PLAIDOYER POUR LA LÉGALISATION DE L'EUTHANASIE EN FRANCE
Mon père à son 90e anniversaire le 19 janvier 2012 avec ma mère.
Mon père est devenu au fur et à mesure du temps qui passe un homme usé par la vie et la maladie.
En 2016, à l'âge de 94 ans, cloué dans un fauteuil roulant pour handicapé, il ne trouve plus de sens à sa vie !
En 2016, à l'âge de 94 ans, cloué dans un fauteuil roulant pour handicapé, il ne trouve plus de sens à sa vie !
Depuis plusieurs années, sa santé décline entraînant une perte d'autonomie et une grande dépendance, ainsi qu'une grande souffrance morale et physique. Mon père ne le supporte pas et il n'a jamais supporté son inutilité.
Sa vie n'a pas de sens, plus rien ne le retient, ni le boire, ni le manger, ni la vie...
Ce combat entre Eros et Thanatos, c'est Thanatos qui le gagne !
Et en avril 2016, rien ne va plus.
Il fait un premier malaise sur le balcon, et son calvaire commence !
Les pompiers, les urgences, puis retour à l'envoyeur pour malaise vagal !
Le 31 mai 2016, il tente d'en finir en faisant une tentative de suicide (TDS) tant tragique que dérisoire. Profitant que ma mère change de pièce, il se jette la tête la première sur la porte-fenêtre pour en casser le double vitrage. Mais le double vitrage ne casse pas et c'est sa tête qui s'ouvre comme une pastèque !
Je suis alerté par la télésurveillance qui me dit que mon père est à terre. Je me rend au domicile de mes parents, j'arrive avant les pompiers.
Les pompiers arrivent.
Mon père me dit cette phrase terrible : " Nous sommes abandonnés, je l'ai fait exprès !"
Dans un accès anxieux, il a voulu en finir avec la vie, mais il a raté...
Je ne le comprendrai que bien plus tard en parlant avec mon épouse, qui m'ouvrira les yeux en me disant qu'il a essayé de se tuer.
Il part avec les pompiers aux Urgences de l'hôpital, il est 15 h.
J'accompagne l'ambulance aux urgences, et je me glisse dans le couloir du service des Urgences pour donner mon n° de portable à un soignant. Un médecin me stoppe et me dit de sortir immédiatement !
J'explique à cette dame que j'accompagne mon père et que je suis un ancien de l'hôpital de Béziers.
J'explique à cette dame que j'accompagne mon père et que je suis un ancien de l'hôpital de Béziers.
Elle me répond qu'elle aussi est de l'hôpital et elle me met à la porte !
A 20 h, je n'ai pas de nouvelles de mon père !
Je suis inquiet sur le devenir de mon père, est-il toujours vivant ?
Je téléphone une première fois aux Urgences.
Un infirmier me répond que mon père est en train d'être suturé par le médecin, et que je dois rappeler dans un quart d'heure.
Un infirmier me répond que mon père est en train d'être suturé par le médecin, et que je dois rappeler dans un quart d'heure.
A 20h15, je rappelle, je tombe sur le médecin.
Je me présente et je lui demande des nouvelles de mon père. Il me répond : "Je n'ai pas le temps, j'ai d'autres urgences à voir !" et il raccroche brutalement le téléphone !!!
Je rappelle l’accueil des Urgences, je tombe sur la standardiste qui me semble plus humaine que le médecin urgentiste. Elle me dit : "Rappelez et demandez le Dr Colin-Maillard* ".
Je la remercie pour son aide.
Je rappelle le Dr Colin-Maillard*, celui qui semble jouer à cache-cache avec les patients et leurs familles. Je me présente et je demande des nouvelles de mon père. Il me dit qu'il est surbooké, qu'il vient de prendre sa garde, il se plaint de ses conditions de travail. Il ne me donne pas de nouvelles de mon père, il est dépassé ...je n'insiste pas.
Mon père est renvoyé à son domicile à 23h30 dans un état déplorable.
Je le réceptionne, des croûtes de sang coagulé parsèment son crâne, il s'est pissé dessus, on ne lui a pas donné ni eau, ni alimentation de toute la journée !
Il arrive escorté par deux ambulanciers, il vomit une bile noire !
Nous le mettons au lit avec les ambulanciers, et il s'endort immédiatement épuisé.
L'aspect psychologique n'a pas été pris en compte, on l'a recousu et renvoyé une nouvelle fois.
Le 11 juin, de plus en plus faible, il fait un nouveau malaise à son domicile.
Le SAMU est appelé, mais ce sont les pompiers qui font les premiers secours ( ils sont formés au secourisme).
Mon père à 4 de TA, il est en train d mourir !
En soulevant mon père de son fauteuil roulant pour le transporter, ils le font basculer en arrière et il se cogne violemment la tête contre un meuble.
Il est reparti aux Urgences de l'hôpital qu'il redoute par-dessus tout !
Il est ensuite muté en cardiologie pour malaise cardiaque. Deux jours après on lui pose un pace-maker et on lui remet un traitement pour hyper -TA !
Le Dr B. cardiologue avait bien spécifié qu'il ne fallait pas de traitement pour l'hyper-TA, et de surcroît qu'il ne faisait pas d'arythmie, ni de bradycardie.
Donc, pas de pace-maker à un patient qui est en train de mourir !
Son dossier n'a pas été lu, pourtant il contenait toutes les indications et conduites à tenir.
L'hôpital est devenu un lieu déshumanisé ou les soignants et les médecins ont peur de la montée de la judiciarisation que les usagers mécontents ont provoqué, ils se retranchent derrière leur technicité, des actes opératoires, des protocoles.
Ils ont tout fait, ils se protègent pour être inattaquable !
Alors qu'il est rentré à l'hôpital en fauteuil roulant et qu'il faisait les transferts dans son appartement en déambulateur.
Dix jours plus tard, mon père est devenu grabataire, il a été sondé et de surcroît il a récolté une infection urinaire !
Ma sœur, voyant son état, demande au médecin une mutation dans un service de soins de suite et de réadaptation (SSR).
La mutation à lieu le 21 juin.
Il semble vouloir reprendre le combat pour la vie, mais c'est de courte durée.
Je rencontre le médecin gériatre Dr Marie-Chantal* le 27 juin, qui me dit brutalement que le temps d'hospitalisation dans son service est de 3 semaines et qu'il me faut trouver un placement en EHPAD. Et, si je ne le fais pas moi-même, elle s'en chargera pour trouver une place dans le premier établissement venu ! Je me retrouve désespéré devant cette injonction médicale, trouver un placement en l'espace de quinze jours.
En discutant avec une infirmière du service, elle me donne une solution dans l'urgence, faire une demande de long séjour à l'hôpital.
Cependant mon père décline, il fait des malaises et l'équipe ne le stimule plus pour le lever au fauteuil et elle le laisse au lit. Il se plaint de fortes douleurs, j'alerte le médecin du service qui mettra 3 jours pour prescrire un antalgique !
Mais le plus dur pour lui et sa famille reste à venir.
Le 2 août, il est muté en long séjour (statut d'EHPAD), dans le service d'à côté, son calvaire va s'intensifier. Une infirmière me dit : "votre père n'est pas très poli, il ne dit pas s'il vous plaît, merci !" Le médecin du service le Dr A Guichets Fermés* me dit : "votre père a un caractère de cochon !"
Est-ce que ce n'est pas déjà une maltraitance faite à un homme qui est en train de mourir ?
Je revois cette infirmière et m'étonne que mon père soit abandonné dans une chambre sans aucune aide pour le faire manger. Elle me répond qu'il est opposant et qu'elle ne peut pas le forcer à manger.
En outre, elle me raconte qu'elle est en charge de 24 malades, que le service est en sous effectif et qu'elle n'a pas le temps de s'occuper de mon père.
Je demande à voir le médecin.
Il fait le forcing pour ne pas me recevoir, mais j'obtiens malgré tout un rendez-vous.
Je suis reçu par le médecin et le cadre de santé, elles se sont concertées pour préparer l'entretien, j'ai l'impression d’être devant un tribunal. Elles me disent dans un accord parfait que mon père est opposant aux soins, à la prise de traitements, à l’alimentation !
Le cadre me dit qu'elle peut en témoigner. Je comprend surtout qu'elles ont peur du procès en justice, alors que je suis venu demander des nouvelles de la santé de mon père.
Mon père a été catalogué d'opposant thérapeutique, elles n'ont pas vu que c'est un homme qui est seul face à la mort. Elles n'ont pas vu que je suis un fils qui ne supporte pas l'acharnement thérapeutique qui est infligé à son père.
Comme l'hôpital a changé, je ne reconnais plus cet hôpital ou j'ai travaillé pendant 34 ans.
Les soignants et les médecins ont peur, ils se protègent et ne s'engagent plus humainement !
Le médecin me propose de muter mon père dans une clinique psychiatrique ( peut-être en tant qu'opposant thérapeutique ? ).
Ils n'ont pas compris que mon père livre son dernier combat avec la mort !
Sa façon de résister, c'est de dire non aux soignants.
Non, vous n'aurez pas le dernier mot, semble-t-il vouloir dire enfermé dans sa douleur et son incapacité à parler.
Je me heurte au pouvoir médical, à la toute puissance du spécialiste qui sait et qui me coupe la parole comme à un subalterne.
Mon père me dit qu'une infirmière lui a dit de dire s'il vous plait merci pour demander quelque chose.
Elle n'a pas compris qu'il est en train de mourir et qu'il n'a plus la force de faire des courbettes.
J'apprends fortuitement qu'un psychiatre est venu en consultation à son chevet le 22 septembre et qu'il a prescrit un anti-dépresseur (Norset) ! Un anti-dépresseur à un mourant, je ne comprend plus ou plutôt je comprend qu'ils sont dépassés...
Personne ne me parle de l'accompagnement du mourant, mais l'infirmière du service me glisse qu'il faut que j'amène des vêtements pour l'habiller quand il sera mort.
Le lendemain, j'accompagne ma mère qui a 89 ans et elle me dit cette phrase : "Puisqu'il ne mange plus et qu'il ne boit plus et qu'il veut mourir, pourquoi lui avoir mis un pace-maker ?"
La fulgurance de la pensée chez une femme qui ne connaît rien à la médecine.
Les soignants sont dépassés par le vieillissement de la population, il convient de les aider.
Je la remercie pour son aide.
Je rappelle le Dr Colin-Maillard*, celui qui semble jouer à cache-cache avec les patients et leurs familles. Je me présente et je demande des nouvelles de mon père. Il me dit qu'il est surbooké, qu'il vient de prendre sa garde, il se plaint de ses conditions de travail. Il ne me donne pas de nouvelles de mon père, il est dépassé ...je n'insiste pas.
Mon père est renvoyé à son domicile à 23h30 dans un état déplorable.
Je le réceptionne, des croûtes de sang coagulé parsèment son crâne, il s'est pissé dessus, on ne lui a pas donné ni eau, ni alimentation de toute la journée !
Il arrive escorté par deux ambulanciers, il vomit une bile noire !
Nous le mettons au lit avec les ambulanciers, et il s'endort immédiatement épuisé.
L'aspect psychologique n'a pas été pris en compte, on l'a recousu et renvoyé une nouvelle fois.
Le 11 juin, de plus en plus faible, il fait un nouveau malaise à son domicile.
Le SAMU est appelé, mais ce sont les pompiers qui font les premiers secours ( ils sont formés au secourisme).
Mon père à 4 de TA, il est en train d mourir !
En soulevant mon père de son fauteuil roulant pour le transporter, ils le font basculer en arrière et il se cogne violemment la tête contre un meuble.
Il est reparti aux Urgences de l'hôpital qu'il redoute par-dessus tout !
Il est ensuite muté en cardiologie pour malaise cardiaque. Deux jours après on lui pose un pace-maker et on lui remet un traitement pour hyper -TA !
Le Dr B. cardiologue avait bien spécifié qu'il ne fallait pas de traitement pour l'hyper-TA, et de surcroît qu'il ne faisait pas d'arythmie, ni de bradycardie.
Donc, pas de pace-maker à un patient qui est en train de mourir !
Son dossier n'a pas été lu, pourtant il contenait toutes les indications et conduites à tenir.
L'hôpital est devenu un lieu déshumanisé ou les soignants et les médecins ont peur de la montée de la judiciarisation que les usagers mécontents ont provoqué, ils se retranchent derrière leur technicité, des actes opératoires, des protocoles.
Ils ont tout fait, ils se protègent pour être inattaquable !
Alors qu'il est rentré à l'hôpital en fauteuil roulant et qu'il faisait les transferts dans son appartement en déambulateur.
Dix jours plus tard, mon père est devenu grabataire, il a été sondé et de surcroît il a récolté une infection urinaire !
Ma sœur, voyant son état, demande au médecin une mutation dans un service de soins de suite et de réadaptation (SSR).
La mutation à lieu le 21 juin.
Il semble vouloir reprendre le combat pour la vie, mais c'est de courte durée.
Je rencontre le médecin gériatre Dr Marie-Chantal* le 27 juin, qui me dit brutalement que le temps d'hospitalisation dans son service est de 3 semaines et qu'il me faut trouver un placement en EHPAD. Et, si je ne le fais pas moi-même, elle s'en chargera pour trouver une place dans le premier établissement venu ! Je me retrouve désespéré devant cette injonction médicale, trouver un placement en l'espace de quinze jours.
En discutant avec une infirmière du service, elle me donne une solution dans l'urgence, faire une demande de long séjour à l'hôpital.
Cependant mon père décline, il fait des malaises et l'équipe ne le stimule plus pour le lever au fauteuil et elle le laisse au lit. Il se plaint de fortes douleurs, j'alerte le médecin du service qui mettra 3 jours pour prescrire un antalgique !
Mais le plus dur pour lui et sa famille reste à venir.
Le 2 août, il est muté en long séjour (statut d'EHPAD), dans le service d'à côté, son calvaire va s'intensifier. Une infirmière me dit : "votre père n'est pas très poli, il ne dit pas s'il vous plaît, merci !" Le médecin du service le Dr A Guichets Fermés* me dit : "votre père a un caractère de cochon !"
Est-ce que ce n'est pas déjà une maltraitance faite à un homme qui est en train de mourir ?
Je revois cette infirmière et m'étonne que mon père soit abandonné dans une chambre sans aucune aide pour le faire manger. Elle me répond qu'il est opposant et qu'elle ne peut pas le forcer à manger.
En outre, elle me raconte qu'elle est en charge de 24 malades, que le service est en sous effectif et qu'elle n'a pas le temps de s'occuper de mon père.
Je demande à voir le médecin.
Il fait le forcing pour ne pas me recevoir, mais j'obtiens malgré tout un rendez-vous.
Je suis reçu par le médecin et le cadre de santé, elles se sont concertées pour préparer l'entretien, j'ai l'impression d’être devant un tribunal. Elles me disent dans un accord parfait que mon père est opposant aux soins, à la prise de traitements, à l’alimentation !
Le cadre me dit qu'elle peut en témoigner. Je comprend surtout qu'elles ont peur du procès en justice, alors que je suis venu demander des nouvelles de la santé de mon père.
Mon père a été catalogué d'opposant thérapeutique, elles n'ont pas vu que c'est un homme qui est seul face à la mort. Elles n'ont pas vu que je suis un fils qui ne supporte pas l'acharnement thérapeutique qui est infligé à son père.
Comme l'hôpital a changé, je ne reconnais plus cet hôpital ou j'ai travaillé pendant 34 ans.
Les soignants et les médecins ont peur, ils se protègent et ne s'engagent plus humainement !
Le médecin me propose de muter mon père dans une clinique psychiatrique ( peut-être en tant qu'opposant thérapeutique ? ).
Ils n'ont pas compris que mon père livre son dernier combat avec la mort !
Sa façon de résister, c'est de dire non aux soignants.
Non, vous n'aurez pas le dernier mot, semble-t-il vouloir dire enfermé dans sa douleur et son incapacité à parler.
Je me heurte au pouvoir médical, à la toute puissance du spécialiste qui sait et qui me coupe la parole comme à un subalterne.
Mon père me dit qu'une infirmière lui a dit de dire s'il vous plait merci pour demander quelque chose.
Elle n'a pas compris qu'il est en train de mourir et qu'il n'a plus la force de faire des courbettes.
J'apprends fortuitement qu'un psychiatre est venu en consultation à son chevet le 22 septembre et qu'il a prescrit un anti-dépresseur (Norset) ! Un anti-dépresseur à un mourant, je ne comprend plus ou plutôt je comprend qu'ils sont dépassés...
Personne ne me parle de l'accompagnement du mourant, mais l'infirmière du service me glisse qu'il faut que j'amène des vêtements pour l'habiller quand il sera mort.
Le lendemain, j'accompagne ma mère qui a 89 ans et elle me dit cette phrase : "Puisqu'il ne mange plus et qu'il ne boit plus et qu'il veut mourir, pourquoi lui avoir mis un pace-maker ?"
La fulgurance de la pensée chez une femme qui ne connaît rien à la médecine.
Mon père sur son lit d'agonie et de mort le samedi 1e octobre 2016
Je suis désespéré, mon père est abandonné à son triste sort.
Il râle, il a mal, il agonise seul et abandonné !
Le Dr A Guichets Fermés* est parti en congé la veille, en laissant mon père agoniser sans traitement antaigique. avec comme seule médication un anti-dépresseur Norset, pour utiliser ses effets secondaires qui sont augmentation de l'appétit et prise de poids me dit l'infirmière !
Le Dr A Guichets Fermés* est parti en congé la veille, en laissant mon père agoniser sans traitement antaigique. avec comme seule médication un anti-dépresseur Norset, pour utiliser ses effets secondaires qui sont augmentation de l'appétit et prise de poids me dit l'infirmière !
Ouvrir l’appétit à un mourant ? est-ce de l'ironie ou de l'incompétence ?
Je croyais savoir qu'il existait l'accompagnement du mourant et les soins palliatifs pour que les personnes ne souffrent pas à l'hôpital !
A ce moment, je ne sais plus rien, mais je veux me battre pour mon père, pour qu'il ne souffre plus !
Je demande à l'infirmière du service d'arrêter les traitements et en particulier l'anti-dépresseur et je veux voir le médecin remplaçant, mais il ne sera en service que le lundi 3 octobre.
Le lundi 3 octobre, je vais à l’hôpital pour voir le Dr Sons et Lumières* , je me présente et demande l'arrêt de tous les traitements en accord avec ma mère et ma sœur.
Le médecin me reçoit comme un chien dans un jeu de quille et il me dit que ce n'est pas son patient et que je dois m'adresser au médecin des Soins palliatifs. Il me plante là dans le couloir de l'hôpital et s'enfuit sans autre forme de procès.
Je me heurte à la toute puissance médicale, à l'incompétence, à la lâcheté, à la déshumanisation totale des hôpitaux qui ne sont concernés aujourd'hui que par la rentabilité de l'hôpital-entreprise.
Quelle tristesse de voir cet hôpital que j'ai tant aimé, tant défendu et qui me fait horreur aujourd'hui !
Mon père lui agonise depuis 4 jours !
L'infirmière du service choquée par le comportement inhumain du médecin, alerte immédiatement le service des Soins palliatifs. Elle m'obtient un rendez-vous avec le médecin des Soins palliatifs le mercredi 5 octobre à 9h15.
Je rencontre le médecin responsable des Soins palliatifs, elle m'écoute pendant 1 heure raconter l'agonie de mon père depuis 4 mois, mon désarroi devant la situation.
Dans les 5 minutes qui suivent elle est au chevet de mon père et prescrit immédiatement 2 seringues automatiques, l'une de morphine, l'autre de sédatif et myo-relaxant, nous somme le mercredi 5 octobre, mon père agonise depuis 6 jours sans traitement, sans médecin avec seulement la bonne volonté des infirmières.
Le seul médecin qui a pris ses responsabilités avec professionnalisme, c'est le médecin des Soins palliatifs, il a fait preuve d'écoute, de compassion, d’humanité.
Le 9 octobre à 4h du matin, son calvaire se termine enfin.
Jean-Louis AGUILAR / son fils
* les noms en italiques ont été travestis, mais les personnes citées se reconnaîtront !
****************************************************************************************************************************
Mon père a toujours dit " Laissez-moi tranquille !", il voulait mourir dans la dignité et on l'a empêché de le faire ! En août, il avait demandé à l'infirmière de le faire mourir, mais personne ne l'a écouté et on a répondu à sa demande par un anti-dépresseur !
En France, on ne peut toujours pas décider de sa mort.
Je viens de comprendre en assistant à la lente agonie de mon père pendant 4 mois que la légalisation de l'euthanasie est nécessaire et urgente en France.
C'est de la maltraitance et de l'acharnement thérapeutique qui sont infligés en toute légalité aux personnes âgées en fin de vie.
Je pense à mon père et aux milliers de personnes abandonnés à ces pratiques dans des lieux qui sont en réalité des mouroirs.
Par humanité, par compassion, nous avons le devoir d'éviter cette souffrance aux malades qui en font la demande. Cette souffrance, c'est aussi la souffrance des familles.
Je vais aider l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD), peser sur les politiques pour changer la loi, la loi Leonetti n'a rien changé :
- absence d'unités de soins palliatifs
- poursuite de l'acharnement thérapeutique
- surdité de certains médecins à l'égard des patients demandant un apaisement de leur douleur
- multiplication des drames de fin de vie.
Blog de l'ADMD :
http://www.admdblog.fr/Fin-de-vie-Droit-de-mourir-La-legislation-actuelle-favorise-les-derives-Corse-Matin_a3759.html
Les soignants sont dépassés par le vieillissement de la population, il convient de les aider.
Aidons aussi les infirmières qui sont seules et désespérées par ce que l'on leur impose et évitons qu'elles se suicident car on ne les écoute plus !
https://www.facebook.com/gerard.sanchez.16940?fref=ts#
https://www.facebook.com/gerard.sanchez.16940?fref=ts#