samedi 23 janvier 2016

Psychiatrie et antipsychiatrie ?


La maladie mentale a toujours provoqué l'effroi. Les sociétés ont réagi diversement aux innombrables manifestations de la folie. Les religions et les superstitions ont offert les premières tentatives de réponse à ces comportements hors normes : rites, exorcismes, bénédictions, prêches, morale. Mais la peur était trop forte et les pratiques se sont aggravées : la nef des fous (les malades mentaux étaient placés dans des barques et chassés sur les rivières), la fosse aux serpents (les aliénés étaient précipités dans des fosses remplies de serpent - ce qui était censé les guérir), les cages tournantes, en fait, le bannissement ou l'enfermement.
Ce n'est qu'à la Révolution de 1789 que sont apparues les premières pratiques humanistes, avec Pinel et le retrait des chaînes qui entravaient les fous.

Un effort de réflexion sur la maladie mentale a vu le jour au XIXème siècle. Après la seconde guerre mondiale, un mouvement de contestation a traversé l'hôpital psychiatrique et a permis une prise en charge plus humaniste des malades mentaux.

David Cooper, l'antipsychiatre, a déclaré que nous sommes tous fous. Encore faut-il s'entendre sur ce que cela signifie.
Potentiellement et en fonction de notre histoire, nous pouvons tous, un jour ou l'autre, déraper de nos mécanismes habituels d'adaptation à la réalité et perdre le contrôle de nos actes. La névrose nous en préserve, parce que nous avons plus ou moins bien traversé nos périodes archaïques, prénatales, natales, préoedipiennes pu prégénitales. Dans le gouffre de nos inconscients grouillent les pulsions incontrôlées de l'état limite et, plus encore, le chaos apparemment incohérent de la psychose. Quelques éléments de connaissance peuvent  nous permettre de mieux nous comprendre, nous et ceux que l'on appelle aliénés ou malades mentaux.

Dans les années 50 et 60, le mouvement antipsychiatrique a explosé en Angleterre, Allemagne, France, Italie, Belgique, Suisse et Etats-Unis. Les anglais David Cooper et Ronald Laing ont remis en question la dichotomie entre fous et gens dits normaux. A titre de travaux pratiques, David Cooper a créé le pavillon 21, Kingsley Hall, à Londres, et Archway, en Ecosse. Les soignés étaient accompagnés sans médicaments par les soignants.
En Italie, Psychiatria democratica, avec Franco Basaglia et Giovanni Jervis, a pratiquement vidé les hôpitaux psychiatriques. Appuyé par un puissant courant militant, Psychiatria democratica a permis à beaucoup de patients de sortir de l'hôpital, entre autres, en réussissant à travailler.
En Allemagne, la contestation a été radicalement politique, en particulier avec le Socialistich Patient Kollectif (SPK).
Pour la France, est venue de l'hôpital de Saint-Alban, en Lozère, toute une cohorte d'antipsychiatres qui ont lancé la psychothérapie institutionnelle. Le docteur Jean Oury et Felix Guattari en ont été les principaux initiateurs à la clinique de La Borde, à Cour-Cheverny. En 1975 l'antipsychiatrie, n'ayant pas réussi à renverser l'hôpital, est devenue l'Alternative à la Psychiatrie. Son objectif était de multiplier les Lieux de Vie, afin de rendre l'hôpital inutile.

C'est dès 1960 que Lucien Bonnafé a formulé l'idée du secteur psychiatrique. Il s'agissait, pour les équipes soignantes, de sortir de l'hôpital et de suivre les patients en ville.
Cela a vraiment commencé à fonctionner en 1972, puis s'est systématisé à partir de 1981, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. Les infirmiers, médecins et psychologues ont créé, en plus des Centres Médico-Psychologiques, des Foyers, Centres d'Accueil Thérapeutique à temps partiel, appartements, hôpitaux de jour et autres structures.
La récupération économique des idées antipsychiatriques par l'Etat a permis de prendre de plus en plus en charge les patients en ville et même chez eux.

Mais les impératifs de rentabilité dévoient en partie la qualité de ce travail. Des traitements inadaptés, psycho-cognitivistes ou chimio-thérapiques, avec des sujets à pathologie lourde, autant sociale que psychologique, sont à l'origine d'un véritable désastre. De nombreux patients se retrouvent à la rue et, livrés à leur problématique, ingérable pour eux, finissent par se retrouver en prison.

3e cycle de conférences assuré par Jacques Lesage de la Haye, psychanalyste reichien, qui combat depuis 40 ans, par la parole, les livres et l'action, toutes les formes d'enfermement. 
Sur les questions de la psychiatrie, il est notamment l'auteur de "La Mort de l'asile" (Editions libertaires, 2006).

vendredi 22 janvier 2016

Un oeil sur la planète : La Démocratie en question ?

Appel pour une coordination nationale des mouvements citoyens

A l’heure où fleurissent les appels à mobilisation citoyenne, les encouragements à nous engager, à dépasser les organisations traditionnelles pour aller concrètement vers une démocratie (enfin ?) faite par et pour les citoyen-ne-s, nous sommes nombreuses et nombreux à ne pas avoir attendu pour nous y mettre concrètement.


Associations, collectifs, rassemblements et mouvements citoyens, avec nos méthodes audacieuses, nos actions pour les biens communs, nos engagements concrets pour la solidarité, la démocratie, l’écologie, nous mettons en œuvre des pratiques nouvelles, éthiques, transparentes et accueillantes.


Nous avançons, chacun à notre rythme, nous appuyant sur les expériences de celles et ceux qui, partout, ouvrent déjà la voie, nous échangeons sur nos pratiques, nous renforçant les uns les autres.


Nos démarches citoyennes sont aujourd’hui à différents stades d’évolution, elles n’empruntent pas toutes le même chemin, mais elles ont toutes en commun la volonté farouche de continuer à créer, vivre et faire ensemble, dès aujourd’hui, pour construire  le monde de demain.


Vème République corrompue, état d’urgence sécuritaire, élections et institutions verrouillées par les partis politiques, médias aux ordres, nous ne sommes pas représenté-e-s. Tout est fait pour que les citoyen-ne-s n’aient pas la parole, ne se regroupent pas, ne puissent pas changer un système dont pourtant la majorité ne veut plus. Déjà, cette majorité ne vote plus parce que ces règles ne sont pas faites pour nous, mais contre nous.

Le vieux monde agonise lentement et le nouveau tarde à paraître, parce que le cadre institutionnel, économique et social dans lequel on nous enferme sert de garde-fou à ce système injuste et inégalitaire qui nous monte les uns contre les autres et nous pousse à nous organiser, chacun dans notre coin, en divisant nos forces.


Aujourd’hui, il faut mettre en commun ce que nous faisons tout en restant ce que nous sommes, avec nos différences, nos spécificités, pour peser enfin.


Nous, associations, collectifs, rassemblements et mouvements citoyens, où que nous soyons, dans tous les domaines où nous nous investissons, nous ne renonçons pas. Nous sommes conscients de notre force. Notre ancrage dans le quotidien et dans les territoires est concret, au plus près des citoyen-ne-s. Nous représentons le nombre, la multitude, la masse anonyme des gens parce que nous sommes ces millions d’anonymes, nous sommes ces gens ! Nous ne cédons pas à la peur et nous sommes déterminé-e-s à faire entendre nos voix, partout et tout le temps.

Voilà pourquoi nous décidons d’organiser, en toute indépendance et sans attendre qu’on nous y invite, une coordination nationale des mouvements citoyens pour mettre en commun nos pratiques et poser ensemble les bases du monde de demain.

Pour signez l’appel pour une coordination nationale des mouvements citoyens, cliquez sur ce lien
http://coopération-citoyenne.fr

La vague citoyenne (http://lavaguecitoyenne.fr/)
Le comité d'animation 

jeudi 21 janvier 2016

Un œil sur la planète : Les retraites

Le discours commun du patronat, du gouvernement et des médias est simpliste et répétitif, mais il porte ses fruits puisque il est repris par les salariés qui cotisent aux caisses de retraite :
"L'espérance de vie augmente, ce qui justifie l'allongement de la durée du travail à 42 ans (en 2015), pour accéder à un départ en retraite à partir de 62 ans".


Un calcul qui va coûter énormément d'argent à l'Etat, puisque les maladies professionnelles et TMS augmentent à partir de 50 ans.

Il me parait donc logique de faire partir le plus de salariés à partir de 60 ans pour libérer des emplois, en sachant que l'embauche d'un jeune coûte moins chère que de garder un vieux malade au maximum de son traitement !
Et double effet "Kiss Cool", le jeune n’apparaît plus dans les statistiques de Pôle Emploi, qui dit mieux !


La dépression, le burn out, le stress permanent dû à la pression managériale et patronale provoque une mise hors-jeu du salarié.


Hors, il apparaît dans de récentes statistiques que l’espérance de vie a diminué de 0,3 en 2015 pour les hommes et les femmes.
Concomitamment une baisse de la natalité en France, qui n'est plus le pays d'Europe le plus fécond, et associé à cela une augmentation de décès en 2015, me laisse à penser que l'allongement du temps de travail est une idée totalement erronée !

La perspective vers laquelle nous tendons est claire :
"Travailler plus, pour vivre moins".
Réduire l'espérance de vie et payer moins de retraite aux travailleurs = c'est tout béneffff assuré pour le patronat et l'Etat !

Jean-Louis AGUILAR-ANTON / Art'Blogueur

mercredi 20 janvier 2016

Un œil sur la planète : Les riches


La situation est devenue intenable pour le reste de la population mondiale, le nombre de pauvres ne cessent de croître.

Les crises financières et bancaires renforcent la concentration des richesses et plongent l'ensemble de l'humanité dans la misère.


La seule solution envisageable est de produire ce dont nous avons réellement besoin !
Nous devons sortir du modèle capitaliste pour une répartition équitable des richesses et des ressources.

La priorité du XXIe siècle est de permettre à la population de se nourrir, de se vêtir  et de se loger décemment.
Que les enfants puissent accéder aux savoirs et s’instruisent dans des écoles publiques et laïques.
Que les soins soient accessibles aux malades sans discrimination sociale.
Que le travail soit partagé dans la dignité, sans soumettre l'autre à un esclavage moderne.

Il s'agit d'en finir avec le Capital et ses actionnaires qui demandent toujours plus de profits et toujours plus de licenciements !


Jean-Louis AGUILAR-ANTON / Art'Blogueur

samedi 16 janvier 2016

Béziers : "L'ARAT, pour l’amour de l’art et la passion de la thérapie" par EMMANUELLE BOILLOT

L'Association de Recherche en Art et Thérapie (ARAT) a été créée par Jean-Louis Aguilar, art-thérapeute travaillant depuis 30 ans dans le service psychiatrie de l'Hôpital de Béziers. 

Jean-Louis Aguilar : "Donner au patient les moyens de donner un sens à sa vie."photo Pierre Saliba

PIERRE SALIBA
Jean-Louis Aguilar, art-thérapeute qui travaille depuis 34 ans, dont 30 en psychiatrie, à l'hôpital de Béziers, a créé l'Association de recherche en art et thérapie (Arat) en mai 2010. Elle regroupe aujourd'hui 150 personnes au niveau national, et même international grâce aux réseaux sociaux, qui s'interrogent sur les questions de l'art, et en particulier sur son utilisation au service du soin, dans une ouverture au monde sans exclusion. Des adhérents qui dépassent largement l'art-thérapie au sens strict du terme - "sinon, c'est un microcosme qui tourne en rond" - et qui exercent comme psychiatre, psychologue, infirmier, éducateur, comédien, artiste, écrivain...
"La création, c'est revenir à l'origine du monde"
Les 8es Rencontres de l'ARAT ont lieu le 29 janvier 2016, à Perréal à Béziers (France).
Le vendredi 29 janvier, se déroulent les 8es Rencontres de l’ARAT. Au programme : 
Conférence3 sur “Art et folie” à l’Espace Perréal. L’accueil et les inscriptions auront lieu à 8 h 30. Après les discours d’ouverture de Marie-Agnès Ulrich, directrice du centre hospitalier de Béziers, du Dr Nicolas Geissmann, chef du pôle psychiatrie, et de Jean-Louis Aguilar, président de l’ARAT, Corinne Calvet-Curbaille, psychanalyste et psychologue clinicienne, parlera de : “Hildegarde von Bingen : nouage du féminin ? Une femme en création ?”. À 11 h, le Dr Annie Boyer, psychiatre, licenciée en histoire de l’art et titulaire d’une maîtrise d’histoire, présentera “Casanova, de la séduction à la perversion”. Après la pause déjeuner, à 14 h, les rencontres reprendront avec le Dr Pierre Boquel, médecin psychosomaticien, directeur du centre de psychosomatique relationnelle de Montpellier pour : “Gérard Garouste, la diagonale du fou”. À 15 h 30, Michel Briat, peintre, art-thérapeute, psychologue clinicien, se penchera sur : “Niki de Saint-Phalle : le grand rétablissement”.
La journée se terminera par un apéritif au café Le Cristal, sur les Allées, et une soirée au restaurant Le Patio, rue Française, à réserver lors de l’inscription. Participation aux frais d’organisation : 50 € (adhésion à l’Arat incluse) et 25 € pour les hospitaliers du centre de Béziers ; repas au restaurant à 25 €.
Inscriptions et renseignements auprès de Jean-Louis Aguilar au 06 83 59 51 10 ou sur asso.arat@gmail.com
Sources : Midi Libre du mercredi 13 janvier 2016

dimanche 10 janvier 2016

Journées de printemps 2016 de la SFPE-­‐AT, les 13 et 14 mai à Lyon

DÉSIR ET AMOUR


Appel à communications

Le désir semble bien connu l’amour court les rues, lit-on parfois
sur les murs. Pas d’amour sans désir, pense-­t-­on, sans que la
réciproque puisse être soutenue. Il ne faut pas céder sur son 
désir, entend-­on à l’envi depuis plusieurs décennies.
Que vaut ce type d’affirmation ?

Certes, le désir accompagne la naissance des Muses dès
l’Antiquité. Cependant, l’amour l’emporte dans sa capacité 
à insuffler de lcréation. 
Le désir permet de persévérer dans son être et, le cas échéant, 
de créer une oeuvre ou de procréer. L'amour participe, lui aussi, à la création, plus généralement en 
poussant les êtres à se rassembler. Si le désir apparaît multiple, 
l’amour offre un bien plus large panorama. 
Les artistes témoignent de ces données fondamentales de la 
condition humaine.
Qui n’a rencontré les représentations artistiques d’une flèche de
l’amour ou d’un aiguillon du désir ?

Nous nous interrogerons au choix sur l’amour et le désir.
Comment les artistes et les art-­thérapeutes mettent-ils en 
lumière ces notions ?
Comment les personnes fréquentant nos ateliers retrouvent-elles
dans leur esprit et dans leur corps l’émotion du désir et de
l’amour ?
En conséquence, seront bienvenues tant les communications 
analysant les pratiques que celles interrogeant théoriquement le
désir, l’amour et autres notions les accompagnant.

Adresser votre proposition à Olivier Saint Pierre :

scheme.lyon@outlook.fr Avant le 31 janvier 2016