mercredi 22 janvier 2020

Ateliers d'art-thérapies - Module 1


JLAA / Art-thérapies / Formation vous propose

Un module d’initiation, de perfectionnement et de réflexion à l’art-thérapie pour

Pensez l’art-thérapie autrement !

MODULE 1
ATELIERS d’ART-THERAPIE

 « Médiations thérapeutiques et/ou psychothérapies médiatisées»
Dates : 7 et 8 mars 2020


Samedi 7 mars 2020

9h30 Accueil café

Histoire de l’Art-thérapie :
Regards croisés avec l’art des fous, l’art brut, l’art psychopathologique, la psychopathologie de l’expression… et l’art-thérapie.

Présentation de productions de patients de mon atelier d’art-thérapie : « L’art psychopathologique préféré à l’art brut ! »

12h30-13h30 Pause-repas tiré du sac

13h30-17h30

Atelier de peinture en expression libre + débriefing

Cours :
« De la clinique à la mise en place d’un dispositif art-thérapeutique »
Utilisation de la médiation thérapeutique.
Eclairage sémantique sur les concepts :
De création et de créativité, d’esthétique et de beau, d’œuvre d’art et de production de l’intime…

Dimanche 8 mars 2020

9h30 Accueil café

Atelier modelage en expression libre + débriefing

Film « Plante vivace » + conférence
La Création comme suppléance à l’absence du père :
« Gaston Chaissac, l’homme-orchestre ! »

12h30-13h30 Pause repas tiré du sac

13h30-17h30

Atelier collage en expression libre + débriefing

Atelier d’improvisation en expression libre+ débriefing

Bilan de fin de stage

Formateur : Jean-Louis Aguilar / art-thérapeute


Horaires de la formation de 9h30 à 12h30 et 13h30 à 17h30
soit 14 heures

Lieu : 9, rue Julien Imbert 34500 Béziers

Sélection sur lettre de motivation répondant aux critères professionnels + CV + projet professionnel.

JLAA / Art-thérapies / Formation
Port. 0683595110

Tarifs :
400€ Formation professionnelle continue (employeur)
220€ individuel (salarié)
Ce tarif comprend les pauses-café et le matériel pédagogique.

Groupe de 4 personnes maxi.

Les inscriptions ne sont effectives qu’à réception de votre bulletin d’inscription accompagné de votre chèque avant le 29 février 2020.
Votre chèque ne sera encaissé que lorsque vous aurez effectué la formation, en cas d’annulation il ne sera pas encaissé.

Bulletin d’inscription :
Nom :
Prénom :
Adresse :

Mail :
Téléphone :

Bulletin d’inscription et chèque à :
Jean-Louis Aguilar
9, rue Julien Imbert
34500 Béziers


Matériels nécessaires pour le stage d’art-thérapie :
le matériel est fourni par JLAA / Art-thérapies/ Formation

1 vidéoprojecteur
1 écran de projection

Atelier peinture et dessin :
Feuilles de papier canson
Peintures et pinceaux
Crayons, pastels, aquarelles…

Atelier modelage :
Terre, outils de modelage…

Atelier collage :
Vieux magazines pour le découpage
Ciseaux, colle bâtons
Feuilles de papiers canson


JLAA / ART-THERAPIES / FORMATION
Enseignant-Art-thérapeute-auto-entrepreneur
N° de Siret 82969583200016


Association ARAT N° de Siret 53384433800012
N° de prestataire de formation professionnelle continue 76340938134 

mardi 21 janvier 2020

4 modules de formation d’intervenants en art-thérapie


JLAA / Art-thérapies / Formation vous propose

4 modules de formation d’intervenants en art-thérapie

Pensez l’art-thérapie autrement !

Fort de mon expérience professionnelle en tant qu’infirmier D.E. et d’art-thérapeute pendant 30 ans en milieu hospitalier psychiatrique. Je souhaite partager mon expérience et mes recherches en art-thérapie.

Je vous propose 4 modules de 2 jours pour des intervenants en art-thérapie ou  des personnes en réflexion sur leur devenir professionnel.

Les art-thérapies englobent les médiums les plus divers comme ceux des arts plastiques et du corps permettant des ponts avec la musicothérapie, la danse-thérapie, la drama-thérapie ou théâtro-thérapie…

Il n’y a pas de clivages ni d’exclusions dans ma façon de penser autrement l’art-thérapie !

Bien au contraire, il s’agit d’inclure les différents référentiels de formations mais aussi de penser l’art-thérapie comme un carrefour  (un syncrétisme) ou se croisent la psychologie, la psychanalyse, la psychiatrie, les psychothérapies (humanistes, corporelles, systémiques, cognitivo-comportementales), l’ethnopsychiatrie, l’anthropologie, la philosophie, la phénoménologie, la psychopathologie de l’expression…
Formations ouvertes aux professionnels de la santé, du social et du médico-social, de la thérapie et de l’art, aux étudiants en art-thérapie et en psychologie… et aussi aux art-thérapeutes, aux danse-thérapeutes, aux drama-thérapeutes, aux musicothérapeutes…


MODULE 1
ATELIERS d’ART-THERAPIE
 « Médiations thérapeutiques et/ou psychothérapies médiatisées»
7 et 8 mars 2020

MODULE 2
ATELIERS d’ART-THERAPIE
« Les Médiations artistiques et culturelles et/ou art-thérapies »
6 et 7 juin 2020

MODULE 3
  ATELIERS de Médiation corporelle 
« Gestion de stress, des troubles anxieux, du burnout et prise en charge des dépressions »
12 et 13 septembre 2020

MODULE 4
ATELIERS d’ART-THERAPIE
« Supervision en art-thérapies »
« La stratégie du détour en art-thérapie »
12 et 13 décembre 2020

Formateur : Jean-Louis Aguilar

art-thérapeute spécialisé en médiations thérapeutiques, artistiques, culturelles et corporelles-30 ans d’expériences en milieu hospitalier psychiatrique

DU « Psychiatrie, Psychothérapies médiatisées et Créativité » Faculté de Médecine Paul Sabatier de Toulouse

Certificat de Praticien en Art-thérapie / INFIPP de Lyon

Certificat de Praticien en médiation corporelle et relaxation
CRESMEP (Centre de psychosomatique relationnelle de Montpellier)

DU de « Médecine, Méditation et Neurosciences » Faculté de Médecine de Strasbourg

Enseignant-vacataire au CHU Purpan de Toulouse
DU « Psychiatrie, Psychothérapies médiatisées et Art-thérapie » dirigé par le Dr François Granier

Enseignant-vacataire Université Jean Jaurès de Toulouse
DU « Art-thérapies » dirigé par le Pr. Jean-Luc Sudres
Membre de l’équipe pédagogique du DU Art-thérapies du Pr Sudres

Chargé de cours et chercheur en Art-thérapie au CEPPA
Centre Européen de Psychologie clinique et de Psychanalyse
dirigé par le Dr Fred Fliege à Frontignan

Enseignant-vacataire à Université de Gérone (Espagne)
Master d’Arteterapia dirigé par Miguel Izuel / Psychanalyste et art-thérapeute

Président de l’Association de Recherche en Art et Thérapie (ARAT)

Directeur de Recherche Associative au CSRA
(Comité Scientifique de Recherche en Art-thérapie de l’ARAT)

Inscriptions et informations auprès de :
JLAA / Art-thérapies / Formation
jlaa.artiste@gmail.com
Port. 0683595110
Page Face Book   https://www.facebook.com/laidsarts/

mardi 7 janvier 2020

"Ce n'était que du cinéma" : les syndicats racontent deux ans de "concertation" sur la réforme des retraites

Edouard Philippe ouvre la porte....

Un écran de fumée ? Le 9 décembre 2019, l'ex-haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye dressait un bilan plutôt flatteur de deux années d'échange sur la réforme des retraites. Et se félicitait des "50 réunions" qui s'étaient tenues avec les syndicats, sans compter "130 réunions avec les différentes professions" , pour élaborer le futur "système universel" à points voulu par l'exécutif.

Une satisfaction qui, aujourd'hui, tranche avec la durée d'un conflit social qui s'éternise. Mardi 7 janvier 2020, la grève contre la réforme des retraites à la SNCF est entrée dans son 33e jour,  battant ainsi largement le record du conflit social de l'hiver 1986-1987, qui avait duré 28 jours. La CGT, FO, FSU, CFE-CGC et Solidaires appellent à une nouvelle grève interprofessionnelle, jeudi 9 janvier, et à une nouvelle manifestation, samedi 11 janvier. Les rencontres gouvernement-syndicats reprennent ce mardi 7 janvier. Pour un même résultat ?

"Donner le sentiment  qu’il y avait concertation"

Interrogés, la plupart des syndicats disent s'être heurtés à un mur depuis le début des discussions, au printemps 2018. "Nous avons expliqué en quoi le système à points n'était pas une bonne idée, mais en vain",  explique le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, qui a participé à des rencontres "bilatérales" avec l'équipe Delevoye. "Les 18 mois de 'concertation', c’était pour changer les virgules et les points" dans le texte du projet, abonde Fabrice Michaud, secrétaire général de la CGT Transports.

"A l’arrivée, le projet Delevoye est quasiment à 100% le texte d’origine. Cette concertation, ce n'était que du cinéma ! Il s'agissait simplement de donner le sentiment aux Français qu’il y en avait une", lance enfin le secrétaire national chargé des retraites à la CFE-CGC, Pierre Roger, qui a assisté à une "trentaine de réunions". Particulièrement remonté, le président du syndicat des cadres, François Hommeril, confirme.

La méthode de 'concertation' du gouvernement n’est rien d’autre qu’un enfumage permanent. On arrive à l’évidence d’un projet qui était figé dès le départ, avec des paramètres qui sont restés les mêmes du début à la fin.
François Hommeril, président de la CFE-CGC
à franceinfo

Surtout, les dirigeants de la CGC se disent interloqués par l'absence de tout chiffrage donné par le gouvernement sur le passage d'un système à l'autre. Dans le futur système, les cadres ne pourront cotiser pour leur retraite qu'à hauteur de 10 000 euros bruts mensuels, contre 27 000 euros actuellement. "Réduire les cotisations retraites de 8 à 3 plafonds de Sécurité sociale, ça occasionne un manque à gagner de 65 milliards sur une vingtaine d’années. Comment on va les compenser ?" interroge Pierre Roger.

Et le syndicaliste d'égrener : "On a demandé à l'équipe Delevoye et au gouvernement comment ils allaient compenser ce trou : pas de réponse. C'était pareil pour le reste. On les interrogeait : 'Quelles avancées sur la retraite progressive ?' Pas de réponse. 'Est-ce qu’on peut discuter des critères de pénibilité ?' Pas de réponse. On nous disait : 'On verra plus tard.' Ça donnait le sentiment que les sujets étaient vus. Mais pas du tout. C'était frustrant."

Un automne 2019 "sans résultat"

Après ce premier round "d'échanges", Jean-Paul Delevoye rend, en juillet 2019, ses 132 pages de "préconisations" pour un "système universel de retraites". A cette date, on n'est toujours pas entré dans le dur des discussions explicitant le passage des 42 régimes existants au futur système à points. "C'est normal que les négociations sectorielles n’aient démarré qu’à partir de juillet 2019, une fois le rapport rendu, s'agace-t-on au secrétariat d'Etat aux retraites. Jean-Paul Delevoye a toujours dit que système universel ne veut pas dire unique, mais commun avec des spécificités. Il fallait d'abord définir les grandes lignes. C'est pareil avec les chiffrages : c'est infaisable tant que tous les paramètres ne sont pas fixés."

Des avancées ont-elles, néanmoins, eu lieu à l'automne ? Oui, "chez les policiers, parce que nous avons décidé d'agir par de multiples moyens, qui sont allés de la grève du zèle à des mouvements d'absence importants, lâche le secrétaire général de l'Unsa-Police, Philippe Capon. A partir d'octobre, nous avons fini par obtenir des premières assurances du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner."

Les autres syndicalistes questionnés, eux, n'ont rien vu venir. Pour Roger Dillenseger, de l'Unsa-ferroviaire, "il y a eu des échanges certes cordiaux avec l'équipe de Jean-Paul Delevoye sur le cas des cheminots à partir de fin octobre. Mais sans résultat." De l'avis général, les discussions, et surtout les concessions n'ont commencé qu'après la grève "reconductible" lancée le 5 décembre contre la réforme des retraites.

Certains décrochent "la timbale"

Six jours plus tard, le Premier ministre, Edouard Philippe, lâche du lest. Le 11 décembre, il annonce que le nouveau système à points ne s'appliquera qu'à partir des personnes nées en 1975 et non en 1963, comme prévu initialement dans le rapport Delevoye.  Pour les agents roulants de la RATP et de la SNCF (qui, de toute façon, n'embauche plus au statut cheminot depuis le 1er janvier), l'entrée en vigueur est renvoyée à la génération née à partir de 1985.

Parallèlement, le gouvernement fait miroiter à l'Unsa-ferroviaire (minoritaire à la SNCF) une retraite au montant plus avantageux pour les cheminots concernés par les deux systèmes de retraite. Plus discrètement, "pilotes, hôtesses de l'air et stewards décrochent la timbale", selon Les Echos. Les navigants obtiennent le maintien "d'un régime complémentaire légal obligatoire par répartition" où ils peuvent cotiser, pour leur retraite, jusqu'à huit fois le plafond de la Sécurité sociale... Soit exactement ce que réclame en vain la CGC pour tous les salariés concernés. "Oui, depuis le 5 décembre, le gouvernement fait beaucoup de concessions", constate Yves Veyrier. Mais bien tard, selon lui.

L'exécutif a attendu jusqu’au dernier moment pour se rendre compte que sa réforme ne passait pas comme une lettre à la poste.
Yves Veyrier, secrétaire général de FO
à franceinfo

"Les marins, les danseurs... Tout ça n’avait jamais été vu dans le détail", ajoute-t-il. De la CGT à l'Unsa, beaucoup jugent que le gouvernement parie surtout sur le pourrissement du mouvement, et sur la division syndicale. Roger Dillenseger s'en désole. "J’ai connu, déplore-t-il, un autre niveau de dialogue social qu’aujourd’hui. Ne pas faire confiance au corps social est une erreur qui se paie. Tôt ou tard."

"La réforme en Conseil des ministres le 22 janvier" 

Qu'attendre des nouvelles rencontres qui débutent mardi entre les syndicats et le gouvernement, sommé par Emmanuel Macron de trouver un "compromis rapide" ? La CGC se le demande. "Je ne sais pas de quoi on va parler. De toute façon, le champ des négociations est restreint puisque le projet sur la réforme des retraites passe en Conseil des ministres pendant la semaine du 20 janvier. Je ne vois pas comment avoir un calendrier où l'on pourra discuter des points techniques", observe Pierre Roger. Avant d'asséner : "Je n’ai jamais vu ça."

Le secrétariat d'Etat aux Retraites assure néanmoins que le projet est "encore en cours de rédaction", et qu'on peut ensuite "inclure des amendements s'il le faut". A la CFDT, pourtant défenseuse du système à points, le secrétaire national chargé des retraites, Frédéric Sève, semble tout aussi désabusé que ses homologues : "Nous, la CFDT, avions trois grandes revendications afin que le système à points comprenne des droits nouveaux : une pension minimale à 100% du smic, la retraite progressive et le retour aux dix critères de pénibilité de 2017."  Aucune n'a été satisfaite pour l'instant.

Blocage sur la pénibilité

Sur la pension minimale, le gouvernement s'est contenté de mentionner comme objectif "85% du smic". Le dossier de la retraite progressive est au point mort et la porte semble étroite sur la pénibilité. "La loi Pénicaud a éliminé les quatre critères de pénibilité qui concernent le plus de monde [manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques], regrette Frédéric Sève. Et là-dessus, il y a blocage total. On devait discuter de ces sujets à l’automne, on n’a rien vu venir. C’est invraisemblable, presque pathologique."

Il n’y a pas eu d’avancée sur ce qui pourrait donner un sens social au système à points, alors que c’était le cœur du sujet.
Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT
à franceinfo

Reste, pour le syndicat, la "ligne rouge" de l'âge pivot, fixé à 64 ans en 2027 (si la retraite est prise plus tôt qu'à 64 ans, la pension est amputée d'un malus). Dimanche, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a demandé sur France 2 que cet  "âge d'équilibre" ne figure pas dans le projet de loi, et que l'exécutif "convoque une conférence de financement des retraites" pour "travailler à des propositions sur l'équilibre du régime à moyen et long terme".

En attendant de savoir si le gouvernement s'empare de cette proposition émise par la seule CFDT, la semaine sera rythmée par les grèves et les manifestations auxquelles appellent les syndicats opposés à la réforme. Du côté de la CGC, François Hommeril dit "n’attendre plus rien" des négociations qui reprennent mardi, ni de "ce gouvernement qui est parti dans une vaste manœuvre de manipulation de l’opinion. La seule motivation, c'est de faire baisser, en tendance et sur le long terme, la retraite par répartition."

...pour mieux la refermer !

Sources : Anne Brigaudeau /  France Télévisions
Mis à jour le 
publié le 
https://www.francetvinfo.fr/economie/greve/greve-du-5-decembre/ce-n-etait-que-du-cinema-les-syndicats-racontent-deux-ans-de-concertation-sur-la-reforme-des-retraites_3768027.html?fbclid=IwAR03LQnBUWbCHDnKVB0TfcFyl8Yacz-VKZCI0aD5G8O4scqVaGnvwmh3Roo

Laurent Mauduit : « une Caste dissout l’État de l’intérieur au profit des intérêts privés » (Interview)


Dans son dernier livre : La Caste, publié aux éditions La Découverte, Laurent Mauduit met à nue la haute fonction publique. Entre enrichissement personnel et prise de pouvoir, le cofondateur de Mediapart signe une enquête passionnante. Entretien.

C’est un livre qui, à n’en pas douter, fera date. Avec La Caste, Laurent Mauduit nous emmène dans les arcanes du pouvoir à travers une enquête fouillée, précise et ô combien précieuse pour comprendre comment se fabrique et se perpétue l’oligarchie à la française. Une oligarchie qui, loin d’œuvrer dans l’intérêt général, cherche avant tout à conforter sa domination tout en se remplissant les poches au détriment de la Nation. Un livre qu’on ne peut que recommander chaudement à ceux qui cherchent à comprendre la construction d’un pouvoir tout en évitant le piège des théories du complot.

Mr Mondialisation : La caste, qu’est-ce que vous désignez par cette appellation ?

Laurent Mauduit : Nous vivons, en France, dans un capitalisme qui s’est converti au modèle anglo-saxon et qui est donc devenu beaucoup plus inégalitaire que par le passé, comme en témoigne la crise sociale historique que nous traversons avec le mouvement des gilets jaunes. Mais notre pays ne traverse pas qu’une crise sociale ; il traverse aussi une crise démocratique. Et si c’est le cas, c’est parce qu’un petit groupe de très hauts fonctionnaires, essentiellement issus de l’un des corps d’élite de Bercy, l’Inspection des finances, a réalisé au fil des ans, un double hold-up, d’abord sur la vie des affaires, ensuite sur le pouvoir.

Le premier hold-up a été effectué grâce aux privatisations : les hauts fonctionnaires chargés de les conduire les ont souvent effectuées à leur propre profit puisqu’ils ont pris les commandes des groupes privatisés. Regardez par exemple les banques françaises : elles sont toutes aujourd’hui dirigées par des Inspecteurs des finances, qui ont déserté le service de l’intérêt général, et qui ont pactisé avec la finance. Et puis, plus récemment, certains de ces anciens hauts fonctionnaires qui étaient passés dans le privé sont revenus dans le public, et on a assisté à une sorte de privatisation des postes clefs de la République. Observez que le gouverneur de la Banque de France vient de BNP-Paribas ; le patron de la Caisse des Dépôts de l’assureur italien Generali ; le directeur de cabinet du ministre des Finances de la banque italienne Mediobanca ; le secrétaire général de l’Élysée du transporteur maritime MSC ; et Macron lui-même est emblématique de cela puisque, Inspecteur des finances, il est passé par la banque Rothschild avant de revenir vers la sphère publique.

C’est donc cela, la Caste : une petite oligarchie de hauts fonctionnaires qui a mis la main sur une partie de la vie des affaires, et qui, avec Macron, a maintenant aussi pris le pouvoir en France.

Mr Mondialisation : Dans votre enquête, il est beaucoup question de pantouflages et de retropantouflages. Qu’est-ce que ces termes désignent, et dans quelle mesure ces phénomènes constituent-ils un problème pour notre démocratie ?

Laurent Mauduit : C’est précisément ce que je viens de vous dire. L’épisode 1, celui des pantouflages, a permis à cette caste de prendre le contrôle de secteurs clefs de la vie économique, et tout particulièrement du secteur de la finance. Et puis l’épisode 2, celui des rétropantouflages, a permis aux mêmes de prendre en main tous les rouages de l’État, jusqu’au sommet.

Si l’on regarde en arrière, les pantouflages constituent une pratique très ancienne. Déjà sous le Second Empire, les Inspecteurs des finances se ruaient dans les banques privées pour y faire fortune. En revanche, les rétropantouflages sont un phénomène nouveau, en tous cas par leur ampleur. Si nouveau qu’ils ont entraîné avec Macron un phénomène nouveau : une porosité générale entre l’intérêt général et les affaires privées. La muraille de Chine qui a presque toujours existé entre ces deux univers est en train de s’effondrer, entraînant une sorte de dissolution de l’intérieur de l’État au profit des intérêts privés. Et cette porosité généralisée est assumée puisque Macron propose que le temps passé dans le privé par un haut fonctionnaire qui revient ensuite vers la sphère publique soit pris en compte pour son avancement dans la fonction publique. C’est donc une implosion de la fonction publique qui est engagée.

Mr Mondialisation : L’affaire de l’actuel secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kholer, fait l’actualité depuis quelques mois. Pourriez-vous nous remémorer les faits et nous expliquer en quoi ils constituent un parfait exemple des dérives de la haute fonction publique ?

Laurent Mauduit : Cette porosité généralisée débouche sur une cascade sans précédent de conflits d’intérêts, qui posent soit des problèmes éthiques, soit des problèmes de prise illégale d’intérêt, c’est-à-dire des problèmes pénaux. Et c’est vrai que le cas d’Alexis Kohler, l’actuel secrétaire général de l’Élysée, est très emblématique de cela. Car à deux reprises, en 2014, puis en 2016, il a voulu quitter ses fonctions de membre du cabinet ministériel (auprès de Moscovici dans le premier cas, de Macron dans le second), pour rejoindre comme secrétaire général le géant mondial du transport maritime, MSC, sans jamais dire qu’il était lié familialement à ce groupe. Pis que cela ! Auparavant, il était haut haut fonctionnaire à l’Agence des participations de l’État (la grande direction de Bercy qui gère les participations de l’État), et a siégé à ce titre comme représentant de l’État au conseil d’administration de STX (les chantiers navals de Saint-Nazaire), à une époque où MSC était son unique client ; et il a siégé à la même époque comme représentant de l’État au conseil de l’Établissement public du port du Havre, dont MSC était le principal opérateur. Or, dans les deux cas, il a également caché qu’il était lié d’un point de vue familial à ce groupe tout en votant des mesures en sa faveur. Pour finir, le scandale a fait tellement de vagues, du fait des révélations de Mediapart, que le parquet national financier a été contraint d’ouvrir une enquête préliminaire visant Alexis Kohler, qui est donc le principal collaborateur de Macron.

Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce n’est pas un cas isolé. Au contraire, la porosité généralisée à laquelle nous assistons génère des conflits d’intérêts de ce type en cascade. Je vous en donne juste une autre illustration, celle d’Emmanuel Moulin, l’actuel directeur de cabinet du ministre des Finances Bruno Le Maire. Ancien de la direction du Trésor, il a souhaité voici quelques années pantoufler : il a rejoint comme secrétaire général la banque italienne Mediobanca. Comme par hasard, cette banque a été choisie peu de temps après par le ministère des Finances comme banque-conseil pour conseiller l’État lors de la privatisation de l’aéroport de Nice. Or, on a découvert que cette même banque était aussi actionnaire minoritaire du consortium qui a gagné la privatisation. Épaulée par Emmanuel Moulin, issue de Bercy, la banque était donc en plein conflit d’intérêts, étant tout à la fois du côté du vendeur et du côté des acquéreurs. Ce qui est tout à fait choquant. Et comme si de rien n’était, Emmanuel Moulin a donc quelque temps après été coopté comme directeur de cabinet. Voilà où conduit cette porosité : à une prédation des intérêts publics par des intérêts privés.

Mr Mondialisation : À travers une rétrospective historique, vous rappelez dans votre livre que les dérives de la haute fonction publique étaient déjà monnaie courante durant le Second Empire. Qu’est-ce qui distingue les dérives d’hier et les affaires que vous analysez aujourd’hui ?

Laurent Mauduit : Oui, la consanguinité est un trait distinctif depuis très longtemps du capitalisme français. Du capitalisme de connivence qui prévaut sous Napoléon le Petit jusqu’au capitalisme du Fouquet’s qui sévit sous le Petit Nicolas, ce sont les mêmes mélanges des genres que l’on constate. Mais avec Macron, on fait tout de même un pas de plus, spectaculaire, vers ce système poreux. Pour la bonne raison que le chef de l’État lui-même est l’un de ces hauts fonctionnaires essuie-glace, qui est venu de la sphère publique, avant d’aller s’enrichir chez Rothschild, puis de partir à la conquête du sommet de l’État. Avec lui, la porosité n’est pas une dérive. D’un seul coup, elle fait système.

Mr Mondialisation : Vous faites la distinction à plusieurs reprises entre le capitalisme à la française et le capitalisme anglo-saxon. Pourquoi cette distinction vous semble-t-elle nécessaire ?

Laurent Mauduit : Le capitalisme anglo-saxon est beaucoup plus inégalitaire que le capitalisme des Trente Glorieuses que la France a connu jusqu’à la fin des années 1970. La France a donc connu un choc immense en se convertissant à ses règles à partir du milieu des années 1980, car c’est une forme de capitalisme qui fait exercer une véritable tyrannie du capital sur le travail. C’est un capitalisme d’actionnaires dont la seule logique est le profit… pour les actionnaires.

Mais, en se ralliant à ce modèle, la France a fait un choix curieux : elle a importé certaines des règles de fonctionnement de ce capitalisme (le primat au profit des actionnaires ; les rémunérations insensées ; etc.) mais elle n’a pas importé certaines des autres caractéristiques de ce capitalisme anglo-saxon, qui sous la pression des marchés financiers pourchasse l’opacité et défend les principes de transparence, tout en pourchassant aussi toutes les situations de conflits d’intérêts.

En fin de compte, le capitalisme français est devenu un capitalisme hybride : il a copié le pire du capitalisme anglo-saxon (la tyrannie du capital ; les rémunérations hallucinantes pour les cadres dirigeants), mais il a gardé le pire du vieux capitalisme hexagonal (les conflits d’intérêts, l’opacité, la consanguinité…). C’est donc sur un terrain déjà très préparé que Macron a pu prendre le pouvoir et promouvoir un système de mélange des genres généralisés.

« LA FRANCE BAIGNE DEPUIS LONGTEMPS DANS UNE CULTURE DE DÉMOCRATIE ANÉMIÉE »

Mr Mondialisation : Quand on vous lit, on a le sentiment que la Ve République est viciée de toute part. Il existe pourtant des organismes chargés de contrôler la probité de nos élus ? Comment travaillent-ils et pourquoi n’arrivent-ils pas à endiguer le phénomène ?

Laurent Mauduit : La France baigne depuis longtemps dans une culture de démocratie anémiée. C’est le legs de la monarchie, du bonapartisme, du gaullisme : nous vivons dans un système présidentialiste qui confère des pouvoirs absolument exorbitants au monarque républicain, et des pouvoirs dérisoires sinon nuls à tous les contre-pouvoirs ou autorités indépendantes. Observez ce que sont les prérogatives microscopiques du Parlement français par rapport à celles du Congrès américain. Alors oui, il existe, comme vous le soulignez, des organismes pour contrôler la probité des élus. Mais certains de ces organismes sont récents. Dans le cas de la haute autorité pour la transparence de la vie publique – qui constitue une réelle avancée démocratique-, vous savez que c’est une création récente, survenue au lendemain du scandale Cahuzac, révélé par Mediapart. D’autres autorités ne sont indépendantes qu’en apparence. Comment voulez-vous qu’une autorité soit réellement indépendante quand son président est nommé par le chef de l’État et qu’il est souvent l’un de ses obligés ?

Mr Mondialisation : On associe souvent le macronisme au bonapartisme. Vous-même, dans votre livre, usez de cette comparaison. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Laurent Mauduit : Pour la raison que je viens de vous indiquer : c’est la même culture politique assez faiblement démocratique ; c’est la même culture autoritaire, verticale, avec un chef qui décide de tout ; qui peut gouverner par ordonnance ; c’est la culture du « coup d’État permanent » que François Mitterrand avait en d’autres temps justement dénoncé, avant d’en faire un usage immodéré une fois au pouvoir. La France ne connaîtra une refondation démocratique que lorsqu’elle tournera le dos à ces pratiques. C’est l’une des revendications du mouvement des gilets jaunes, et elle est pour le moins la bienvenue.

Mr Mondialisation : Vous revenez longuement sur le rôle de l’ENA dans la reproduction des élites. Vous défendez même la suppression pure et simple de cette école. Comment en êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

Laurent Mauduit : L’ENA est une exception française : c’est une école qui a été créée pour former des hauts fonctionnaires dans le cadre d’une démocratie autoritaire. Dans son livre L’étrange défaite, écrit juste au lendemain de la débâcle de Juin-40, le grand républicain Marc Bloch critiquait vivement le Front populaire qui avait eu, juste avant la guerre, l’idée de créer l’ENA – qui ne verra finalement le jour qu’à la Libération. Et il le faisait avec des arguments très forts, estimant que l’on ne pouvait pas former les élites publiques au travers d’un moule de formation unique, et qu’il fallait au contraire laisser à l’Université, dans le pluralisme de ses approches, le soin de former ces élites publiques. Je trouve que cette remarque est d’une très grande actualité.

De surcroît, cette caste est devenue si puissante et si arrogante qu’il serait opportun, me semble-t-il, de prendre des mesures énergiques, pour lui briser les reins. La suppression de l’ENA pourrait donc être une mesure symbolique de cette nature. Mais, par-dessus tout, je pense qu’il faudrait envisager la suppression pure et simple de l’Inspection des finances, qui ne sert à rien : c’est juste une association d’entraide pour oligarques.

Mr Mondialisation :  Votre collègue Fabrice Arfi expliquait sur France 24 ce mardi 26 mars que la France était l’un des pays où l’on comptait le plus d’affaires politico-financières. Est-ce un symptôme de cette prise de pouvoir par la Caste ?

Laurent Mauduit : Oui, sûrement. Mais cela découle surtout des institutions présidentialistes dont cette caste se sert avec délectation. Car quand, face à la toute-puissance d’un hyperprésident, les autorités indépendantes sont faibles ou inexistantes ; quand la justice n’est pas réellement indépendante ; quand le pays barbote dans un système de consanguinité malsaine, cela favorise nécessairement des dérives.

M : Auriez-vous un dernier mot pour les lecteurs de Mr Mondialisation ?

Laurent Mauduit : De suivre le conseil auquel vous ne cessez vous-même de les inviter : de traverser la vie les yeux ouverts, en hommes libres ; d’essayer de comprendre le monde, tel qu’il bouge, et de n’abandonner son destin à nul homme providentiel ; d’être un acteur de la vie publique. Il n’y a pas d’autre voie pour refonder notre démocratie : que chacun y contribue…

Propos recueillis par T.B.


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