vendredi 21 février 2014

Formation en MUSICOTHERAPIE

Formation en musicothérapie - Association KAÏRO 
Toulouse, les 5 et 6 avril 2014


Intitulé :
                                              Musicothérapie
                        Sensibilisation à la théorie et à la pratique 
 Approche clinique, psychopathologique et interculturelle

Présentation :
La musicothérapie est une forme de psychothérapie médiatisée par la musique et le sonore. Cette pratique est transdisciplinaire et convoque à la fois, la dimension artistique et la dimension du soin psychique. La musicothérapie s'inscrit dans une dynamique relationnelle d'aide, de communication (verbale et/ou non-verbale) et se pratique dans le cadre de différents contextes cliniques (prise en charge psychothérapique, médiation sociale, hospitalisation, rééducation motrice...), auprès de personnes manifestant une souffrance psychique, physique ou un handicap. Elle sollicite les processus de création et permet une inscription dans le lien social.

Objectif :
Cette formation à la musicothérapie vise à dispenser des notions techniques, méthodologiques et théorico-cliniques, permettant au praticien exerçant dans le champ médico-socio-psychologique d'être en capacité de proposer un dispositif musicothérapique adapté aux situations individuelles ou groupales. L'accent sera mis sur les approches transculturelle et psychopathologique afin d'appréhender la musicothérapie dans sa portée clinique.
En outre, cette formation propose un développement de la pratique professionnelle ou un approfondissement des compétences, dans le cadre de la prise en charge psychothérapeutique médiatisée par la musique.

Contenu pédagogique :
- Sensibilisation à la théorie de la musicothérapie : historique, définitions, contextes cliniques, approche traditionnelles (Sénégal,  Maroc, Inde...), référentiels théoriques
- Techniques et méthodes : Le cadre, la demande, le symptôme, les facteurs opérants, la relation transférentielle, vignettes cliniques
- Présentation de l'instrumentarium, caractéristiques et spécificités : de l'instrument ethnique aux nouvelles technologies
- Trois approches fondamentales : active, réceptive et créative
 - Psychologie clinique, psychopathologique et perspectives interculturelles : clinique différentielle des névroses, psychoses, états limites, autismes et perversion
- Ateliers de pratiques individuelles et groupales : mise en situation thérapeute/patient(s)
- Le statut du musicothérapeute
- Apports bibliographiques

Intervenants :
Fabien Sorabella, psychologue musicothérapeute, intervient en milieu institutionnel et en cabinet libéral.
Natasha Kaïl, psychologue (psychologie clinique et interculturelle), doctorante laboratoire LCPI et chargée d'enseignement (Université Toulouse Le Mirail), interventient dans le champ institutionnel et en cabinet libéral.

Durée  et dates :
La durée de la formation est de 16 heures :
- Samedi 5 avril : de 9h à 12h00 et de 13h30 à 18h30
- Dimanche 6 avril : de 9h à 12h00 et de 13h30 à 18h30

Lieu : Ecole Acuerdo Latino, 16 rue Guillemin Tarayre, 31000 Toulouse (Métro Jeanne d'Arc)

 Date limite d'incription : 20 mars 2014

Pour un travail optimal, le nombre de participants est limité à 12 personnes.

Contact : Association Kaïro - Siège social : 13 rue de Reims 31460 Caraman 

Adresse de correspondance : 4 rue Jean Mermoz, 31120 Portet sur Garonne
SIRET : 50097546100012 – Code APE : 913E
( 05 34 61 27 08 ou 06 13 09 45 64
* associationkairo@gmail.com ou fasorabella@gmail.com

Mis en ligne avec l'aimable autorisation de Fabien SORABELLA

lundi 17 février 2014

Chapitre 4 : De l'art-thérapie et des art-thérapeutes ...

"Dans le contexte actuel d'une prolifération des thérapies à médiation artistique référées à des champs théoriques très hétérogènes, souvent désignées par l'appellation floue d'art-thérapie, qui ne renvoie à aucune conceptualisation d'ensemble mais à des fragments de théorisation en archipel, il s'impose de dégager les conditions requises pour la mise en place d'un cadre qui relève réellement de la psychothérapie psychanalytique, et de définir les modalités spécifiques de processus de symbolisation à l'oeuvre dans de tels cadres." 
Anne BRUN (1)

L'art-thérapie est une méthode de soin, une psychothérapie médiatisée.
Elle s'apparente à une psychothérapie classique à laquelle on a rajouté un temps de production.
Mais elle est bien plus que cela, car elle interroge le sujet sur sa création et sa créativité en convoquant l'art au service du soin.
C'est lors de la phase de transformation du sujet par lui-même que l'on a laissé s'engouffrer le loisir, la société du spectacle (mercantilisme), le développement personnel, le coaching, la spiritualité et le bien-être ...
L'art-thérapie est pour moi une méthode, un outil formidable et passionnant, et je l'ai toujours défendue au sein de l'institution hospitalière où elle reste encore de nos jours méconnue.

Les art-thérapeutes utilisent cette méthode dite de l'art-thérapie de différentes manières, ils ne parlent pas le même langage et l'art-thérapie demeure dans la dissociation et le morcellement.
Actuellement, je distingue 4 groupes dans le positionnement professionnel des art-thérapeutes :

Le 1er groupe se positionne dans une art-thérapie du loisir, de la société du spectacle (consumérisme) participant largement à notre société de consommation en relation avec l'économie capitaliste.

Le 2e groupe se positionne dans une art-thérapie infiltrée par le développement personnel, le coaching, la spiritualité et le bien-être.
La carence de formation en sciences humaines se fait sentir, et il y a comme corollaire à ce positionnement l'abandon de la clinique !

Définition du "développement personnel" trouvée dans Wikipédia :
"On nomme développement personnel, épanouissement personnel ou croissance personnelle un ensemble de pratiques ayant pour finalité la redécouverte de soi pour mieux vivre, s'épanouir dans les différents domaines de l'existence, réaliser son potentiel, etc. Il n'existe pas une méthode unique de développement personnel, mais une multitude d'approches et de pratiques qui s'attachent à cet objectif. Divers enseignants de développement personnel se réclament de la psychologie, ou encore du bouddhisme zen. Il y a donc une large variété de disciplines qui lui sont liés, dont certaines à vocation individualistes ou encore spirituelles."

"Le secteur du "développement personnel" fait souvent l'objet d'une certaine méfiance de la part des médias et des pouvoirs publics. La méthodologie est parfois jugée nébuleuse et des groupes sectaires comme la scientologie sont parfois accusées de s'en servir pour recruter de nouveaux adeptes. Certaines promesses et certains idéaux seraient susceptibles d'abuser la vulnérabilité de quelques-uns et de les attirer dans des pratiques non reconnues qui pourraient présenter un danger pour la santé. Le développement personnel ne s'appuie sur aucune base scientifique, ses méthodes s'inspirent des spiritualités et des pseudosciences,  et il se distingue des thérapies psychologiques conventionnelles."
Robert EBGUY (2)

Le bien-être que l'on propose dans les Salons du Bien-Etre avec la thalassothérapie, la balnéothérapie, l'aromathérapie...etc, a peu de choses en commun avec une psychothérapie !

Il me semble pour ma part que le développement personnel et la spiritualité sont au rendez-vous de fait dans toute rencontre y compris dans celle du patient avec son thérapeute.
Est-il besoin d'en rajouter ! Depuis le jour de notre naissance jusqu'à notre mort, nous sommes en développement personnel.

"Avons-nous besoin de tuteurs, de techniques et de recettes, de gourous, de guides, de guide-âne pour nous dire qui nous sommes ?
Avons-nous besoin de gardiens, de conseillers, d'accompagnateur, de bergers, de cicérons, de mentors pour "positiver" ?"
Robert EBGUY (2)

Le 3e groupe met en exergue la fonction cathartique de l'Art reconnue depuis l'Antiquité.
Mais est-ce suffisant pour servir de fondement à une thérapie ?

Le 4e groupe se positionne dans la thérapie ou la psychothérapie.
Ce sont des professionnels ayant de solides bases théoriques avec une pratique professionnelle. Ils ont rajouté à leurs pratiques l'art-thérapie en tant que sur-spécialisation.

Force est de constater qu'il y a plusieurs métiers réunis sous l'appellation Art-thérapie !

Épilogue :
Je ne souhaite pas enfermer l'art-thérapie uniquement dans le domaine de la psychologie et de la psychanalyse. Je travaille à un juste équilibre entre l'art et la thérapie.
Du côté de l'Art, il ne faut pas faire abstraction de son Histoire et des techniques d'arts plastiques.
Du côté de la Thérapie, n'oublions pas la clinique, la psychopathologie de l'expression, la philosophie ...
L'art-thérapeute par son savoir-faire et son savoir-être est le trait d'union entre Art et Thérapie !

Comment fédérer des courants aussi divergents ?
Je pense au travail de la Fédération Française des Art-Thérapeutes en écrivant cela.

Comment construire un référentiel de formation des art-thérapeutes qui permettent d'arrêter les dissensions et de rendre crédible le métier d'art-thérapeute ?
Je pense en disant cela aux différentes orientations des organismes de formations.

Il y a peut-être une voie fédératrice, c'est celle de la construction du Diplôme d'Etat d'Art-Thérapeute qui peut créer un vrai métier avec des emplois dans le public, le privé et le libéral.
Un vrai métier avec des grilles de salaires, des cotisations aux caisses de retraites ...
Un vrai métier reconnu par la CPAM et les Mutuelles !
Mais tout cela n'est qu'un rêve, une illusion car se serait la fin des prérogatives et des dogmes.
Nous vivons dans une tout autre réalité, celle de la société ultra-libérale où l'on fait commerce de tout.
L'art-thérapie est à la mode, et elle n'échappe pas à ce phénomène.

"On ne commence à vivre vraiment qu'en sortant des limites de son ego conditionné par le regard des autres, pour apprendre à être soi, en toute indépendance, au milieu des autres."
Robert EBGUY (2)

Je laisse le mot de la fin à Michel BAKOUNINE (3) :
"Ni Dieu, ni Maître"

Bibliographie :
(1) Anne Brun, Bernard Chouvier, René Roussillon
Manuel des médiations thérapeutiques / Dunod 2013

(2)Robert Ebguy est sociologue, directeur de recherches au Centre de Communication  Avancée international.
"Je hais le développement personnel" / Eyrolles 2008

(3) Michel Bakounine
"Dieu et l'état" / Mille et une nuits 2000

(4) Laura Grignoli
"Art-Création Thérapie, discours autour de ce que l'on appelle Art-thérapie" / Voix éditions 2010

Jean-Louis Aguilar / Art-thérapeute

samedi 8 février 2014

CONFÉRENCE D'ART-THERAPIE

Conférence-débat : "Place de l'Art en Art-thérapie Institutionnelle"
Conférence publique et gratuite le 25 février 2014 à 18h30

Auditorium du MUSÉE du BITERROIS
Caserne St-Jacques
rampe du 96e, 34500 Béziers

Argument :
L'art aujourd'hui est utilisé fréquemment en milieu hospitalier psychiatrique.
Jean-Louis Aguilar parlera des pratiques actuelles qui permettent aux patients de découvrir un mode créatif de perception.
Je présenterai ma conférence avec un éclairage particulier en direction de l'Art, de son Histoire et des techniques d'arts plastiques.

                          Atelier d'Art-Thérapie au Centre Camille Claudel

Jean-Louis Aguilar
Infirmier Diplômé d'Etat
Art-Thérapeute Diplômé d'Université (Faculté de Médecine Paul Sabatier-Toulouse)
Certificat de Praticien en Art-Thérapie
Praticien en Médiation corporelle et Relaxation

Informations : asso.arat@gmail.com

mardi 4 février 2014

6e Rencontres de l'ARAT

CONFERENCE2 : Art & Folie, 
31 janvier 2014 au Centre Hospitalier de Béziers.

Discours d'ouverture par Jean-Louis AGUILAR, Art-thérapeute et Président de l'Association de Recherche en Art et Thérapie.



Chers adhérents, chers collègues, chers amis,
Bienvenue aux 6e Rencontres de l’ARAT, qui se présentent aujourd’hui sous la forme d’une Conférence : ART ET FOLIE, la deuxième du nom.
Je remercie Madame ULRICH, Directrice du Centre Hospitalier de Béziers, pour sa confiance renouvelée.
Je remercie Madame PERIDONT, Directrice de la Communication, pour son aide et son soutien.
Je remercie le Docteur GEISSMANN, Chef de pôle de Psychiatrie, de permettre qu’il puisse exister une dynamique vivante et créative au sein de la psychiatrie.

Ces espaces d’élaboration de la créativité sont toujours au risque de l’institution.

L’Association de Recherche en Art et Thérapie est un laboratoire qui travaille sur la fonction de formes psychiques et la fonction de formes plastiques.
Cette « gestaltung associative » a pour but la naissance d’une des plus belles œuvres d’art : la rencontre de l’humain.
Artistes, professionnels de la Santé Mentale, Art-thérapeutes, se côtoient pour débattre de l’utilisation de l’ART dans le SOIN.
Ces 6e Rencontres de l’ARAT vous invitent à une réflexion en direction de la Psychopathologie de l’expression et de la Psychanalyse.

Avec une première communication de BERNARD GUITER, intitulée "MOI, ARTHUR RIMBAUD, PIETON ".

Et après un petit entracte, GENEVIEVE DINDART nous parlera d’ "AUTOPORTRAITS : L’EXPERIENCE ACTIVE D’UNE REVOLUTION", avec la figure emblématique de FRIDA KAHLO.

                  Bernard GUITER et le Dr Lisa PECOUT (discutante)


14h30 "Moi, Arthur Rimbaud, piéton"
           Bernard Guiter / Dr en Psychologie Clinique, CH Béziers
           Habilité à diriger les recherches en Psychanalyse,
           Enseignant UFR1 Paul Valéry Montpellier III

Arthur Rimbaud, en un cap très concis de temps d'écriture va révolutionner la poésie pour en faire la restitution d'un ineffable sous le mode d'un éprouvé ne respectant aucune des règles de l'art poétique : sculpte, lime, cisèle. Puis va advenir la vie poétique où la perception n'est plus restituée en écriture pour         éviter sa déperdition et la trahison par l'écriture de ce perçu. Le poète se met à marcher, à sillonner le monde jusqu'à ce que sa mort précoce vienne imposer à sa recherche le mot fin.



15h30 "Autoportraits : l'expérience active d'une révolution"
            Geneviève Dindart / Artiste, Art-Thérapeute, Formatrice, Psychanalyste

Après un long travail pictural autour de l'oeuvre de Frida Kahlo, une véritable infusion visuelle m'a déporté vers la question du Corps, dans le cœur de l'oeuvre d'un artiste.
L'apparition fulgurante ne peut-elle être réactivée que par les différents paliers où l'artiste les a d'abord éprouvés, incarnés, dans un corps totalement revisité ?
Dans  ces quelques états  de perte et de reconstruction, cette incarnation ouvre l'espace rêvé de la renaissance et de l'éclosion.

Discours de clôture :
Je remercie le Dr Lisa PECOUT, le Dr Nicolas GEISSMANN, Geneviève DINDART et Bernard GUITER d’avoir accepté de se prêter au jeu de la Conférence 2 : ART ET FOLIE.
Je remercie tous les participants pour votre soutien à l’ARAT.

Déjà, nous nous sommes remis au travail pour préparer un grand COLLOQUE qui aura lieu au mois de janvier 2015, et qui s’intitulera «PSYCHOTHERAPIES, ART-THERAPIES… ET BIEN D’AUTRES CHOSES ! ». 
Tout un programme qui réservera bien des surprises.

Deuxième annonce : l’AG de l’ARAT aura lieu le 8 mars à 15h à la MVA de Béziers. 

Jean-Louis Aguilar / Président de l'ARAT

lundi 3 février 2014

ART & FOLIE

Discours d'ouverture des 6e Rencontres de l'ARAT par le Dr Geissmann, chef du pôle Psychiatrie du Centre Hospitalier de Béziers, lors de la Conférence2 :            Art & Folie, le 31 janvier 2014.


Vous connaissez pour la plupart le sujet de la journée, je le rappellerai cependant pour ceux qui sont entrés parce qu’attirés par la lumière. Nos distingués invités parleront donc d’Art et de Folie, en particulier du lien délicat entre un éprouvé, souvent dramatique, et une création, parfois magique.

Ce qui différencie fondamentalement selon moi l’art de la folie, c’est que le premier est un ressenti somato-psychique à priori communicable à autrui, alors que la seconde, dans ses formes les plus extrêmes, ne l’est pas.
Dans ces conditions, je me permets de poser la question de cet agaçant romantisme qui nous pousse à idéaliser la folie, sous la forme de son avatar créatif, à savoir l’artiste maudit, le génie totalement allumé, le mystique de la beauté.
Je me garderai bien cependant de parler de Rimbaud ou de Frida Kalho, de peur de me ridiculiser devant les spécialistes qui prendront la parole tout à l’heure.
Mais le plus acculturé d’entre nous est capable d’évoquer les destins tragiques de Camille Claudel, de Van Gogh ou d'Artaud, pour ne citer que quelques uns des plus emblématiques et galvaudés de nos fêlés géniaux… Et d’en faire tous des réprouvés de la société, aux créations dont la fulgurante beauté même serait en lien direct avec l’effraction psychotique. 

Sauf que là j’ai un gros doute…

Je ne crois pas que la vraie folie, la franche irruption d’une terreur sans nom, soit compatible avec la création. Dans un cas, la domination de la pulsion de mort, dans l’autre celle de la pulsion de vie. Ceux qui ont réellement approché de près une décompensation schizophrénique comprendront mes doutes. Le naïf embellissement de la folie par des sociologues, des philosophes ou par certains psychanalystes m’a toujours paru suspect… et purement idéologique ajoute-je ! Il émane souvent de personnes qui se tiennent bien à distance du fou et des lieux qu’il fréquente.

Mais alors qu’en est-il des artistes précédents ? D’Artaud, de Claudel ou de Van Gogh, pour reprendre les exemples les plus communs. Ceux-là n’ont-ils pas bien cumulé une réelle folie et la production d’œuvres aujourd'hui reconnues ?

En guise de réponse, je postule tout simplement que l’on pourrait tout de même mieux approcher la relation dialectique entre Art et Folie en imaginant que la création coexiste essentiellement avec les tentatives de reconstruction et non pas lorsque le sujet s’effondre.
Et je ne cherche même pas à résister à l’envie de vous provoquer, moi qui suis inculte dans le domaine de l'art-thérapie, en vous avançant que la création artistique ne saurait pas être conjointe à la folie. Et que cette dernière, comme dans tous les domaines qu’elle envahit, est d’abord une aliénation. A terme, lorsque la folie est irrémédiablement ancrée, la création est au mieux répétée de manière stéréotypée, au pire tarie. 

Certes, certaines œuvres magnifiques contiennent les traces de cette folie, les stigmates de l’effondrement, mais leur aboutissement même signe d’abord l’accalmie, la tentative de réparation d’un anéantissement antérieur, l’arc en ciel après l’orage. Je souhaite à tous les torturés de la terre, n’en déplaise aux aficionados de l’artiste forcément maudit, de trouver enfin la sérénité, à l’instar de Franz Amschel Kafka. Je note que cela ne l’a empêché de créer des œuvres majeures durant cette ultime période de relative paix psychique.

Mais peut être les brillants orateurs qui suivent nous démontreront-ils le contraire ? Je ne demande qu’à en être convaincu, ce serait tellement poétique… Et d’ailleurs il est temps pour moi de leur rendre ce micro.

Mais avant, juste histoire d’abuser encore un peu plus de votre patience, un court avertissement de Bakounine, pour tous ceux qui voudraient réduire l’art à une équation psychopathologique, « la doctrine tue la vie, tue la spontanéité vivante de l’action »[1].
Merci et bonne après-midi.


[1] BAKOUNINE Michel 1870/1882 : « Dieu et l’état », Mille et une nuits 2000, p43.

Mis en ligne avec l'aimable autorisation du Dr Nicolas Geissmann.