Vendredi 29
janvier 2016
Centre Hospitalier de Béziers
Espace Perréal (ancien hôpital)
Espace Agora / Amphithéâtre Georges Brassens
2 Bd
Ernest Perréal ou 2 Bd Dr Mourut
34500
BEZIERS
Argument :
Faut-il être fou pour être
artiste ?
L’artiste peut-il devenir
fou ?
Autant de questions qui reviennent
dans l’imaginaire populaire.
Je voudrais faire ici le
distinguo entre Création et Art.
La création, c’est revenir à
l’origine du monde, et du même coup revenir à l’origine du sujet !
Et l’on voit, au XIXe siècle,
les médecins aliénistes qui se penchent déjà sur le travail obscur de création
des fous.
Marcel Réja, dans son ouvrage
« L’Art chez les fous », en 1907 se révèle être un précurseur
remarquable de la « pathologie de l’expression ».
Puis, l’incontournable Dr Hans
Prinzhorn dans son ouvrage « Expressions de la folie » en 1922 trace
le chemin de ce qui deviendra plus tard la psychopathologie de l’expression.
La création, c’est un travail
de survie face à l’anéantissement de l’être.
Dans les hôpitaux
psychiatriques les fous créent sans guidance des
soignants, ils tentent de
survivre à l’enfermement.
Dans les prisons, dans les
camps de concentrations, dans les camps de rétention, des femmes et des hommes
continuent à créer pour rester vivants.
Pour les artistes, qu’en
est-il ?
C’est là que mon opinion
diverge de celle de Didier Anzieu qui en parlant de création considère qu’il
faut être un génie pour y parvenir !
L’artiste, qu’il soit un
génie ou un parfait inconnu, va entrer en création pour résister à la négation
de l’être et pouvoir être au monde.
Nous le verrons tout au long
de cette journée avec Casanova, Gérard Garouste et Niki de Saint Phalle.
Pour diverses raisons propres
à l’artiste, il s’investit corps et âme dans la création pour donner naissance
au corps de l’œuvre (petit clin d’œil à Didier Anzieu), il s’y engage avec parfois au
bout du chemin : le suicide. C’est le cas pour
Romain Gary et du peintre Nicolas de Staël.
L’artiste s’engage dans une
métamorphose au risque de se perdre, sa création influencera son temps et la
société.
La question de l’Art, pour moi,
est toute différente, car dans notre société contemporaine, l’art est devenu un
produit marchand.
Il s’expose sur le Marché de
l’Art et sur les places financières.
L’art fait partie à part
entière de la société ultra-libérale comme tant d’autres produits et comme tant
d’autres cotations en Bourse !
Il est banalisé et ne
véhicule plus de sens.
Quête de sens, quête
d’identité, les paroles d’André Malraux résonnent en moi : « Le XXIe
siècle sera spirituel ou ne sera pas ! »