L'art-thérapie à la casse ?
Sur un autre Groupe Facebook destiné (« la destinée », encore elle !) de l’Art-thérapie apparaissait sous la plume d’une collègue la belle réflexion suivante : « (…) J'ai été contactée par plusieurs établissements (Ehpad, école d'infirmières) pour me proposer des prestations d'Art thérapie ou de Musicothérapie. Mais c'était dans le seul but de ''former'' des aides-soignantes ou des infirmières à ma pratique professionnelle. Malgré une bonne rémunération j'ai bien entendu refusé. (…) » Comme d’habitude le flot des réflexions, souvent non et/ou mal non argumentées, allant des questions de la formation à celles sur la profession sont légion. Elles ne pouvaient à l’instar « d’un baroud d’honneur » (cela satisfera et/ou rassurera quelques-uns) que susciter la réponse circonstanciée ci-dessous.
Consternant de voir que les faits, les stratégies et turpitudes les plus élémentaires restent méconnues et/ou dans une pénombre aussi glauque qu’entretenue (et même savamment) en matière d’Art-thérapie.
Reprenons - et cela est fatiguant mais une constante en matière de pédagogie qui amène à se mettre dans une position de « Sujet supposé savoir » peut compatible avec celle de Clinicien (de la psychanalyse incluse) - ; donc je vais assumer le temps de cet écrit (bien entendu étayé sur des faits et des documents ad hoc) cette paradoxalité à même de soulever un torrent d’agressivités et d’insultes (classique en cet endroit) :
· Vous ne prenez pas la proposition de former « en express » des Aides-soignantes ou des Infirmières en vous arc boutant sur des une définition de la profession (non officielle) émanant d’une quelconque association et/ou école qui édicte peut-être aussi un Code de Déontologie (le sien ; qui n’a donc en Droit aucune force contraignante et donc aucune valeur réelle) truffé de principes d’Ethique (peut-être « des tiques ») intéressant pour ceux qui de toute façon aurait agi, dans telle ou telle situation problématique, de la même manière sans eux. L’Ethique cela se vit dans son être Clinicien.
Effectivement d’autres « Art-thérapeutes », comme le dit Nam Aste prendront ce job. Ils auront même parfois été formé « en fast food » ou pas par les mêmes écoles que vous avec les mêmes courants.
Illusion de croire que les Aides-soignantes ou les Infirmières que nous pourrions « former » (plutôt « déformer » vont devenir par enchantement des Art-thérapeutes et prendre « notre place », « notre travail ». Ils pourront certes en avoir l’illusion, un temps mais la sanction de ce que l’on appelle « thérapie » (au sens de « psychothérapie ») advient en général de manière brutale et parfois catastrophique (l’art-thérapie peut conduire à des souffrances et côtoyer le mortifère).
· Rappelons que les Infirmières ont un décret de Compétences (souvent nommés "décret de compétence") figurent au chapitre I (article R 4311), et les règles professionnelles sont dans le chapitre II (article R 4312, à partir de la page 14/20) qui leur permet entre autres d’utiliser des « Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe » (article R. 4311-5), de réaliser un « Entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de techniques de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapique » Article R. 4311-7. Tout cela est même repris par l’Ordre des Infirmiers. Et oui, « les médiations thérapeutiques (et par petite extrapolation « les Art-thérapies ») sont bien une prérogative de l’Infirmière. Alors la former ou pas la former ? ; la question devient absurde ! La même analyse pourrait être réalisée pour bien d’autres professions paramédicales.
· Que dire des « représentants d’écoles » qui produisent des ouvrages remplis de techniques « fast food » destinées aux art-thérapeutes du même type ? Parfois même les grandes envolées sur la défense de la profession ont les mêmes auteurs. Comme l’ont dit Jean-Louis Aguilar, Nam Aste et autres l’Art-thérapie est un formidable marché ; il est aussi productif en concepts inutiles qu’en fleuristes (avec comme unique fleur à la vente : les narcisses).
· Le Diplôme d’Etat ?
Là aussi un certain Jean-Louis Aguilar a œuvré avec force et convictions pendant des années… en vain hélas ! Aucune « écoles » ne l’a soutenu ; d’ailleurs quels bénéfices auraient-elles tiré de cela ?
Aujourd’hui, nous assisterons certainement dans une pseudo unité, à un regroupement (de circonstances) de plusieurs organismes pour proposer aux tutelles d’état un programme de formation pour une formation reconnue. Dans cette dynamique, il sera intéressant d’examiner autant les présents que les exclus que cela en termes de personnes représentantes d’écoles que de praticiens reconnus pour leur travaux (accessoirement scientifiques). Les Universitaires, ceux qui enseignent, font de la recherche et pratiquent sur le terrain de l’Art-thérapie, auront-ils une place dans cette dynamique à venir ? Rien n’est moins sûr que cela !
En ce qui concerne le RNCP devenu autant argument de vente que pseudo reconnaissance « officielle ». D’ailleurs ce mot « officiel » apparaît dans certains intitulé et/ou présentation de formation comme un leitmotiv dont la légitimité n’apparaît que dans d’autres leitmotiv tout aussi stériles.
· Transmettre ce que l’on ne connait pas ou bien que l’on est décidé à ignorer est une lapalissade de l’art-thérapie actuelle. Il n’y a plus besoin de « tuer le père » comme nous l’a maintes fois appris la psychanalyse. Le corollaire de tout cela à l’instar des propos de Nam Aste est la médiocrité avec la croyance de découvrir des choses nouvelles mis à jour par des aînés depuis des lustres.
· « … les facs valident une partie voir tout en validation des acquis professionnels ». Et non, ce n’est pas aussi systématique/simple que cela et devient variable selon les universités mais aussi le diplôme visé.
· « Docteur en Art-thérapie » ; en matière Universitaire (Française) voilà une grande sornette ! Demandez aux possesseurs d’une tel diplôme de vous montrer/voire publier ce document avec son intitulé exact.
Si d’aventure ces personnes ont fait un Doctorat dans une telle filière, elles seront certainement en mesure de vous indiquer dans quelle section (16, 18, 70, etc. ?) du CNU (Conseil National des Universités) se localise cette spécialité de recherche universitaire et s’il existe donc. De même ces personnes-là ont certainement réalisé un travail de Thèse dans « un laboratoire d’Art-thérapie » avec un universitaire Prof. et/ou HDR en Art-thérapie ?
Où sont donc les « vraies recherches » ; celles avec une méthodologie reconnue par la communauté scientifique et publiées dans des revues indexées de qualité ?
Tout cela doit être transparent et étayé sur des documents réels et non sur du désir, des fantasmes, des passions, des raccourcis, des arrangements du réel… pour que l’Art-thérapie devienne quelque chose de reconnu.
· A combien de Congrès, Colloques, Journées, etc. réussissant la même bande de copains, à même de discourir (brillamment, il faut le dire), sur quasi tous les sujets de l’Art-thérapie (Psychopathologie de l’Expression inclue) devront nous encore assister pour que quelque chose s’ouvre ? D’un autre côté, d’autres se targuent de réunir plusieurs centaines de participants art-thérapeutes à leurs manifestations avec des intervenants maisons (donc de la même école) et en contrôlant tous les débats ; il en sera peut-être de même pour les recherches futures de ces mêmes acteurs.
Rien ne sort, rien n’entre l’homéostasie est conservée ; ainsi ne soit-il pas !
· Chacun aura noté qu’à part « les bons petits soldats » de chaque institution de formation, fort peu des caciques prennent le risque de s’exprimer/s’exposer réellement en cet endroit. Pourquoi changer ce qui fonctionne bien même dans la cacophonie ?
Le propos sus développé est un ultime écrit tant le paysage des sourds/aveugles et gardiens de temples (mêmes vides) ont fini par lasser l’auteur.
Sources : Jean-Luc Sudres sur le groupe FB ART-THERAPIE
C'est un exercice de style que de rester à portée de l'art thérapeute ordinaire, de son ignardise et de sa médiocrité et de ne pas être abscons... Car dans le microcosme de l'art-thérapie d'aujourd'hui, l'inculture abyssale pour ne pas dire sans fond, est désormais le standard le plus répandu, quasiment un pré-requis... Aussi soyons simples et ordinaires, puisque tel est le niveau : vulgarisons...
Seuls dans leurs bacs à sable, certains, faisant le jeu du je, érigent des châteaux (de carte ou en Espagne ? Peut-être les deux...), tandis que d'autres dans le cadre (oui, il y a un jeu de mots...) de leurs ateliers, pratiquent le sand play... Si tout les sables coulent entre les doigts plus ou moins de la même manière, en revanche les mains qui jouent avec ne sont pas toutes d'une blancheur éclatante... A l'instar de Coluche qui préconisait de recompter ses doigts après avoir serré certaines mains, il serait précautionneux de vérifier la propreté de celles en lesquelles on dépose certains savoirs. Entendez que je n'évoque ici que l'aspect moral qui comprend l'éthique et la déontologie ; aborder les questions de la maturité, de l'intellect et de la culture générale, ne créerait que désolation et effroi ; un peu comme ces restaurants aux allures rutilantes et classieuses qui seraient assurément moins fréquentés si leurs clients avaient connaissance des pratiques en cours dans les cuisines...
Encore que... ; quand le client est capable de porter au pinacle de la gastronomie la plus sordide jungle food, on peut se poser la question de la légitimité de tenter une rééducation du goût... Et pourtant c'est ce que nous faisons dans notre démarche de résistance afin de maintenir notre discipline, notre art, au plus haut niveau.
Car si l'art-thérapie est en passe (ne trouvez-vous pas que le mot est ad hoc ? Moi, si !) de devenir une pantalonnade, une guignolerie, une farce burlesque, une bouffonnerie de grand boulevard..., la responsabilité n'en incombe pas exclusivement aux praticiens ni aux publics, mais également à ceux qui ont pris les commandes des entreprises de santé et des centres de formation ; lesquels ont créé des alliances pour ne pas dire des lobby, qui contrôlent désormais le marché et seront certainement à l'origine des futures dispositions qui encadreront la profession... Il est des mariages sur lesquels Junon, en l'honneur de laquelle le mois de juin se nomme ainsi, ne devrait pas veiller, tant ils augurent de funestes futurs...
Mais juin est aussi le mois des appels ; à cotisation pour les uns, à se soulever pour d'autres... (le pluriel n'étant ici que par pure élégance sémantique). N'oublions pas, camarades, de célébrer le 18 avec la déférence que l'on doit aux empereurs (ou à Iznogoud qui voulait être calife à la place du calife ; et quand il n'y a pas de calife, ça s'appelle une auto-proclamation ! ). Au "pouvoir sur...", j'ai toujours préféré le "pouvoir de..." ; mais, nous n'avons pas tous les mêmes valeurs, n'est-ce pas ?
Mais juin est aussi le mois des appels ; à cotisation pour les uns, à se soulever pour d'autres... (le pluriel n'étant ici que par pure élégance sémantique). N'oublions pas, camarades, de célébrer le 18 avec la déférence que l'on doit aux empereurs (ou à Iznogoud qui voulait être calife à la place du calife ; et quand il n'y a pas de calife, ça s'appelle une auto-proclamation ! ). Au "pouvoir sur...", j'ai toujours préféré le "pouvoir de..." ; mais, nous n'avons pas tous les mêmes valeurs, n'est-ce pas ?
Tous regardent en l'air, cherchant des yeux dans le brouillard artificiel diffusé par les enfumeurs professionnels, une icône à adorer, un maître, un saint Dik à (désolé, je n'ai pas pu m'empêcher...), qui leur indiquera une direction à suivre, qui leur promettra un avenir qui leur assurera la protection et les représenteront moyennant monnaie, sans jamais regarder la vérité sous leurs pieds, là où l'art-thérapie agonise, piétinée par celles et ceux-là mêmes qui disent la servir et la défendre tout en psalmodiant à l'envi le nom de leurs écoles tels des mantras, espérant sans doute obtenir un Graal qui n'existe pas, tandis que leurs "maîtres" , eux en récitent un tout autre à voix basse et en se frottant les mains, à défaut de les laver : Vi Veri Veniversum Vivus Vici.
Ite missa...
Sources : Nam Asté du groupe FB ART-THERAPIE