jeudi 26 juillet 2012

Enquête sur les "Pièces à conviction" de Michel François

Exposition au Centre Régional d'Art Comtemporain de Sète
du 29 juin au 30 septembre

                                                      Pièces à conviction
Discussion entre Michel François et Guillaume Désanges (extrait)

GD : Le terme de "Pièces à conviction" est plus qu'un titre, c'est une hypothèse créative et un certain régime d'appréhension de ton travail.

MF : Oui, le titre est ici déterminant, car il précède et inspire tout le développement de l'exposition du CRAC à Sète. Il part d'une série de photos que j'ai prise dans les sous-sols du palais de Justice de Bruxelles, où il y a une somme vertigineuse de pièces à conviction qui sont isolées, suspendues, entassées, numérotées, plus ou moins emballées et identifiées. En l'occurrence, j'ai photographié une suite d'objets contondants : masses, cannes, battes de baseball, etc. A partir de cette image, j'ai cherché à articuler ce qui dans mon corpus de travail pouvait faire écho à cette notion.
Il m'interessait particulièrement de corrompre des choses  qui peuvent apparaître très formelles en les déplaçant vers le champ sémantique de la "pièce à conviction" . J'aime ce terme juridique et autoritaire, qui donne un statut extraordinaire à des objets a priori banals et inoffensifs. Qui les qualifie fortement, mais de manière provisoire, jusqu'à ce que l'affaire qui les concerne soit réglée et qu'ils retournent à l' "anonymat".
Tous ces objets ont une charge réelle en tant que témoignages d'un fait spécifique, qui a eu lieu.
Ce sont des "objets-cas", soudain extrêmement singuliers, qui composent une liste infinie à la Prévert.

                                                  saisie des douanes ?

                                                          Ecorché

                                                      Instant gratifications

Jean-Louis Aguilar-Anton / Art'Blogueur