dimanche 17 mai 2020

Trouver sa place...(être art-thérapeute)


Trouver sa place...
De tous les échanges, les retours d’expériences, les recherches dans l’accompagnement thérapeutique, il s’agit bien pour chacun de trouver, à travers son expression propre et au moyen de sa créativité, sa place dans notre société. Partant de l’inconnu à soi vers la rencontre de soi et de sa place dans un monde parfois chaotique, cette rencontre avec soi et l’autre, avec son identité n’a pas de frontières. Elle est au-delà de la compréhension mentale comme une révélation muette, un jaillissement intérieur au plus près de l’essentiel.
L’art-thérapeute devient passeur, guide pour symboliser et traverser l’espace inconnu. Il accompagnera le sujet jusqu’à sa propre rencontre, jusqu’à ce qu’il trouve et reconnaisse sa place ici et maintenant. C’est de cette alchimie que renaîtra et jaillira la source créative comme une thérapie. Trouver sa place parce que chacun est unique et multiple, paradoxal et singulier, parce qu’il constitue la pièce d’un grand puzzle où il s’imbrique, s’ajuste, complète, se mélange ; à la fois semblable et différent, à la lumière et à l’ombre de son être.
Quand chacun aura trouvé sa place, celle que nul ne pourra contester, celle que l’autre reconnaîtra, notre regard sur nous-mêmes et les autres pourra changer. Ces autres que l’on pense si différents, nous offrent par leur singularité ou par leurs souffrances, une ouverture extraordinaire sur un monde encore inexploré, un monde où l’on sait sans comprendre, où l’on comprend sans avoir appris, où les liens se créent comme un tissage secret. L’image et l’estime de soi restaurées, reconstruites, le sujet renaît à lui-même chaque jour. Il pourra poétiser la vie en cultivant des vers « à soi », jouer avec le jeu de mots en déjouant le « je » des maux.
L’art-thérapeute s’efface humblement derrière ce qui se passe ou ne se passe pas. Il se sent souvent démuni mais même s’il ne se passe rien, un cheminement se fait au rythme du sujet comme une graine qui germe au printemps de la terre en expérimentant l’espace de la vie. Toucher ce qui touche par petites touches, rencontrer la matière et révéler les traces, cheminer et conter une nouvelle histoire, danser les pensées et panser les souffrances, chanter et jouer la musique des corps, faire résonner les émotions, toutes ces pratiques d’accompagnement, dans leurs richesses propres, nous révèlent s’il fallait encore en douter que la créativité est bien au cœur du soin comme un cœur à corps en accord.
Un jour, le passage est ouvert, il n’y a plus d’obstacle et le passeur voit passer le passant, sur l’autre rive, la rive de tous les possibles, celle où l’on renaît à chaque instant. On dirait que l’être humain est comme un instrument de musique qui doit trouver sa place dans le grand orchestre du vivant, trouver sa propre note et son propre accord.
Chantal RAJIC*

Mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteure.

*Chantal RAJIC est art-thérapeute, peintre, photographe, poétesse, auteure... et c'est mon amie !

mardi 12 mai 2020

De la pratique des femmes soignantes aux soins infirmiers par Marie-Françoise Collière


Marie-Françoise Collière, née le 6 avril 1930 à Aïn Témouchent près d’Oran et morte le 25 janvier 2005 à Lyon, est une historienne française, enseignante en soins infirmiers, militante de la cause des femmes soignantes.

Biographie

Marie-Françoise Collière a deux frères et une sœur et semble avoir eu des relations difficiles avec sa mère. À la suite de son parcours scolaire catholique, elle suit une  formation professionnelle à l’école de la Croix Saint-Simon, puis des études en psychologie à la Sorbonne vers 1951. En 1956, elle reçoit son diplôme d’État d’infirmière et en 1962 le grade de surveillante option monitrice (aujourd'hui diplôme de cadre de santé) . Elle obtient une bourse de l’OMS pour réaliser un master of science teaching public health nursing (Détroit, USA) en 1963. Elle effectue des voyages en Europe puis reprend ses études et obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en histoire des civilisations. En 1965, elle est chargée de mission par l'OMS pour l'ouverture, à Lyon, de l’École internationale d’enseignement infirmier supérieur (EIEIS)3 et y enseigne jusqu’à sa retraite (1994).


Publications
Marie-Françoise Collière, Promouvoir la vie. De la pratique des femmes soignantes aux soins infirmiers, Paris, Interéditions, 1982, 391 p.
avec la co-direction de Évelyne Diebolt, « Pour une histoire des soins et des pratiques soignantes », Cahier de l'AMIEC, no 10, mai 1988, 299 p.
Marie-Françoise Collière, Soigner, le premier art de la vie, Paris, Interéditions, 1995, 440 p.
Marie-Françoise Collière, Marie Liron d'Airoles (1884-1945), La revue de l'infirmière, Vol 59, No 165 - novembre 2010, p. 49–50.


Bibliographie
Annie Denayrolles, Marie-Françoise Collière, biographie : Une œuvre dédiée à la compréhension du prendre soin, Paris, éd. Seli Arslan, 2014, 283 p. (ISBN 978-2-84276-203-2).
Marie-André Vigil-Ripoche, Marie-Françoise Collière, 1930-2005. Une infirmière, Une historienne, Une auteure, Une pédagogue, Une conceptrice des soins, et ... Une femme, in Recherche en soins infirmiers, décembre 2011, no 107, p. 7 à 22.

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Fran%C3%A7oise_Colli%C3%A8re