La schizophrénie
La schizophrénie est l’une des maladies mentales les plus fréquentes et les plus stigmatisées. Le risque d’en être affecté concerne une personne sur cent et ses répercutions peuvent être d’autant plus graves que les premiers symptômes se font sentir dès a fin de l’adolescence, à un âge où la personne et la personnalité s’affirment et où l’on pose les premiers jalons de sa vie d’adulte.
Ce nouveau livre de la collection Savoir pour guérir nous propose de faire le tour des connaissances médicales sur cette maladie afin d’apporter à toutes les personnes concernées ou intéressées les réponses recherchées : qu’est-ce que la schizophrénie ? Quels en sont les symptômes ? D’où vient cette maladie ? Comment va-t-elle évoluer ? Quelles sont les différentes prises en charge thérapeutiques ? Où trouver de l’aide ?...
Savoir pour guérir, s’informer pour comprendre, réagir, agir, participer activement à sa prise en charge et trouver la voie vers des solutions. Tels sont les objectifs généraux de la collection et aussi ceux de ce dernier livre : Savoir pour Guérir, la schizophrénie.
Savoir pour guérir : la schizophrénie est un ouvrage conjoint des deux équipes de spécialistes de Clermont-Ferrand et de Nancy.
Extraits du livre :
… « La schizophrénie est une maladie incomprise et tout au moins mal comprise. Elle fait peur. Elle est très variable dans ses expressions et manifestations. Elle peut être d’intensité légère à très sévère, aiguë et traumatisante, ou insidieuse et passée presque inaperçue pour les non-spécialistes. Elle peut apparaître une seule fois puis disparaître pour toujours, ou revenir régulièrement à des intervalles plus au moins longs. Elle peut être stabilisée (rémission) ou provoquer un handicap psychique important.
Pour les professionnels, c’est une pathologie également complexe et difficile à cerner du fait de la variabilité de ses expressions.
Quant à l’entourage la plupart du temps inexpérimenté, il se trouve désemparé face à cette maladie. Les préjugés ont la vie dure. On entend dire que la schizophrénie ne serait pas traitable, pas guérissable, dangereuse, ou au contraire que la schizophrénie n’existerait pas, qu’elle serait une invention des psychiatres et du complexe industriel, un complot…
La schizophrénie est -ceci est malheureusement une évidence- de toute façon très négativement connotée. Ainsi sa représentation sociale dans nos sociétés peut être encore plus stigmatisante, pénalisante et invalidante pour la personne affectée et pour son entourage que la maladie elle-même. En définitive la personne ne souffre pas seulement d’une maladie, mais d’un stigma, ce qui va rendre plus difficile à la fois l’annonce d’un diagnostic de schizophrénie, mais aussi sa prise en charge. Pourtant la schizophrénie n’est pas une invention des psychiatres, ni un stigma, ni une pathologie sans thérapeutiques.
Toutes les études sur le sujet montrent que la schizophrénie est présente avec la même prévalence (environ 0,8% de la population) dans tous les pays du monde. Elle affecte autant les populations des pays riches que celles des pays très pauvres. Et le fait d’appartenir à des cultures très différentes n’y change rien.
La schizophrénie peut être sévère, même très sévère. Elle est classée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme l’une des dix maladies les plus invalidantes. Ceci est d’autant plus grave qu’elle se déclare habituellement à partir d’un jeune âge, celui où l’on pose les premiers jalons de sa vie d’adulte.
Mais la schizophrénie et les psychoses en général sont aussi des affections psychiatriques que l’on peut prendre en charge et soigner avec des résultats notables. Et les résultats sont d’autant meilleurs que les soins sont précoces et que la personne est partie prenante de ces soins. »……
…..« Quand un diagnostic est posé, la maladie reçoit un nom. Pour le patient et son entourage, c’est souvent un choc émotionnel important qui s’associe à des sentiments qui oscillent entre espoir et déni, optimisme et désespoir. Le stigma lié à la maladie empêche souvent les professionnels de dire ce qu’ils devraient dire et les personnes concernées d’entendre ce qu’il faudrait qu’elles entendent.
Pourtant, l’annonce du bon diagnostic est essentielle pour une prise en charge thérapeutique efficace. Écrire ceci peut paraître une banalité. On le sait depuis l’Antiquité grecque et les débuts de notre médecine occidentale. Mais l’expérience nous montre que le diagnostic de schizophrénie est posé souvent tardivement et annoncé encore plus tardivement. Cette maladie est tellement connotée et stigmatisée que certains thérapeutes vont beaucoup douter -du fait aussi de l’incertitude du diagnostic- et hésiter longtemps avant d’évoquer le terme de « schizophrénie ». On peut alors entendre parler de « trouble de l’adaptation », de « trouble de la personnalité », de « trouble de l’humeur », d’addiction, etc, qui sont d’autres affectations psychiatriques, avant que le diagnostic de schizophrénie ne soit posé.
Personne n’accepterait que l’on pose un diagnostic de « bilan sanguin limite » alors que tous les signes indiquent une « leucémie ». Pour ne pas laisser de place au doute, on proposerait dans les plus brefs délais des examens complémentaires afin de confirmer ou d’infirmer le diagnostic qui requière rapidement des soins. Aucun professionnel ne chercherait à minimiser les symptômes en faveur d’un diagnostic qui paraitrait socialement plus acceptable. Pour la schizophrénie, cela arrive malheureusement encore parfois (dans le passé c’était presque systématique). Le discours-type était alors : « puisque l’ensemble des critères diagnostiques n’est pas rempli, il doit probablement s’agir d’un trouble de l’adaptation » ou encore « dans la mesure où il est difficile de prédire l’évolution de la maladie, il vaut mieux ne pas inquiéter inutilement la personne et sa famille… ».
Cela fait partie de l’histoire sombre de la psychiatrie et a causé beaucoup de tort aux malades et à leur entourage. Les personnes étaient prises en charge parfois pour des troubles autres que la schizophrénie et dans l’ignorance complète de leur pathologie, ou encore recevaient le bon traitement mais sans avoir été informés du diagnostic.
Heureusement, la psychiatrie moderne a quitté ce chemin erroné. Aujourd’hui on sait même, qu’un diagnostic et une prise en charge précoces de la schizophrénie peuvent avoir une influence essentielle et positive pour le devenir de la personne concernée. »….
Les auteurs : Raymund Schwan, Pierre-Michel Llorca, Vincent Laprévote et Ludovic Samalin
Raymund Schwan est professeur de psychiatrie à l’Université de Lorraine, chef de pôle du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie d’adultes du Grand Nancy au Centre Psychothérapique de Nancy et chef de service de la Maison des Addictions au CHU de Nancy. Très impliqué dans l’éducation thérapeutique, ses travaux de recherche portent aussi bien sur les domaines de la recherche fondamentale que sur la qualité de vie des patients.
Pierre-Michel Llorca est professeur de psychiatrie à l'Université d'Auvergne. Il est responsable du service de Psychiatrie B au CHU de Clermont-Ferrand. Il est Vice-Président de l'Université d'Auvergne en charge de la Formation Continue. Il est membre du Comité de Pilotage de la Fondation FondaMental et coordonne le réseau des Centres Experts Schizophrénie de la Fondation.
Vincent Laprévote est médecin-psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy. Formé aux thérapies systémiques brèves et à l’hypnose, il est également docteur en Neurosciences et conduit à ce titre de nombreuses recherches sur la schizophrénie et ses facteurs de risque. Ces derniers travaux de recherche portent sur la détection ultraprécoce des psychoses.
Ludovic Samalin est médecin psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand. Il conduit de nombreuses recherches sur les psychoses chroniques et est l’auteur de plusieurs publications sur le sujet. Il a notamment contribué à l’élaboration d’une recommandation professionnelle française pour la prise en charge des patients souffrant d’une schizophrénie.
http://www.lareponsedupsy.info/PubliSchizophrenie
La schizophrénie est l’une des maladies mentales les plus fréquentes et les plus stigmatisées. Le risque d’en être affecté concerne une personne sur cent et ses répercutions peuvent être d’autant plus graves que les premiers symptômes se font sentir dès a fin de l’adolescence, à un âge où la personne et la personnalité s’affirment et où l’on pose les premiers jalons de sa vie d’adulte.
Ce nouveau livre de la collection Savoir pour guérir nous propose de faire le tour des connaissances médicales sur cette maladie afin d’apporter à toutes les personnes concernées ou intéressées les réponses recherchées : qu’est-ce que la schizophrénie ? Quels en sont les symptômes ? D’où vient cette maladie ? Comment va-t-elle évoluer ? Quelles sont les différentes prises en charge thérapeutiques ? Où trouver de l’aide ?...
Savoir pour guérir, s’informer pour comprendre, réagir, agir, participer activement à sa prise en charge et trouver la voie vers des solutions. Tels sont les objectifs généraux de la collection et aussi ceux de ce dernier livre : Savoir pour Guérir, la schizophrénie.
Savoir pour guérir : la schizophrénie est un ouvrage conjoint des deux équipes de spécialistes de Clermont-Ferrand et de Nancy.
Extraits du livre :
… « La schizophrénie est une maladie incomprise et tout au moins mal comprise. Elle fait peur. Elle est très variable dans ses expressions et manifestations. Elle peut être d’intensité légère à très sévère, aiguë et traumatisante, ou insidieuse et passée presque inaperçue pour les non-spécialistes. Elle peut apparaître une seule fois puis disparaître pour toujours, ou revenir régulièrement à des intervalles plus au moins longs. Elle peut être stabilisée (rémission) ou provoquer un handicap psychique important.
Pour les professionnels, c’est une pathologie également complexe et difficile à cerner du fait de la variabilité de ses expressions.
Quant à l’entourage la plupart du temps inexpérimenté, il se trouve désemparé face à cette maladie. Les préjugés ont la vie dure. On entend dire que la schizophrénie ne serait pas traitable, pas guérissable, dangereuse, ou au contraire que la schizophrénie n’existerait pas, qu’elle serait une invention des psychiatres et du complexe industriel, un complot…
La schizophrénie est -ceci est malheureusement une évidence- de toute façon très négativement connotée. Ainsi sa représentation sociale dans nos sociétés peut être encore plus stigmatisante, pénalisante et invalidante pour la personne affectée et pour son entourage que la maladie elle-même. En définitive la personne ne souffre pas seulement d’une maladie, mais d’un stigma, ce qui va rendre plus difficile à la fois l’annonce d’un diagnostic de schizophrénie, mais aussi sa prise en charge. Pourtant la schizophrénie n’est pas une invention des psychiatres, ni un stigma, ni une pathologie sans thérapeutiques.
Toutes les études sur le sujet montrent que la schizophrénie est présente avec la même prévalence (environ 0,8% de la population) dans tous les pays du monde. Elle affecte autant les populations des pays riches que celles des pays très pauvres. Et le fait d’appartenir à des cultures très différentes n’y change rien.
La schizophrénie peut être sévère, même très sévère. Elle est classée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme l’une des dix maladies les plus invalidantes. Ceci est d’autant plus grave qu’elle se déclare habituellement à partir d’un jeune âge, celui où l’on pose les premiers jalons de sa vie d’adulte.
Mais la schizophrénie et les psychoses en général sont aussi des affections psychiatriques que l’on peut prendre en charge et soigner avec des résultats notables. Et les résultats sont d’autant meilleurs que les soins sont précoces et que la personne est partie prenante de ces soins. »……
…..« Quand un diagnostic est posé, la maladie reçoit un nom. Pour le patient et son entourage, c’est souvent un choc émotionnel important qui s’associe à des sentiments qui oscillent entre espoir et déni, optimisme et désespoir. Le stigma lié à la maladie empêche souvent les professionnels de dire ce qu’ils devraient dire et les personnes concernées d’entendre ce qu’il faudrait qu’elles entendent.
Pourtant, l’annonce du bon diagnostic est essentielle pour une prise en charge thérapeutique efficace. Écrire ceci peut paraître une banalité. On le sait depuis l’Antiquité grecque et les débuts de notre médecine occidentale. Mais l’expérience nous montre que le diagnostic de schizophrénie est posé souvent tardivement et annoncé encore plus tardivement. Cette maladie est tellement connotée et stigmatisée que certains thérapeutes vont beaucoup douter -du fait aussi de l’incertitude du diagnostic- et hésiter longtemps avant d’évoquer le terme de « schizophrénie ». On peut alors entendre parler de « trouble de l’adaptation », de « trouble de la personnalité », de « trouble de l’humeur », d’addiction, etc, qui sont d’autres affectations psychiatriques, avant que le diagnostic de schizophrénie ne soit posé.
Personne n’accepterait que l’on pose un diagnostic de « bilan sanguin limite » alors que tous les signes indiquent une « leucémie ». Pour ne pas laisser de place au doute, on proposerait dans les plus brefs délais des examens complémentaires afin de confirmer ou d’infirmer le diagnostic qui requière rapidement des soins. Aucun professionnel ne chercherait à minimiser les symptômes en faveur d’un diagnostic qui paraitrait socialement plus acceptable. Pour la schizophrénie, cela arrive malheureusement encore parfois (dans le passé c’était presque systématique). Le discours-type était alors : « puisque l’ensemble des critères diagnostiques n’est pas rempli, il doit probablement s’agir d’un trouble de l’adaptation » ou encore « dans la mesure où il est difficile de prédire l’évolution de la maladie, il vaut mieux ne pas inquiéter inutilement la personne et sa famille… ».
Cela fait partie de l’histoire sombre de la psychiatrie et a causé beaucoup de tort aux malades et à leur entourage. Les personnes étaient prises en charge parfois pour des troubles autres que la schizophrénie et dans l’ignorance complète de leur pathologie, ou encore recevaient le bon traitement mais sans avoir été informés du diagnostic.
Heureusement, la psychiatrie moderne a quitté ce chemin erroné. Aujourd’hui on sait même, qu’un diagnostic et une prise en charge précoces de la schizophrénie peuvent avoir une influence essentielle et positive pour le devenir de la personne concernée. »….
Les auteurs : Raymund Schwan, Pierre-Michel Llorca, Vincent Laprévote et Ludovic Samalin
Raymund Schwan est professeur de psychiatrie à l’Université de Lorraine, chef de pôle du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie d’adultes du Grand Nancy au Centre Psychothérapique de Nancy et chef de service de la Maison des Addictions au CHU de Nancy. Très impliqué dans l’éducation thérapeutique, ses travaux de recherche portent aussi bien sur les domaines de la recherche fondamentale que sur la qualité de vie des patients.
Pierre-Michel Llorca est professeur de psychiatrie à l'Université d'Auvergne. Il est responsable du service de Psychiatrie B au CHU de Clermont-Ferrand. Il est Vice-Président de l'Université d'Auvergne en charge de la Formation Continue. Il est membre du Comité de Pilotage de la Fondation FondaMental et coordonne le réseau des Centres Experts Schizophrénie de la Fondation.
Vincent Laprévote est médecin-psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy. Formé aux thérapies systémiques brèves et à l’hypnose, il est également docteur en Neurosciences et conduit à ce titre de nombreuses recherches sur la schizophrénie et ses facteurs de risque. Ces derniers travaux de recherche portent sur la détection ultraprécoce des psychoses.
Ludovic Samalin est médecin psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand. Il conduit de nombreuses recherches sur les psychoses chroniques et est l’auteur de plusieurs publications sur le sujet. Il a notamment contribué à l’élaboration d’une recommandation professionnelle française pour la prise en charge des patients souffrant d’une schizophrénie.
http://www.lareponsedupsy.info/PubliSchizophrenie