samedi 5 décembre 2020
Les art-thérapeutes et le syndicalisme
jeudi 17 septembre 2020
Objectif rentrée: ne pas sombrer dans la folie.
Par Elvire Daudigny del Fondo
Dirigeante d'un cabinet de recrutement et d'un organisme formation / Métiers du document et des RH.
#manipulation #covid #santementale #management
Masques ? Télétravail ? Nouveaux paradigmes ? Peur ? Santé mentale ? Précarité ?
Vous lirez tout et son contraire sur le télétravail… des témoignages de patrons dont les salariés veulent revenir en entreprise, des salariés qui craquent sous le poids de l’isolement ou des contraintes personnelles que le télétravail rend insupportable. Parallèlement, de nombreux récits inondent la toile et plébiscitent ce nouveau mode de vie ; moins de transport, de fatigue, un rythme différent et plus productif.
Y a-t-il une vérité ? Difficile de s’y retrouver. Les portées de la partition bougent à chaque nouvelle information ; port du masque obligatoire, règles sanitaires fluctuantes au gré des découvertes des scientifiques, risques, peurs, le tout sur un fond d’insécurité économique dont nous ne mesurons pas forcément encore tous les effets.
Ce qui est certain, c’est que définitivement la situation est clivante. Les salariés de la fonction publique ne vivent pas le même quotidien que ceux d’un grand groupe à qui on propose des mesures d’accompagnement, des dotations permettant aux collaborateurs de s’équiper en mobilier, sans parler de ceux d’une PME en plein vent qui se bat chaque jour pour percevoir des aides.
Tout est prétexte à nous opposer, à mesurer et comparer les avantages des uns aux manques des autres. On se replie. Si la crise nous a spontanément plongé dans un réflexe d’entraide, l’élan solidaire et le collectif, l'épuisement fait naître une lutte larvée pour nos prérogatives individuelles et parfois nos survies. La charge mentale est effrayante.
L’élite de ce pays revendique l’opportunité de détruire le monde d’avant pour construire un monde idéal, c’est à mon sens dans l’ignorance des drames violents auxquels se frottent la grande majorité de nos concitoyens. Nombre d’interlocuteurs brandissent la crise sanitaire pour justifier des ruptures de service, des lacunes, des sous effectifs parfois organisés. La défaillance est devenue la norme acceptée. J’ai entendu ce matin un client qui n’avait pu la possibilité d’assurer la subrogation des rémunérations pour ses salariés en arrêt maladie, tant les règlements de la sécurité sociale faisaient défaut.
Le socle de la confiance se lequel repose notre société vacille. Les théories du complot fleurissent, les médecins, politiques, économistes soutiennent des théories éphémères remplacées au petit jour par de nouveaux dogmes. Chacun doute de tout et cherche l’information, la lumière, la vérité. Comment ne pas devenir fou?
Cette « Anormalité » qui dure plonge nombre d’entre eux dans une profonde angoisse. La singularité de ce temps présent ne nous permet plus de nous projeter, de construire, de croire.
Mais quid de notre bon sens ? La solution doit-elle venir « du haut » ? D’une puissance tutélaire salvatrice ? Les dernières semaines ont été riches d’exemples sur notre capacité de rebond, la richesse du collectif, notre capacité à nous réinventer.
Pourquoi s’affranchir de notre liberté de penser ensemble nos solutions, d’inventer des modes de fonctionnement construits autour de nos impératifs, nos quotidiens, nos équations, nos unicités ? Cette attente de magie qu’apporterait un vaccin, un outil, une méthode ou une subvention est vaine. Nous sommes confrontés à notre finitude, notre fragilité et ne survivrons qu’en reprenant en main l’écriture de notre histoire.
Rien ne viendra des gouvernances, patrons, syndicats, politiques ou intellectuels, mais j’en suis convaincue, mais de chaque membre qui compose notre collectif. Si nous ne savons plus en qui avoir confiance, croyons tout d’abord en chacun, en nous et osons construire demain autrement et revisitons nos modèles managériaux. L’Energie vient de la base, du socle. Les coéquipiers connaissent les entreprises et sont riches de capacité d’innovation.
Ecoutez vos salariés, déléguez, faites confiance, lâchez prise…
Sources :
https://www.linkedin.com/pulse/objectif-rentr%25C3%25A9e-ne-pas-sombrer-dans-la-folie-daudigny-del-fondo/?trackingId=DPzZmM03%2FEuaqOt4LPT5Mg%3D%3D
dimanche 9 août 2020
« Gestion du stress et prise en charge du burn-out, des troubles anxieux et des dépressions par la médiation corporelle »
JLAA / Art-thérapies / Formation vous propose
Pensez l’art-thérapie autrement !
MODULE 3
ATELIERS de Médiation Corporelle
« Gestion du stress et prise en charge du burn-out, des troubles anxieux et des dépressions par la médiation corporelle »
Dates : 10 et 11 octobre 2020
Samedi 10 octobre 2020
9h30 Accueil café
• 2 vignettes cliniques sur ma prise en charge de patients en ateliers thérapeutiques
• Atelier d’écoute musicale + débriefing
12h30 à 13h30 Pause-repas (tiré du sac)
13h30-17h30
• La question de l’impasse thérapeutique
• Introduction la psychosomatique relationnelle
• Atelier de relaxation + débriefing
Dimanche 11 octobre 2020
9h30 Accueil café
• « Atelier de relation d’aide et de relaxation » + débriefing
L’apport de Carl Rogers dans la psychothérapie humaniste
Techniques de relaxation, de cohérence cardiaque et de méditation
• Film « Les étonnantes vertus de la Méditation »
• Atelier de méditation + débriefing
• Marche méditative + débriefing
12h30 à 13h30 Pause repas (tiré du sac)
13h30-17h30
• Méditation laïque, bouddhiste, de pleine conscience, de pleine présence et spiritualité laïque.
• Apports des neurosciences : l’épigénétique
Formateur : Jean-Louis Aguilar
• art-thérapeute spécialisé en médiations thérapeutiques, artistiques, culturelles et corporelles
• DU « Psychiatrie, Psychothérapies médiatisées et Créativité » Faculté de Médecine Paul Sabatier de Toulouse
• Certificat de Praticien en Art-thérapie / INFIPP de Lyon
• Certificat de Praticien en médiation corporelle et relaxation
CRESMEP (Centre de psychosomatique relationnelle de Montpellier)
• DU de « Médecine, Méditation et Neurosciences » Faculté de Médecine de Strasbourg
• Enseignant-vacataire au CHU Purpan de Toulouse
DU « Psychiatrie, Psychothérapies médiatisées et Art-thérapie » dirigé par le Dr François Granier
• Enseignant-vacataire Université Jean Jaurès de Toulouse
DU « Art-thérapies » dirigé par le Pr. Jean-Luc Sudres
Membre de l’équipe pédagogique du DU Art-thérapies du Pr Sudres
• Chargé de cours et chercheur en Art-thérapie au CEPPA
Centre Européen de Psychologie clinique et de Psychanalyse
dirigé par le Dr Fred Fliege à Frontignan
• Enseignant-vacataire à Université de Gérone (Espagne)
Master d’Arteterapia dirigé par Miguel Izuel / Psychanalyste et art-thérapeute
• Président de l’Association de Recherche en Art et Thérapie (ARAT)
• Directeur de Recherche Associative au CSRA
(Comité Scientifique de Recherche en Art-thérapie de l’ARAT)
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Horaires de la formation de 9h30 à 17h30 soit 14 heures de formation
Lieu : Béziers
JLAA / Art-thérapies / Formation
jlaa.artiste@gmail.com
Port. 0683595110
Tarifs :
400€ Formation continue (employeur)
220€ individuel (salarié)
Ce tarif comprend les pauses-café, les collations et le matériel pédagogique.
Groupe de 4 personnes maxi
Les inscriptions ne sont effectives qu’à réception de votre bulletin d’inscription accompagné de votre chèque avant le 30 septembre 2020.
Votre chèque ne sera encaissé que lorsque vous aurez effectué la formation, en cas d’annulation il ne sera pas encaissé.
Bulletin d’inscription :
Nom :
Prénom :
Adresse :
Mail :
Téléphone :
Bulletin d’inscription et chèque à : Jean-Louis Aguilar
9, rue Julien Imbert
34500 Béziers
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Matériels nécessaires pour le stage d’art-thérapie :
le matériel est fourni par JLAA / Art-thérapies/ Formation
1 vidéoprojecteur
1 écran de projection
Atelier de Médiation corporelle :
Apportez votre tapis de sol pour la relaxation, coussins, zafou
JLAA / ART-THERAPIES / FORMATION
Enseignant-Art-thérapeute-auto-entrepreneur
N° de Siret 82969583200016
Association ARAT N° de Siret 53384433800012
N° de prestataire de formation professionnelle continue 76340938134
mercredi 29 juillet 2020
Eva Illouz : « Le développement personnel, c'est l'idéologie rêvée du néolibéralisme »
dimanche 17 mai 2020
Trouver sa place...(être art-thérapeute)
Trouver sa place...
De tous les échanges, les retours d’expériences, les recherches dans l’accompagnement thérapeutique, il s’agit bien pour chacun de trouver, à travers son expression propre et au moyen de sa créativité, sa place dans notre société. Partant de l’inconnu à soi vers la rencontre de soi et de sa place dans un monde parfois chaotique, cette rencontre avec soi et l’autre, avec son identité n’a pas de frontières. Elle est au-delà de la compréhension mentale comme une révélation muette, un jaillissement intérieur au plus près de l’essentiel.
L’art-thérapeute devient passeur, guide pour symboliser et traverser l’espace inconnu. Il accompagnera le sujet jusqu’à sa propre rencontre, jusqu’à ce qu’il trouve et reconnaisse sa place ici et maintenant. C’est de cette alchimie que renaîtra et jaillira la source créative comme une thérapie. Trouver sa place parce que chacun est unique et multiple, paradoxal et singulier, parce qu’il constitue la pièce d’un grand puzzle où il s’imbrique, s’ajuste, complète, se mélange ; à la fois semblable et différent, à la lumière et à l’ombre de son être.
Quand chacun aura trouvé sa place, celle que nul ne pourra contester, celle que l’autre reconnaîtra, notre regard sur nous-mêmes et les autres pourra changer. Ces autres que l’on pense si différents, nous offrent par leur singularité ou par leurs souffrances, une ouverture extraordinaire sur un monde encore inexploré, un monde où l’on sait sans comprendre, où l’on comprend sans avoir appris, où les liens se créent comme un tissage secret. L’image et l’estime de soi restaurées, reconstruites, le sujet renaît à lui-même chaque jour. Il pourra poétiser la vie en cultivant des vers « à soi », jouer avec le jeu de mots en déjouant le « je » des maux.
L’art-thérapeute s’efface humblement derrière ce qui se passe ou ne se passe pas. Il se sent souvent démuni mais même s’il ne se passe rien, un cheminement se fait au rythme du sujet comme une graine qui germe au printemps de la terre en expérimentant l’espace de la vie. Toucher ce qui touche par petites touches, rencontrer la matière et révéler les traces, cheminer et conter une nouvelle histoire, danser les pensées et panser les souffrances, chanter et jouer la musique des corps, faire résonner les émotions, toutes ces pratiques d’accompagnement, dans leurs richesses propres, nous révèlent s’il fallait encore en douter que la créativité est bien au cœur du soin comme un cœur à corps en accord.
Un jour, le passage est ouvert, il n’y a plus d’obstacle et le passeur voit passer le passant, sur l’autre rive, la rive de tous les possibles, celle où l’on renaît à chaque instant. On dirait que l’être humain est comme un instrument de musique qui doit trouver sa place dans le grand orchestre du vivant, trouver sa propre note et son propre accord.
Chantal RAJIC*
mardi 12 mai 2020
De la pratique des femmes soignantes aux soins infirmiers par Marie-Françoise Collière
Marie-Françoise Collière, née le 6 avril 1930 à Aïn Témouchent près d’Oran et morte le 25 janvier 2005 à Lyon, est une historienne française, enseignante en soins infirmiers, militante de la cause des femmes soignantes.
Biographie
Marie-Françoise Collière a deux frères et une sœur et semble avoir eu des relations difficiles avec sa mère. À la suite de son parcours scolaire catholique, elle suit une formation professionnelle à l’école de la Croix Saint-Simon, puis des études en psychologie à la Sorbonne vers 1951. En 1956, elle reçoit son diplôme d’État d’infirmière et en 1962 le grade de surveillante option monitrice (aujourd'hui diplôme de cadre de santé) . Elle obtient une bourse de l’OMS pour réaliser un master of science teaching public health nursing (Détroit, USA) en 1963. Elle effectue des voyages en Europe puis reprend ses études et obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en histoire des civilisations. En 1965, elle est chargée de mission par l'OMS pour l'ouverture, à Lyon, de l’École internationale d’enseignement infirmier supérieur (EIEIS)3 et y enseigne jusqu’à sa retraite (1994).Publications
Marie-Françoise Collière, Promouvoir la vie. De la pratique des femmes soignantes aux soins infirmiers, Paris, Interéditions, 1982, 391 p.
avec la co-direction de Évelyne Diebolt, « Pour une histoire des soins et des pratiques soignantes », Cahier de l'AMIEC, no 10, mai 1988, 299 p.
Marie-Françoise Collière, Soigner, le premier art de la vie, Paris, Interéditions, 1995, 440 p.
Marie-Françoise Collière, Marie Liron d'Airoles (1884-1945), La revue de l'infirmière, Vol 59, No 165 - novembre 2010, p. 49–50.
Bibliographie
Annie Denayrolles, Marie-Françoise Collière, biographie : Une œuvre dédiée à la compréhension du prendre soin, Paris, éd. Seli Arslan, 2014, 283 p. (ISBN 978-2-84276-203-2).
Marie-André Vigil-Ripoche, Marie-Françoise Collière, 1930-2005. Une infirmière, Une historienne, Une auteure, Une pédagogue, Une conceptrice des soins, et ... Une femme, in Recherche en soins infirmiers, décembre 2011, no 107, p. 7 à 22.
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Fran%C3%A7oise_Colli%C3%A8re
dimanche 12 avril 2020
Coronavirus et moi, et moi, et moi....*
https://www.youtube.com/watch?v=3GmNh9R2Deo&fbclid=IwAR0c0ZOTlq4XvSmIq2w-DOs37M30scyDJ5f2H_f1xlNITZ_wn44z4pv1Nvk
*Charles Aznavour - La Boheme - B&W - HQ Audio
https://www.youtube.com/watch?v=hWLc0J52b2I
jeudi 9 avril 2020
Quel gâchis !
En octobre dernier, le journal le Monde avait demandé aux praticiens de santé de s'exprimer au sujet de la crise des Urgences. J'ai envoyé ce billet, qui reflète mon vécu. Le drame qui se déroule sous nos yeux, celui d'un hôpital public qui se noie et se meure m'incite à publier ce billet...
Après 30 ans d’exercice hospitalier public, le constat est là… quel gâchis.
Cela a commencé depuis le début des années 2000, avant d’être sanctuarisé par une loi, HPST en 2009 pour (Hôpital, Patients, Santé et Territoire) que des syndicalistes interprètent autrement (Hôpital privatisé sans turbulences…). Cette loi a été suivie par d’autres, aboutissant à un dé-tricotage du statut des praticiens hospitaliers, devenus des salariés comme les autres.
En corollaire, la T2A (tarification à l’activité) faisait la pluie et le beau temps à l’hôpital, les services se regroupent en mastodontes appelés « pôles » ayant à leur tête un médecin « manager » nommé par le directeur et porteur d’une feuille de route qui se résume à faire le maximum d’actes « rentables » pour rester dans la course et pour parvenir à un équilibre financier.
La T2A devait aboutir à la suppression des services et des établissements « peu rentables » suivie, logiquement, par un « rapatriement » des agents titulaires vers des services et des établissements rentables, comme toute entreprise qui se respecte.
Or, a été exclus de ce dispositif des services hautement sensibles, dont les Urgences et la Psychiatrie, qui fonctionnent au forfait. C’est, bien entendu, le ministère qui fixe les tarifs des actes et les montants des « forfaits ».
En conséquence, ces structures, extrêmement coûteuses, ayant des activités difficiles à prévoir et à quantifier, ont servi de variables d’ajustement pour de nombreux établissements, dans un sens ou dans l’autre. Ces mêmes services sont confrontés à toutes les crises, de la société et de l’hôpital et sont sollicités de toutes parts alors que leurs moyens sont, sans cesse, sous-évalués.
Un effet pervers de cette stratégie était « la possibilité » de diminuer les effectifs des « producteurs de soins » dans ces structures aboutissant, mécaniquement, à la baisse de la masse salariale, sans impact sur le « forfait » ! En effet, le poids de l’absence des médecins et des infirmiers pèse seulement sur les collègues encore sur place et sur les malades, d’où la crise des Urgences et de la Psychiatrie.
Un autre effet pervers de « l’hôpital entreprise » est « les médecins entrepreneurs ». En effet, pourquoi un médecin « produirait » des soins et des activités tout en subissant la pression et la tension des managers ? D’où l’hémorragie des médecins pris entre le marteau et l’enclume et la naissance des « intérimaires » surpayés au détriment des autres.
L’Hôpital Entreprise est un état d’esprit, accompagné de textes qui ont « démédicalisé » l’hôpital et ont créé une organisation pyramidale dont la « gouvernance » est le mot clé.
En haut de la pyramide un « directeur » qualifié de super manager, dont les yeux doivent rester rivés sur ses tableurs et livres de compte, avec des entrées financières qui se diminuent jour après jour avec des dépenses qui explosent compte tenu du vieillissement de la population et des besoins, (réels ou imaginés) qui augmentent.
La pression va du haut en bas, les managers dictent la bonne parole aux médecins et cadres infirmiers managers « chefs » qui la transmettent aux médecins et infirmiers « employés », et ainsi de suite... Cela explique pourquoi la crise a commencé, avec les infirmiers et les aides-soignants qui n’ont plus personne à qui transmettre « la bonne parole ».
La bonne parole des managers ? « Y a qu’à » ce qui signifie en vérité : « toi le toubib ou l’infirmier, tu te débrouilles… ».
Alors que l’hôpital public s’appauvrit, les cliniques privées, quant à elles, se portent à merveille.
Les obligations s’accumulent et sont majoritairement, pour ne pas dire exclusivement à l’intention de l’hôpital public : la précarité, les détenus, les soins sans consentement, les obligations de soins, la violence conjugale, l’exclusion et même la radicalisation ! Et l’on est sommés de s’occuper des malades, des personnes handicapées, des maladies chroniques, des toxicomanies, des sevrages, etc. Tout cela avec des moyens revus toujours à la baisse….
Entre temps, le privé lui fait son travail et rien que son travail.
À charges égales, l’hôpital public n’a pas à rougir de ses performances, mais quand on est noyés sous les obligations de toutes sortes, que reste-t-il pour la qualité et la sécurité des soins ?
Les Urgences sont la porte d’accès à la cour de miracle qu’est l’hôpital public, une sorte de caverne d’Ali Baba où on va quand on est malade, quand on n’a pas de toit, quand on est vieux, quand on tombe, quand le médecin de famille est absent ou quand le médecin coordonnateur se contente de coordonner sans soigner. On y adresse les personnes âgées en l’absence d’infirmière de nuit dans la maison de retraite.
Alors qu’on taillait dans les effectifs et les moyens de l’hôpital public, les droits des malades et les offres de soins augmentent, ce qui est une excellente chose. Cependant, comment faire quand l’administration ajoute des droits pour les malades, des évaluations et de nouvelles missions avec augmentation des horaires et des périmètres des interventions (qui sont, je le répète, des bonnes avancées) mais avec des moyens qui diminuent ? Une formulation contemporaine de la quadrature du cercle.
Alors, on « administre » l’hôpital, on donne une mission aux directeurs d’être des super mangers et qu’il est de leur devoir de réussir la transformation d’un service public en une Entreprise.
Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Oui, exactement : France Télécom dans ses années les plus noires.
Ayant une activité d’expertise psychiatrique, j’ai été le psychiatre expert pour France Télécom, avant, pendant et après les années noires. Je suis toujours expert, mais je ne vois actuellement que très peu d’employés d’Orange. En revanche, je vois de plus en plus d’agents hospitaliers, d’infirmiers, des cadres, des médecins et même des attachés de direction.
Tous décrivent la même chose, plus ou moins, la déshumanisation, la dévalorisation de leur métier et de leur personne, le mépris de leurs supérieurs, l’impossibilité de faire leur travail et les équations insolubles auxquelles ils sont confrontés, sans réponse et sans soutien. Ils évoquent une absence de sens et d’humanité.
Quand ils se plaignent à leurs supérieurs, à tous les niveaux, ils reçoivent des réponses standardisées. Les plus gentils des managers leur disent « vous prenez les choses très à cœur… » ou « vous vous impliquez au-delà du raisonnable, prenez de la distance ». D’autres ont des réponses plus destructrices : « si vous n’y arrivez pas, ce que vous ne savez pas vous y prendre » ou « d’autres y arrivent pourquoi pas vous ? ». La réponse fatale n’est pas si rare « si vous n’y arrivez pas, c’est que vous êtes incompétent ou nul… »
Alors les gens « craquent » et s’effacent, les uns après les autres, certains démissionnent pour sauver leur peau, d’autres se mettent en arrêt-maladie (voire longue maladie) ou en accident de travail. Les plus malins font tout pour « se caser » sur des postes moins exposés et s’y tiennent coûte que coûte.
La différence essentielle avec France Télécom se trouve dans le « matériel ». À l’hôpital public, ce sont des personnes vivantes, qu’ils soient personnels ou « clients — malades » et non pas des fils de cuivre ou des combinés téléphoniques ! Ce qui ne fait qu’augmenter la souffrance des soignants qui doivent « choisir » entre qui va vivre et qui va prendre des risques, entre qui va passer sa nuit au chaud avec un repas et qui retournera chez lui ou à la rue. Qui va être soigné et qui ne le sera pas, bien entendu à condition d’avoir bien fait le tri entre la « bobologie » et la maladie réelle.
Comme à France Télécom, la personnalité du « manager » avec son degré d’humanité et sa capacité à se sacrifier pour protéger leurs subordonnées au prix de leur propre souffrance font la différence. Le fonctionnement « sacrificiel » des employés, à tous les niveaux, est la conséquence de l’hôpital entreprise, ce dernier ne peut fonctionner sans le dévouement de ces personnes qui s’épuisent jour après jour.
Quid de la médicalisation de la gouvernance ? La CME (Commission Médicale d’Établissement) fonctionne comme une chambre d’enregistrement, on entend la bonne parole soporifique des managers et du président de la CME : ce dernier est le seul médecin avec un semblant de « pouvoir ». Le président de la CME est élu par les membres de ce comité, qui sont soit élus par les praticiens, soit nommés par le directeur. Là aussi, le président de la CME se trouve face à des choix « sacrificiels »… ou pas.
Le fin mot de tout cela est évident : la privatisation de l’hôpital public est sur le point d’aboutir. Tout est fait pour que la privatisation soit le remède ultime et la réponse unique aux maux de l’hôpital.
Tel est notre dilemme : choisir entre sauver l’hôpital public, sauver ceux qui s’y sacrifient ou... Sauver sa peau.
Dr SULAIMAN Ahmad, Psychiatre des Hôpitaux, mais plus pour long temps…
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mardi 31 mars 2020
L'art-thérapie, c'est mon combat ! par Jean-Louis Aguilar
L'Art-Thérapie : qu'est-ce que c'est ?
PRATIQUES D'ART-THERAPIE EN SANTE MENTALE (le matin)
https://blogarat.blogspot.com/2013/02/pratiques-dart-therapie-en-sante.html
10 février 2013
PRATIQUES D'ART-THERAPIE EN SANTE MENTALE (l'après-midi)
https://blogarat.blogspot.com/2013/02/pratiques-dart-therapie-en-sante_16.html
16 février 2013
L'Art-Thérapie en France aujourd'hui, commerce ou thérapie ?
https://blogarat.blogspot.com/2013/04/lart-therapie-en-france-aujourdhui.html
https://blogartblogueur.blogspot.com/2018/05/jean-louis-aguilar-anton-profesor-al.html
24 mai 2018
Pour une art-thérapie contemporaine, intégrative et systémique ©
https://blogarat.blogspot.com/2020/03/pour-une-art-therapie-contemporaine.html
31 mars 2020
Président de l'Association de Recherche en Art et Thérapie (ARAT)
Directeur du Comité Scientifique de Recherche en Art-thérapie (CSRA)
Responsable pédagogique de JLAA / Art-thérapies / Formation
Pour une art-thérapie contemporaine, intégrative et systémique ©
Introduction :
L'art-thérapie est pour moi une méthode, un outil formidable et passionnant, et je l'ai toujours défendue au sein de l'institution hospitalière où elle reste encore de nos jours méconnue.
Les art-thérapeutes utilisent cette méthode dite de l'art-thérapie de différentes manières, ils ne parlent pas le même langage et l'art-thérapie demeure dans la dissociation et le morcellement.
Force est de constater qu'il y a plusieurs métiers réunis sous l'appellation d’art-thérapeute !
Et j’irai plus loin en disant qu’il y a autant d’art-thérapies qu’il y a d’art-thérapeutes !
Nous trouvons l’art-thérapie lacanienne, l’a-t clinique, l’a-t analytique, l’a-t cognitivo-comportementale, l’a-t évolutive, l’a-t transformationnelle, l’a-t expressive, l’a-t créative, l’a-t préventive, l’a-t dynamique, l’a-t curative, l’a-t classique, l’a-t moderne et aussi les thérapies médiatisées, les psychothérapies médiatisées, les ateliers d’expression créatrice, les ateliers d’expression créatrice dans le soin analytique, les médiations thérapeutiques, les médiations artistiques, les médiations culturelles… et ça vient de sortir, l’art-thérapie systémique, le coach art-thérapeute, etc…
Le concept art-thérapie est malmené, bricolé à l’avantage de son utilisateur. Et nous constatons que l’art-thérapie est utilisée en entreprise, dans le développement personnel, le coaching, la spiritualité, l’ésotérisme avec une bascule possible dans les pratiques sectaires et l’emprise thérapeutique.
Comment le public, les professionnels du soin, les art-thérapeutes et les étudiants en art-thérapies peuvent-ils s’y retrouver ?
Comment échapper à ce flou conceptuel qui fait les choux gras des organismes de formation ?
La solution n’est-elle pas d’instaurer un Diplôme d’Etat d’Art-thérapeute pour mettre fin à cette confusion ?
Je laisse cette question en suspens et à votre libre appréciation.
c’est une art-thérapie du XXIe siècle pour tous les art-thérapeutes et qui n’est pas le fait d’une seule personne (formation aux art-thérapies avec une équipe pluridisciplinaire).
Et qui prend en compte l'historicité de l'art-thérapie.
Intégrative :
elle réunit tous les courants de pensées, toutes les modélisations, tous les concepts qui concernent de près ou de loin l’art-thérapie et les art-thérapies.
Systémique :
Comment l'art-thérapie est utilisée dans le système des soins, de la thérapie et de la psychothérapie ?
Et quelles sont les différences d'une art-thérapie utilisée dans le système du développement personnel, dans le système du coaching, dans le système du bien-être, dans le système de la spiritualité...
Pour une art-thérapie contemporaine, intégrative et systémique ©
DEPOT COPYRIGHT-DROIT D'AUTEUR NUMERO 66DX3L3
jeudi 26 mars 2020
Lettre Ouverte à monsieur Macron, monsieur Philippe, madame Buzyn, monsieur Véran, messieurs et mesdames les ministres.
Vous ne me connaissez pas car je ne suis personne. Je suis un citoyen ordinaire, ni pauvre ni riche, je n'ai pas d'appartenance politique, pas d'activité politique ou associative. Je cotise à l'ordre infirmier, je paye mes impôts et mon statut de citoyen lambda me tient bien loin de quelques conflits d’intérêts.
Je ne m'intronise pas expert en épidémiologie, je ne pense pas être meilleur qu'un autre, je suis factuel et n'utilise que vos chiffres.
Cette lettre ne changera probablement rien, mais elle me permettra de me soulager de la colère qui me ronge.
Pour autant, la colère monte dans nos rangs le doute s'installe.
Ma colère, notre colère grandie car cette crise sanitaire sans précédents révèle chaque jour un peu plus les lacunes, les fautes et les manquements avec lesquels vous la gérez.
Vos annonces, vos discours, votre méthode Coué ne dupent personne. Nous nous lançons dans une guerre qui n'a jamais été préparée, qui n'a jamais été anticipée.
Vous qui vous targuiez de proposer une politique différente, une politique d'amateurs, vous avez réussi. On en a pour notre argent...
Seulement voilà : les armes (c'est drôle c'est l'anagramme de rames) nous n'en avons pas ou presque plus.
Alors je vous pose la question : Où sont nos masques, où sont nos tabliers, nos sarraux, nos gels hydroalcooliques, où est la réserve stratégique de l’État dont vous vous vantiez tant, où sont nos armes ?
Vous et vos prédécesseurs avez tellement dénigré l'importance de notre mission, dans votre vision comptable étriquée, dans cette vision à si court terme, que vous les avez sacrifiés sur l'autel de la dette...
C'est une faute morale grave, c'est une faute professionnelle, c'est une erreur stratégique majeure car sans armes, nous, soignants, nous ne seront que d'une utilité limitée dans le temps.
Votre métier à vous politiques n'était-il pas de prévoir, d'anticiper, de planifier ?
La réalité est simple, glaçante, vous nous avez abandonné.
Le pire c'est que nous ne le faisons pas par crainte pour nos vies, mais parce que sans nous la guerre est perdue, parce qu'un soignant dans un lit ne remplit plus sa mission, parce qu'il devient un poids supplémentaire pour des services déjà bondés.
- Nous avons regardé avec suffisance nos amis italiens durant deux semaines, nous gargarisant d'une lucidité stratégique dont ils étaient incapables, puis nous avons pris les mêmes recommandations avec 2 semaines de retard.
- Vous nous annoncez une « grippette » sans danger pour les jeunes avec 10% de cas graves. Nouvelle erreur, la « grippette » est infiniment plus contagieuse que la grippe (100 fois plus si l'on en croit l'Institut Pasteur) et tue 6 à 10 fois plus. Selon vos statistiques, on peut tabler sur une épidémie à 30 millions de malades. Je vous laisse calculer 10% de ce chiffre et le mettre en lien avec nos capacités de réanimation.
- Notre ministre de tutelle madame Buzin démissionne de son poste en pleine gestion de crise pour porter candidature à la mairie de Paris, et elle nous explique trois semaines plus tard qu'elle savait... Elle savait, vous saviez, et rien, rien n'a été anticipé. Que dire ?
- Vous interdisez les concerts de plus de 5000 personnes, mais vous autorisez explications farfelues à la clef un Juventus / Lyon avec plusieurs dizaines de milliers de personnes dans un stade, et ce en début de quarantaine italienne (je ne vous ferai pas l'affront de vous indiquer où se trouve Turin).
- Vous organisez des élections dans un contexte sanitaire et démocratique indigne pour ne pas dire scandaleux, faisant fi de toutes les recommandations scientifiques, de tout bon sens.
- La liste est non exhaustive et vous le savez.
Il n'y a rien de plus dangereux et de plus contre-productif qu'un peuple défiant...
Comment voulez-vous qu'il en soit autrement ?
Vous dites compter sur notre réseau extra-hospitalier (médecins, infirmières, sages-femmes, kinés, pharmaciens, etc...) que vous qualifiez de maillons indispensables.
Vous leur demandez de se protéger avec des masques FFP1, masques connus pour n'apporter AUCUNE protection au soignant qui le porte...
Personne ne vous a expliqué cela ???
Vous envoyez nos femmes, nos enfants, nos maris, nos parents au front sans la moindre protection, sans le moindre espoir de les épargner.
Vous qui vous revendiquez d'une politique nouvelle vous ne faites que répéter l'histoire encore et encore et encore...
Cette force vive de proximité, vous allez la décimer en quelques semaines. Encore une fois, quelle sera leur utilité dans un lit, en réanimation ou à la morgue ?
Cinq médecins et une infirmière sont déjà morts. D'autres viendront. Que direz-vous à leur famille ?
J'ai trois enfants, ma femme est sage-femme libérale. Le jour où je ne pourrai plus me protéger, je ne rentrerai plus chez moi. Ma femme ne pourra plus remplir sa propre mission.
La situation inverse est aussi valable. En l'absence de protection pour elle, je risque aussi de me retrouver contraint de ne pas remplir ma propre mission pour m'occuper de mes enfants.
Où est la vision, où est la stratégie dans cette démarche ?
Cette gestion est une aberration, notre situation est une aberration, elle vous discrédite chaque jour un peu plus.
Comme vous le disait le neurologue de la Pitié-Salpêtrière, François Salachas, nous serons là... L'inverse reste toujours à prouver.....
Vous me direz sûrement suffisant, prétentieux, incapable d'appréhender la complexité des choses. Peut-être aurai-je même la chance d'être qualifié de Gaulois réfractaire et ce sera une fierté.
La fierté de montrer que même invisible et insignifiant nous honorons la liberté qui nous a été offerte et que nous portons haut nos valeurs.
N'hésitez pas à partager
Je ne demande aucune tête je n'en ai ni la légitimité ni le besoin. Je ne veux plébisciter aucun parti politique, à titre personnel je n'adhère à aucun.
Je veux rester factuel et objectif, je veux des réponses à des questions rien de plus.