-thérapie"
VOIXéditions 2010

Christian Sabas
L'Atelier du Non-Faire au Centre Hospitalier Maison Blanche

La Psychothérapie Institutionnelle
CHS François Tosquelles / St Alban sur Limagnole

La Psychosomatique Relationnelle
Dr Boquel et Dr Froment / CRESMEP

Conclusion :
Mon art-thérapie est une art-thérapie humaniste, utilisant des médiateurs artistiques ou culturels avec une seule finalité le soin, et comme objectif de redonner un sens, une dynamique (élan vital) et tout simplement le goût de vivre.

J'ai abordé de façon très sommaire les différents aspects qui composent l'art-thérapie institutionnelle, ils seront développés lors de ma conférence "De la clinique à la mise en place d'un dispositif arthérapeutique" au cours de l'année 2014.

Jean-Louis AGUILAR / IDE et Art-Thérapeute
Centre Psychothérapique "Camille Claudel"
Centre Hospitalier de Béziers.



mercredi 20 novembre 2013

La Psychosomatique Relationnelle

Il s’agit plus d’une méthodologie:

Dali - Galatée aux sphères
Dali – Galatée aux sphère
Celle-ci s'est développée à partir de la théorie relationnelle élaborée par le Professeur Sami-Ali mais en diffère par la place qu'elle donne à la subjectivation, de plus elle ouvre sur d'autres approches relationnelles de la personne. En ce sens, elle fait partie du courant multi-référentiel de la psychothérapie.
En plus de la dimension thérapeutique, celle-ci aborde les  champs philosophique, esthétique et culturel inhérents à la dimension relationnelle.






De la théorie relationnelle à la psychosomatique

Dali-Les trois sphinx de bikini
Dali-Les trois sphinx de bikini
La théorie relationnelle donne le primat à la relation, celle-ci précède les termes qu'elle relie et englobe le psychisme et le somatique. Tout sujet est avant tout un être relationnel.
La pathologie, qu’elle soit organique ou fonctionnelle, apparaît toujours dans une situation relationnelle. Elle peut être appréhendée selon une vue d’ensemble où le fonctionnement du sujet est défini par son rapport à l'imaginaire et aux affects (par une conscience subjective s'étayant sur une conscience émotionnelle)  mais aussi par la situation relationnelle dont elle est inséparable.
Ainsi, la pathologie se trouve corrélée à une situation conflictuelle prenant la forme d'un simple conflit susceptible de trouver une solution ou bien devenir un conflit insoluble c'est-à-dire une impasse.
Le concept d’impasse relationnelle permet de comprendre la maladie organique sans la ramener à une somatisation, le terme de somatisation s’appliquant à la pathologie fonctionnelle pour laquelle le conflit est psychique et trouve sa résolution dans des symptômes conversifs. La maladie fonctionnelle, réversible a alors valeur de langage.                                                                                                          
Il en est tout autrement pour la pathologie organique, car c’est le corps biologique qui est atteint par la lésion. Il n’est alors plus question d’une hypothétique expression métaphorique et l'atteinte du corps réel ne doit pas être abordée comme une image de rêve. Ici l’interprétation demeure inefficace et n’entrave en rien l'évolution morbide. Seul un principe de causalité circulaire faisant intervenir le fonctionnement subjectif et la situation d’impasse est susceptible d'en rendre compte. Dans la relation thérapeutique, toute dualité se trouve ainsi dépassée au profit d'un abord global d'une personne en souffrance dans laquelle entre en jeu une histoire singulière dont il s’agit de restituer la complexité.

L’Approche centrée sur la personne.

En articulation avec la théorie relationnelle, les concepts de l’Approche Centrée sur la Personne élaborés par Carl Rogers sont en plein accord avec les bases de l’attitude thérapeutique des praticiens en psychosomatique relationnelle, attitude fondée sur une vision éthique et anthropologique qui s’inscrit dans le courant de la psychologie humaniste et replace la relation en tant que rencontre de deux subjectivités au cœur de la thérapie.


Le Cresmep

cresmepLe CRESMEP, Centre de Psychosomatique Relationnelle de Montpellier, est un organisme de formation dirigé par des médecins psychosomaticiens, psychothérapeutes les DocteursPierre Boquel et Danielle Froment.
Le CRESMEP forme le personnel soignant du milieu hospitalier et extra hospitalier (médecins, psychologues, psychothérapeutes, infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes…) à la dimension psychosomatique.

Le Dr Pierre Boquel et le Dr Danielle Froment exercent comme médecins psychosomaticiens référents de l’unité de Psychosomatique (département douleur, psychosomatique et maladie fonctionnelle) du CHU de Montpellier (Hôpital Saint-Eloi) où ils établissent des projets de soins en psychosomatique relationnelle pour lesquels la médiation corporelle occupe une part importante dans l’accompagnement des malades.





L’ATPR


logo ATPR10048
L’ATPR réunit des Psychothérapeutes et des Praticiens travaillant selon la méthodologie de la Psychosomatique Relationnelle. Celle-ci inclut la théorie relationnelle et ouvre sur d’autres approches relationnelles de la personne. En ce sens, elle fait partie du courant multiréférentiel de la psychothérapie. Outre la dimension thérapeutique, elle aborde les champs philosophique, esthétique et culturel inhérents à la dimension relationnelle.
Contacts : info@cresmep.com
Site internet : www.cresmep.com
Mis en ligne avec l'aimable autorisation du Dr Boquel / Responsable pédagogique du CRESMEP
et de Yannick Le Goff / Administrateur du site

lundi 11 novembre 2013

Dino Kamadhenu (suite)

Je remercie Dino Castelbou pour sa participation à Blogarat, et de nous enrichir par ses recherches dans le domaine de la mythologie Hindoue.

Bhou Dévi, la Déesse Terre, une des deux épouses du Seigneur Vishnou


POÈME
POUR LA DÉESSE TERRE



Terre Noire fertile digne de confiance
Ouvrant ses Bras en Paysages de Terre Brune
A vos yeux éblouis par l'Ocre Terre en alliance
Avec l'humble sol d'Or ô miroir de la Lune

Déesse physique épouse d'un Dieu céleste
Ensemençant ta Peau de ses Paroles Bleues
Tu danses et chantes par l'Art le plus preste
L'Art qu'est la Vie bercée en tes cycliques Jeux

Muse aux Cheveux pluvieux tressés comme des cordes
Tombant sur les Épaules des Mers ces Falaises
Charnelles sculptées créant ta Silhouette où s'accordent
Ton Cou si fin tes larges Hanches couleur Glaise


Protectrice et enseignant à tes enfants l'Âme
Universelle Labyrinthes d'Existence
Éparpillés sur ton Ventre Fleuve de Flammes
Admirable agile Almée pleine de Constance

Inspiratrice aux Formes courbes et gracieuses
Voluptueusement ornée de Monts et de Bois
Tu te vêts tous les jours de Robes délicieuses
Valorisant ton Corps caché de Nuages Rois

Dentelles d'étoffe éthérée voilant tes Fesses
Et tes Seins où frissonne le Froid sous l’Étoile
Les Baisers du Vent et les intenses Caresses
Des Saisons passant qui lentement te dévoilent

Je n'ai jamais bu à la Source j'imagine
Juste Tout et son contraire impossible néant
Je vis sur ton Être ému qui en moi dessine
Un beau Désert Espérance espérant l'Océan

J'ai souvent pleuré ri sans y croire et pensé
Au Seigneur Aïeul d'Azur dont ton Cœur est le sourire
Ton époux guidant mes pas sur ta Vie nuancée
Comment la Vérité pourrait perdre ou mourir ?




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Note d'après la mythologie hindoue :

Tous les Avatârs/Descentes de Vishnou sont chargés de protéger des périls le Dharma, l'Ordre cosmique qui est leur « Père » (et dont l'épouse est Ahimsâ Dévi, Déesse de l'universelle Non-violence), mais aussi sauver et libérer leurs épouses incarnées – la Terre et la Beauté de la Profusion – des ennemis des Dieux les enlevant, voulant les violer, démons qui sont des mélanges de roi, de prêtre et d'ascète, car gorgés d'avidité, assoiffés de puissance pour nourrir leur ego, et ainsi ne respectant point le Dharma (qui permet les ponts vers la Liberté absolue), Ordre qui veut que l'on n'accumule point les pouvoirs, les clans, les métiers et les devoirs sociaux respectifs, afin d'éviter l'uniforme infernal, la monotonie castratrice, l'égalité stérile, bref, la fin des Trois Mondes née de l'orgueil.

En voici un exemple :

Narakasura, est le fils démoniaque de la Déesse Terre (Bhou Dévi), et de son époux, le Seigneur Vishnou, Dieu-Roi de l'harmonie universelle. En tant que Mère, Bhou Dévi prit l'avantage sur Vishnou et fit en sorte que son fils ait une longue vie et soit tout puissant.


Narakasura obtint ainsi ce privilège : sa mort en tant que démon ne serait possible uniquement que dans les mains de sa Mère, la Déesse Terre.

Du fait de cet avantage, Narakasura est devenu mauvais ; se fourvoyant dans de nombreux péchés, tout en occupant le ciel de la Terre.

Ainsi, Narakasura, déguisé en Seigneur Krishna (Avatâr/Descente plénier de Vishnou), emprisonna 16.000 femmes.

Le Seigneur Vishnou naquit alors en tant que simple Bouvier qui devint Roi, Krishna (le « Noir »), pour tuer les démons sur la Terre. Bhou Devi se maria avec Krishna sous une forme humaine féminine au nom de Satya (« Vérité »). Aditi, la Mère primordiale des Dieux, proche de Satya (ou Satyabhama), s'approcha de cette dernière pour l'aider (aider la Terre qu'elle incarne) en lui révélant les méfaits de Narakasura.

Quand Satya prit connaissance des mauvais traitements que subissent les femmes prisonnières de Narakasura, ainsi que son comportement envers Aditi (la Déesse Mère), elle se mit dans une colère folle. Satyabhama demanda alors au Seigneur Krishna de déclencher une guerre dharmique (pour le Dharma, l'Ordre cosmique) contre le démon Narakasura et ses complices.

L'âme de la Terre, brûlant inlassablement en elle dans des déplacements nerveux comparables au Thandavam (Danse destructrice de Shiva), voulait ardemment la mort des démons ; elle recherchait à chaque instant des moyens pour les éliminer,


 Et créa l'hymne de la Terre :

Dans l'obscurité épaisse des nuages noirs, après des années et des années d'emprisonnement en tant que Reines glacées et fortes, la Vérité est devenue brûlante.

Tandis que les autres Planètes, assistant les démons, ont pris tous les instruments de musique, elle danse. Elle ne peut plus tolérer ces ennemis des Dieux. Elle sait désormais que son chagrin ne peut être résolu que par la mort seulement.

Au milieu de la bataille, Krishna agit comme s'il était légèrement blessé par Narakasura, connaissant l'avantage de ce démon (qui ne peut être tué que par sa propre mère) :

Même votre Créateur (le Démiurge Brahmâ) ne peut modifier ses propres écritures concernant votre destin.

Le Divin devient Mauvais pour quiconque est contre le Dharma (Ordre cosmique).

Connaissez vous vous-même, vous ne pouvez pas faire face à votre propre Destin aujourd'hui. Le grand Ravana (démon roi-prête de Lanka), qui enleva Sita (épouse du Seigneur Râma, Avatâr de Vishnou), a lui aussi péri dans ce sol (la traduction de Sita est « Sillon ») ; jamais il n'y a Victoire grâce aux plaisirs matériels !

Les jeux égoïstes, avec la race des Femmes, sont votre Mort. Comme une Femme, je parle : « Mes vers sont votre naissance finissant ma chanson de Déesse Terre : Thadyam !


« Mes ongles sont des armes infinies vous combattant. Avec toutes les armes dans les mains de Durga (l'« Inaccessible », Grande Déesse), je viens voir votre fin ! »


Chant pieux pour la Déesse Terre, Bhou Dévi :


Mis en ligne avec l'aimable autorisation de Dino Castelbou :
http://dinocastelbou.centerblog.net/670-po-me-pour-la-deesse-terre
http://dinocastelbou.centerblog.net/

Jean-Louis Aguilar-Anton / Art'Blogueur

vendredi 8 novembre 2013

Dino Kamadhenu

Dino Castelbou à publié un premier article le 5 mars 2013 dans Blogarat intitulé : "Dino Castelbou : la Révélation Esthétique".

LA PLUIE D'AUTOMNE



Ton Regard fait des Miracles : il charme Espoirs
Et Songes en les accordant au bel Automne
Qui règne et submerge mon Esprit des Voix noires
D'un Vent d'Amour venu d'un Orage qui tonne.

Le Froid de l'Hiver arrive et attend l’Été
Pour l'embrasser dans la Saison où règne l'Or
Des Feuilles mortes dispersées en Félicité –
En Tourbillons vermeils dans la Vie qui s'endort.

Ces Feuilles rousses sont les Pensées de la Nature
Se reposant dans la Demeure de la Mémoire
Rouge – qu'est aussi ton Corps, à la fois mature

Et enfantin, acceptant mes doux mots faits Soirs
Sur ta Peau, cette Terre rêvant empourprée
De Baisers – Crépuscules des Pluies désirées.


                    Peinture de Dino CASTELBOU "Visages dans l'Univers"

http://dinocastelbou.centerblog.net/663-la-pluie-automne
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Poème et peinture publiés avec l'aimable autorisation de Dino CASTELBOU.

Jean-Louis Aguilar-Anton / Art'Blogueur