SORAYA HOCINE / PHOTOGRAPHE PLASTICIENNE
Exposition de photographies du 14/06 au 04/10/2013
au Château de Saint-Alban sur Limagnole
"Face à un événement dramatique à Paris, je suis venue en Lozère chercher une réflexion sur moi en utilisant la photographie. C'est le commencement d'un entre-deux, un besoin informel d'examiner mon moi intérieur ...
Je ne connaissais pas l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban avant de venir m'installer en Lozère. Je m'y suis rendue pour la première fois en mars 2012. J'appréhendais cette visite, car la représentation que j'avais de l'aliénation dans un hôpital psychiatrique ne me mettait pas à l'aise. Je ressentais une inquiétude face à l'inconnu, la peur de me perdre. Je ne sais ce qu'est un fou, je ne sais ce qu'est l'aliénation, mais je sais ce que peut être la singularité chez l'Homme.
"Le Peigne", c'est le nom donné au pavillon qui ne sera plus en septembre prochain (2012). Un lieu vide et sourd qui laisse encore paraître des traces indélébiles d'une certaine aliénation vécue. Cette immense bâtisse à grandes fenêtres et sans grâce m'a donné le sentiment du temps qui semble s'être arrêté. Mon imaginaire perçoit la présence de corps sans nom déambulant dans les couloirs sans fin : une empreinte du passé. La lumière de cathédrale, pesante, leur donne un aspect fantomatique. L'aliénation n'a pas de visage, ni d'âge et de sexe.
Je choisis mes poses en fonction des détails de l'intérieur. Mon corps se confond avec les murs donnant une impression de se fondre dans la bâtisse en ruines. Je ne fais plus qu'un avec la structure délabrée et je prends plaisir à devenir l'objet de présence d'un entre-deux. Je jouis de me perdre dans la maison sinistre tout en contemplant mon égarement, une certaine évanescence m'envahit, je cherche la perte de l'identité.
Ces autoportraits, ces images de mon propre corps parfois nu, décrivent une certaine vulnérabilité.
Me connaître, me reconnaître, me réapproprier mon corps, mon image, tel un aliéné..." Soraya Hocine.
JLAA :
Comment vous avez eu l'idée de ce travail ?
Soraya Hocine :
J'ai trouvé des cahiers à l'ergothérapie, écrits par un patient, qui m'ont permis une immersion et une représentation de l'aliénation.
JLAA :
Avez-vous pris les photos avec l'aide d'un assistant ?
Soraya Hocine :
J'ai travaillé seule avec mon appareil sur pied et en utilisant un retardateur.
JLAA :
C'est une réflexion sur soi et sur l'identité, une quête, une catharsis, une recherche artistique en direction de l'intime.
Soraya Hocine :
Je me suis enfermée à clé dans le bâtiment "Le Peigne", pour qu'un patient ne puisse y entrer et s'y perdre.
C'est une expérience avec l'enfermement et l'immersion dans la folie...
Crédits photos : Soraya Hocine
Mis en ligne avec l'autorisation de l'artiste, je remercie Soraya Hocine pour son accueil et sa disponibilité.
Jean-Louis Aguilar-Aguilar / Art'Blogueur
Exposition de photographies du 14/06 au 04/10/2013
au Château de Saint-Alban sur Limagnole
Je ne connaissais pas l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban avant de venir m'installer en Lozère. Je m'y suis rendue pour la première fois en mars 2012. J'appréhendais cette visite, car la représentation que j'avais de l'aliénation dans un hôpital psychiatrique ne me mettait pas à l'aise. Je ressentais une inquiétude face à l'inconnu, la peur de me perdre. Je ne sais ce qu'est un fou, je ne sais ce qu'est l'aliénation, mais je sais ce que peut être la singularité chez l'Homme.
"Le Peigne", c'est le nom donné au pavillon qui ne sera plus en septembre prochain (2012). Un lieu vide et sourd qui laisse encore paraître des traces indélébiles d'une certaine aliénation vécue. Cette immense bâtisse à grandes fenêtres et sans grâce m'a donné le sentiment du temps qui semble s'être arrêté. Mon imaginaire perçoit la présence de corps sans nom déambulant dans les couloirs sans fin : une empreinte du passé. La lumière de cathédrale, pesante, leur donne un aspect fantomatique. L'aliénation n'a pas de visage, ni d'âge et de sexe.
Je choisis mes poses en fonction des détails de l'intérieur. Mon corps se confond avec les murs donnant une impression de se fondre dans la bâtisse en ruines. Je ne fais plus qu'un avec la structure délabrée et je prends plaisir à devenir l'objet de présence d'un entre-deux. Je jouis de me perdre dans la maison sinistre tout en contemplant mon égarement, une certaine évanescence m'envahit, je cherche la perte de l'identité.
Ces autoportraits, ces images de mon propre corps parfois nu, décrivent une certaine vulnérabilité.
Me connaître, me reconnaître, me réapproprier mon corps, mon image, tel un aliéné..." Soraya Hocine.
JLAA :
Comment vous avez eu l'idée de ce travail ?
Soraya Hocine :
J'ai trouvé des cahiers à l'ergothérapie, écrits par un patient, qui m'ont permis une immersion et une représentation de l'aliénation.
JLAA :
Avez-vous pris les photos avec l'aide d'un assistant ?
Soraya Hocine :
J'ai travaillé seule avec mon appareil sur pied et en utilisant un retardateur.
JLAA :
C'est une réflexion sur soi et sur l'identité, une quête, une catharsis, une recherche artistique en direction de l'intime.
Soraya Hocine :
Je me suis enfermée à clé dans le bâtiment "Le Peigne", pour qu'un patient ne puisse y entrer et s'y perdre.
C'est une expérience avec l'enfermement et l'immersion dans la folie...
Crédits photos : Soraya Hocine
Mis en ligne avec l'autorisation de l'artiste, je remercie Soraya Hocine pour son accueil et sa disponibilité.
Jean-Louis Aguilar-Aguilar / Art'Blogueur