samedi 26 décembre 2015

Harcèlement, manipulation dans le couple

M.F HIRIGOYEN définit le harcèlement moral comme :

« la violence psychologique  est constituée de paroles ou de gestes qui ont pour but de déstabiliser ou pour blesser l’autre, mais aussi de le soumettre, de le contrôler, de façon à garder une position de supériorité ».

Le  harceleur utilise la manipulation, processus lent de destruction, répétitif dans les attitudes hostiles par des paroles dévalorisantes, des comportements humiliants, reproches continuels qui petit à petit vont provoquer chez la victime une perte de l’estime de soi accompagné du sentiment de culpabilité.

Le harcèlement dans le couple n’est pas simple à détecter, car i lest souvent confondu avec la notion de conflit.

Dans le conflit conjugal, les deux partenaires s’affrontent de manière bilatérale en exprimant les reproches mutuels avec le désir de sortir du conflit ce qui le limite dans le temps. Les deux partenaires souffrent de la situation, chacun apporte ses propres arguments pour se défendre.

le harcèlement est d’une autre nature, l’un des deux partenaires est en position de force,de supériorité, il ne se remet pas en question. Des menaces plus ou moins explicites sont formulées.Il n’y a pas de recherche de résolution du problème bien au contraire il y a le besoin de le faire durer encore et encore. La souffrance est présente mais uniquement chez la victime qui porte toute la responsabilité du problème.

Le harceleur a la fâcheuse tendance à penser à la place de l’autre, il se positionne en tant que victime, cherche à culpabiliser l’autre, il inverse les rôles. Il passe de la menace souvent déguisée au mea culpa afin de mettre l’autre dans un état de confusion où de doute, l’incertitude s’installent ce qui permet la mise en place de l’emprise. Le recours à la séduction est le moyen de garder le contrôle.

Cependant il est nécessaire de dire que nous avons tous parfois dans certaines situations des attitudes de manipulateurs. Nous utilisons la manipulation dans le couple pour obtenir de l’autre quelque chose. Nous utilisons la séduction, le charme, des petits mensonges pour rallier l’autre à notre cause, tactique qui remonte à l’enfance. Ce genre de manipulation n’a pas comme finalité l’emprise et la destruction du partenaire.

Sylvie VULLIERMET

Psychanalyste – sexothérapeute.

Bibliographie : Prendre en charge les victimes de harcèlement moral ( Anne-Françoise CHAPERON)

Sources : http://www.mon-psychotherapeute.com/

jeudi 17 décembre 2015

L’art-thérapie au service des soins

L’art est un moyen d’expression et de créativité plus particulièrement pratiqué dans le cadre d’un loisir ou comme profession, il possède pourtant d’autres propriétés destinées aux soins. En France, l’art-thérapie commence peu à peu à se faire une place dans les méthodes de travail utilisées par les professionnels de santé, notamment les psychothérapeutes, mais elle reste encore trop peu employée !


                    Oeuvre d'une patiente de l'atelier d'art-thérapie de Béziers.

Contrairement aux idées reçues, cette méthode psychothérapeutique n’est pas récente, elle date des années 40, elle a été pratiquée en Angleterre pour la première fois par une psychothérapeute (Irène Campernowne) et un peintre (Adrian Hill), deux professionnels qui ont combiné leurs savoir-faire. Cette discipline s’est développée par la suite, avec des ouvrages, études et publications qui lui ont été consacrés. Aujourd’hui, on a un certain recul qui a permis de faire évoluer l’art-thérapie, mais également de pouvoir constater les résultats bénéfiques qu’elle procure auprès de divers types de personnes et dans divers types de situations.
C’est une pratique reconnue et enseignée dans deux cursus universitaires distincts pour l’obtention du titre d’art-thérapeute, l’un correspond à l’UFR de psychologie, il est destiné à l’art-thérapie traditionnelle de psychothérapie ou d’accompagnement à support artistique. Et l’autre correspond à l’UFR de médecine, il est destiné à l’art-thérapie moderne. Bien que complémentaires, ces deux diplômes sont différents, que ce soit sur le plan pratique ou sur la théorie.
Cependant, les deux enseignements de l’art-thérapie ont le seul et même objectif : mettre l’art au service du soin ! L’art libère l’expression et la création, permettant à la personne de renouer avec la communication, de stimuler les possibilités d’expression, les processus créatifs, mais également de débloquer des énergies psychiques.
Le but n’est pas de créer une œuvre, mais par le biais d’un travail thérapeutique, d’enclencher un processus créatif par divers moyens mis à disposition (musique, écriture, clown, sculpture…) et choisis selon divers critères comme les objectifs, les désirs, la qualité de vie ainsi que les possibilités de la personne. L’art-thérapie s’adresse à tout type de personne, de tout âge, et intervient sur divers maux comme le stress, l’échec professionnel, la dépression… mais également auprès de personnes souffrant de pathologies comme Alzheimer, Parkinson, souffrant de handicaps, ou étant en situation de en soin palliatif, etc.
Comme dans toute prise en charge psychothérapeutique, il est primordial que le professionnel ait un cursus qui lui permette de pratiquer l’art-thérapie, sans oublier l’aspect relationnel entre le patient et le professionnel qui est un aspect également déterminant dans le bon déroulement de la psychothérapie.
Mon-Psychotherapeute.Com

mercredi 16 décembre 2015

Congrès de Santé Mentale de Cotonou


Congrès de Santé Mentale de Cotonou
22 au 24 Novembre 2016
Au palais des Congrès de Cotonou (Bénin)
SEXUALITÉ, CULTURE ET MALADIE

organisé par :
  • Département de Santé Mental de la FSS/UAC
  • Association Béninoise de Psychiatrie (ABPsy)
Comité d’organisation :
Président :
  • MCA GANSOU G. Magloire

Membres :
  • Pr EZIN HOUNGBE Josiane
  • Pr GANDAHO Prosper
  • MCA FIOSSI KPADONOU Emilie
  • MC KPATCHAVI Adolphe
  • MCA TOGNON T. Francis
  • MA DJIDONOU Anselme
  • Dc APOVO Cyrille
  • Dc AZA – GNANDJI Guy – Gérard
  • Mr AYELO Justin
  • Dc KLIKPO Elvyre
  • Dc ANAGONOU LARY Lucrèce


En partenariat avec :
- Ministères de l’Enseignement Supérieur, de la santé, de la culture et de la famille,
- Université d'Abomey - Calavi et la Faculté des Sciences de la Santé
- Agence PROMED et Laboratoire BIAL
Participants attendus
Psychiatres, Pédopsychiatres, Médecins généralistes, Psychologues, Anthropologues, Sociologues, Infirmiers, Assistants sociaux, Tradithérapeutes, Psychopédagogues (science de l'éducation), Historiens,
Tous  spécialistes en relation avec les questions de sexualité, etc.
Ouvert à toute personne qui, de par ses fonctions, peut se trouver  confrontée au thème retenu
Contexte
La prépondérance de la sexualité dans les dimensions physique, mentale et sociale de la vie de l’être humain est connue. A la fois tabou, surtout en Afrique, et sujet d’actualité quotidienne, le sexe, qu’il soit vu comme organe sexuel définissant le genre, comme acte sexuel dans sa fonction de reproduction, recouvre des aspects variés selon les cultures. La sexualité comme comportement sexuel à la quête du plaisir peut être source de souffrance physique, psychique et de dysfonctionnement social.
La diversité dans l’expression de la sexualité humaine à travers la culture interpelle chaque individu.
Les intrications entre la sexualité, la culture et la maladie confrontent parfois le soignant à des difficultés thérapeutiques qui nécessitent qu’il porte sur la maladie un regard toujours renouvelé afin d’adapter les dispositifs de soins.
Les lieux de soins où les patients effleurent le sujet de leur vie intime et posent leur problème sexuel de même que leur maladie constituent les creusets d’échange, d’embarras et de responsabilité éthique qui secouent parfois les compétences relationnelles du soignant.
Ainsi, le partage des connaissances et des expériences dans le cadre des rencontres scientifiques permettront un temps soit peu de clarifier les stratégies de soins adéquats dans les domaines de la sexualité, de la culture et de la maladie.
Objectifs :
- Informer les professionnels sur les intrications entre la sexualité, la culture et la maladie.
- Confronter les compétences et les expériences liées à la sexualité et à la culture dans les pratiques de soins ; qu’elles relèvent de la psychiatrie, de la socio-anthropologie, de la sexologie, de la gynécologie, de l’endocrinologie ou de la cardiologie.
- Comprendre l’importance des représentations socio-culturelles de la sexualité et leur lien avec la souffrance physique et/ou psychique.
Appel à communications
thème : Sexualité, culture et maladie
Sous-thème  : Genre, santé et culture
Sous-thème ‚ : Culture et maladie
Sous-thème ƒ : Sexualité et médecine
Conditions de participation
Les résumés des communications sont attendus au plus tard le 16 Septembre 2016
Ces résumés sont à soumettre au comité scientifique : congressantementale@gmail.com
Vos propositions devront comporter le sous-thème, le titre, les noms et prénoms et adresse des auteurs, avec leur affiliation ainsi qu’un résumé du travail le plus précis possible : objectifs de l’étude, matériel et méthodes utilisés, principaux résultats, intérêts, mots-clés (pas plus de 4)
Le texte du résumé est présenté en version Word, format A4, orientation portrait, police Arial, taille 12 pt, simple interligne.
Capitalisation des communications
La capitalisation des communications se fait à travers les manuscrits édités qui paraîtront dans les revues nationales et internationales (Le Bénin Médical, les Annales de l’Université de Parakou, la revue PsyCause, les Annales Africaines de Psychiatrie, etc). Les textes sont à soumettre sur CD-Rom/e-mail et selon la version Word, format A4, orientation portrait, police Arial, taille 12 pt, double interligne pour au plus tard le 28 février 2017
Les textes devront être rédigés selon le plan ci-après : Titre, Auteurs, Adresse des Auteurs, Résumé, Introduction, Matériel et Méthodes, Résultats, Discussion, Conclusion, Références en conformité avec les normes de Vancouver.
Les textes des communications sont soumis au préalable à l’appréciation du Comité de Lecture des revues. Ils sont amendés et retournés aux auteurs pour correction.
Comité scientifique :
            Pr AHYI René Gualbert (Bénin)
            Pr AGOSSOU Thérèse (Bénin)
            Pr KOUMARE Baba (Mali)
            Pr DELAFOSSE Joseph R.(Côte d’Ivoire)
            Pr KONE Drissa (Côte d’Ivoire)
            Pr OUEDRAOGO Arouna (Burkina Faso)
            Pr THIAM Mamadou (Sénégal)
Comité de lecture

   Pr EZIN HOUNGBE Josiane (Bénin)
            Pr GANDAHO Prosper (Bénin)
            Pr TOGNIDE C. Mathieu (Bénin) in memoriam
            MCA FIOSSI KPADONOU Emilie (Bénin)
            MCA DASSA Kolou Simliwa (Togo)
            MCA TABO André (Centrafrique)
            MCA SYLLA Aïda (Sénégal)
            MCA GANSOU G. Magloire (Bénin)
            MCA TOGNON T. Francis (Bénin)
            MCA DOUMA Djibo Maïga (Niger)

          Dr SEGLA Rogatien (Bénin)

Informations générales
Date de déroulement du congrès de santé mentale de Cotonou : 22 au 24 Novembre 2016
Lieu Palais des Congrès
Langue de travail : Français et / ou Anglais
Frais d’inscription
     15 Juillet 2016              Avant         Après
Étudiants/Paramédicaux : 10.000 F       15.000 F
DES et Internes :              15.000 F       20.000 F
Médecins/Spécialistes :    30.000 F       35.000 F
Autres participants :          30.000 F      35.000 F
CONTACT / INSCRIPTIONS
Référent au Bénin
Tél. : (00229) 95407595 / 97328678 / 67176365
Référents en France
Dr TRAORE Joseph
Tel. : (0033) 6 05 63 96 04
Dr AWOHOUEDJI Mêmêgnon
FORMULAIRE D’INSCRIPTION
Pour s'inscrire, cliquez sur le lien suivant : inscription en ligne  
ou recopier ce texte et coller dans la barre d'adresse :https://docs.google.com/forms/d/1Lfa-xByWebBQXvK675l1XG00_rf5N0vOiOsNE-dPca8/viewform?usp=send_form

Merci pour l'intérêt que vous portez à la sexualité, la culture et la maladie.

Cordialement votre 

samedi 12 décembre 2015

Un CIAT, un Collectif Indépendant des Art-Thérapeutes, Pourquoi ?


Cette aventure a commencé par un appel à mobilisation des art-thérapeutes, par une invitation à se réunir afin de penser ensemble les actions à mener afin de tisser le métier d’art-thérapeute. Le message présentait clairement de créer des rencontres entre art-thérapeutes de formations différentes, proposait une dynamique dans un réseau de professionnels mettant en œuvre des actions visant le tissage de notre métier, en lien avec le code de déontologie. Quelques signifiants de cette proposition pouvaient éveiller en nous le désir d’appartenance à un groupe ouvert à la discussion et aux attachements particuliers de chacun pour notre métier d’art-thérapeute. Nous pouvions dès lors nous interroger, notre métier manquerait-il de définition ? Il est vrai que nos librairies vantent les méritent de l’art-thérapie au grand public à travers des albums de coloriage, et que le discours courant renvoyé démontre du flou et ne marque pas de différence franche entre un atelier d’artiste, la médiation artistique ou l’art-thérapie. La première réunion s’est passée dans une grande motivation et un espace pour se dire, chacun a pu formuler ses préoccupations. Une certaine dynamique existait bien, et il semblait que nous puissions en faire quelque chose, à commencer par donner un nom au mouvement : Collectif Indépendant des artthérapeutes. Ces discussions ont fait ressortir des points communs dans les attentes des art-thérapeutes présents :
– Se rassembler et collaborer, créer des liens par le biais du réseau professionnel national et international,
– Travailler à la compréhension du statut d’art-thérapeute aujourd’hui et à l’exercice de ses fonctions, – Œuvrer pour le développement du cadre légal et statutaire de l’art-thérapie dans le champ de la santé,
– Étudier, partager, et écrire au sujet de la diversité des approches théoriques et déontologiques de l’art-thérapie.
Ainsi des actions et des mises au travail de recherche ont été proposées, chacun a pu s’inscrire dans une démarche active afin de construire davantage ce mouvement. Toutes les propositions de mise en action avaient pour objectif de tenir une dynamique et pourraient être reprises avec le recul nécessaire à toute construction.

Lors de la seconde rencontre, nous étions moins nombreux mais notre motivation restait entière. Nous avons cherché à comprendre ce manque ainsi visible et nous avons pensé que l’important était ce noyau existant et que nous devrions mieux définir le collectif Indépendant des art-thérapeutes afin de pouvoir rassembler autour de la même motivation. Cela a été notre fil conducteur pour ce regroupement de travail. Il a tout d’abord été évoqué le terme Indépendant de notre intitulé, qu’avons-nous voulu dire ? Ce collectif se veut indépendant de tout dogme, de toute théorie, qu’il est ouvert aux différences de pratiques.

Puis nous avons cherché à faire ressortir pourquoi ce collectif devait exister, perdurer, se construire afin de mener à bien ses missions. Il est ressorti de cet état des lieux :
– que lors des deux rassemblements, des art-thérapeutes disent leur isolement dans leur pratique, souhaitent faire du lien avec les réseaux de professionnels afin de lutter contre l’isolement peu porteur de leurs revendications,
– que les représentations collectives ou individuelles sur l’art-thérapie divergent, aussi la multiplicité des courants de pensée donne du flou sur les applications pratiques de cette discipline et met à mal la crédibilité des art-thérapeutes. Les tentatives de différenciation « démocratique » lorsque les art-thérapeutes présentent la singularité de chaque approche sont entendues comme un clivage alors que le Collectif Indépendant des Art-Thérapeutes vise à ce que l’on considère la diversité des pratiques comme un fait qui constitue l’artthérapie des temps modernes.
 – que les art-thérapeutes rencontrent des difficultés à entrer sur le marché de l’emploi malgré les certifications alors que sur le terrain, il y a un vrai besoin de prendre en compte les souffrances psychiques. Les EHPAD ne font-ils pas appel à nous face à l’inactivité qui inquiète ? Or, les moyens budgétaires semblent difficiles à obtenir. Dans le rapport du contrôleur général des lieux de privation des libertés (2014), il est déclaré qu’ : « il suffit de visiter, même rapidement, la plupart des unités pour prendre conscience de l'inactivité dans laquelle sont maintenues, pendant beaucoup de leur temps, les personnes malades. Les espaces et les personnels voués aux diverses thérapies possibles (ergothérapie, artthérapie…) sont très généralement insuffisants », assure le contrôleur en préambule de son chapitre sur « les enjeux de l’activité. » « Toute activité dans les unités de psychiatrie est naturellement subordonnée à décision médicale. Mais ce principe une fois acquis, se pose la question du volume et de la nature de ces activités. »* Nous constatons qu’il est difficile de trouver le bon accord emploi/employé.

Ce constat nous a amenés à définir un objectif global : Le collectif Indépendant des Art-Thérapeutes est constitué d’un ensemble de personnes concernées par la reconnaissance du statut d’art-thérapeute en France et à l’étranger et souhaitant soutenir et/ou participer aux actions collectives visant la cohérence déontologique et légale de la pratique professionnelle, indépendamment des préoccupations théoriques qui viennent éclairer nos pratiques. ».

Atteindre une finalité nécessite de passer par des objectifs et des moyens à mettre en œuvre à plus ou moins long terme, le collectif envisage différents axes d’action :
– Étudier, retranscrire et communiquer sur l’histoire et la géographie de l’art-thérapie en France et dans le monde,
– Définir l’art-thérapie : le collectif décide de considérer l’art-thérapie comme une discipline de soin psychique fondée sur une relation thérapeutique s’appuyant sur un processus créatif. Cette définition est envisagée comme provisoire, elle devra être reprise par un groupe de travail afin de l’enrichir et de la compléter dans le respect de l’éthique du Collectif. – Dégager les spécificités du métier d’art-thérapeute.
– Définir et informer sur les méthodes et les théories des différentes formations,
– Créer du lien, des partenaires, du réseau.
– Avoir le soucis d’un répertoire National des art-thérapeutes.
– Défendre la légitimé et le cadre légal de l’exercice de la pratique. Nous avons pu amorcer quelques moyens pour mener à bien notre mission :
 – Créer des groupes de recherche virtuels ou physiques. – Proposer un calendrier de rencontres formelles avec ordre du jour.
– Recueillir des témoignages afin d’appuyer nos demandes.
 – Organiser un colloque invitant les différentes formations à venir définir l’art-thérapie. Nous pensons définir un statut pour ce collectif permettant d'accéder à un cadre évaluable mais également permettant certain nombre d'avantages en termes d'organisation et de légitimité auprès des institutions concernées par nos actions. Nous rappelons ici les coordonnées que nous proposons et vous invitons à les diffuser largement.

Il est certain que pour mener à bien cette mission, nous avons besoin de vous, rejoignez-nous. Pour correspondre, contacter, participer : informations.ciat@gmail.com Pour s’informer : http://informationsciat.blogspot.fr/

Catherine Calop pour le CIAT

* article publié sur infirmier.com - « Psychiatrie : l'inactivité des patients inquiète » - extrait du rapport d’activité 2013, publié en 2014 par le contrôleur général des lieux de privation de liberté. 

lundi 7 décembre 2015

8e RENCONTRES de l'ARAT

            L’Association de Recherche en Art et Thérapie
En partenariat avec
Le Centre Hospitalier de Béziers
Présente

CONFERENCE3 : ART & FOLIE
                       Vendredi 29 janvier 2016



PROGRAMME* :

8h30 -  Accueil et inscriptions

9h15 Discours d’ouverture des 8e Rencontres
Discours de Mme Ulrich / Directrice du Centre Hospitalier de Béziers
Discours du Dr Geissmann / Chef de Pôle Psychiatrie du C.H.B.
Discours de M. Jean-Louis Aguilar / Président de l’ARAT

Modérateur : Jean-Louis Aguilar / Art-thérapeute au C.H.Béziers

9h45  « Hildegard von Bingen : nouage du féminin ? Une femme en création ? » (45’)
par Corinne Calvet-Curbaille, psychologue clinicienne au Centre Hospitalier de Béziers, psychanalyste.

Aller à la rencontre d’Hildegarde de Bingen c’est aller à la découverte d’une  singularité qui tente de se dire tout en s’extrayant par l’emploi d’une production, celle d’une œuvre multiple de ce qu’elle nous annonce comme vérité sur sa jouissance. Il faudra avant tout en passer par les chemins relatifs non seulement à une période historique qui en soi nous échappe, mais dont il faudra tout de même dire quelques mots, mais surtout revenir sur une production artistique peu commune broder autour d’une rencontre avec le réel. Elle saura employer les éléments du savoir transmis pour les mettre au service d’une cause divine et faire résonner pour nous ce qui de sa chair s’est épris de l’Autre par la lettre qui reste au centre de son écriture. L’hypothèse à ce travail se plaît à interroger la jouissance féminine dont Lacan1 nous dit ; « Cette jouissance qu’on éprouve et dont on ne sait rien, n’est-ce-pas ce qui nous met sur la voie de l’ex-sistence ? Et, pourquoi ne pas interpréter une face de l’Autre, la face Dieu, comme supportée par la jouissance féminine ? » 
1 Jacques Lacan, « le séminaire livre xx, Encore », p 71, Paris, Seuil, 1975
Questions : (10’)

10h40 -  Pause-café (20’)                                 

NOUVEAUTÉS :
·        Une table est mise à disposition des intervenants pour présenter leurs publications.
·        Une exposition des œuvres des adhérents de l’ARAT sera visible à la pause.

11h00  « Casanova, de la séduction à la perversion » (60’) par le Dr Annie Boyer, Psychiatre, licenciée en histoire de l'art, titulaire d'une maîtrise d'histoire.

Jacques Casanova n’est pas un mythe mais un humain qui met en scène sa vie. Dans ses  « Mémoires », écrites à l’âge de 72 ans, il relata les multiples aventures de sa vie, ce qui lui permit d’éviter la paranoïa et de lutter contre la dépression. Les relations aux femmes, comme plus tard l’écriture ont été pour lui une protection contre l’éclosion de la psychose. La lecture de ses « Mémoires », montre comment les abus subis dans son enfance, les séductions précoces, ont orienté sa relation à la femme, au féminin. La séduction ainsi inscrite en lui, la jouissance devenue impérieuse et sans limites, Casanova est amené à devenir lui-même un prédateur.
L’écriture a-t-elle été pour lui une sublimation, une rédemption ou une simple répétition ?

Questions : (10’)

12h10 -  Déjeuner                                                                      

14h00 « Gérard Garouste, la diagonale du fou » (1h15') par le Dr Pierre Boquel, médecin psychosomaticien, Directeur du Centre de Psychosomatique Relationnelle de Montpellier.

Il s’agit de suivre à travers chaque visage pris par Gérard Garouste, le parcours d’un fils, d’un peintre, d’un fou ; trois facettes d’un seul être « intranquille » car lancé dans un combat contre les déterminations de son histoire et celles de la pathologie mentale ; un combat contre un destin en forme d’impasse façonné par le générationnel et le biologique

Dans cette lutte, le processus de la création est à la fois une arme et un traitement par le déploiement d’une géométrie et d’une dynamique de l’imaginaire. Il va prendre tour à tour la forme de la peinture, de la construction d’imposants dispositifs ainsi que celle de  l’écriture. Ainsi, l’artiste insoumis va mettre en place les figures susceptibles d’articuler les pièces d’une fantastique machine d’élaboration, se situant sur une frontière commune mais tenue entre l’intuition créatrice et la folie. Il lui faudra alors éviter les extrêmes afin que, paradoxalement, ces deux points ne fusionnent et que le délire ne démantèle l’ensemble de l’édifice. L’émotion et la pensée seront des facteurs déterminants, faisant évoluer le créateur aux confins du psychique et du somatique, du subjectif et du normatif, du corps et de l’âme.

La méthode choisie pour cette exploration est celle du croisement des trois domaines utilisés, la peinture, le langage, l’architecture, relevant chacun d’une sémiotique différente mais convergeant vers un même processus où l’espace et le temps se confrontent aux données de la pathologie.

Questions : 15’

15h30 « Niki de Saint Phalle : le grand rétablissement » (1h) par Michel Briat, peintre, art-thérapeute, psychologue clinicien.

Niki de Saint Phalle est une sculptrice franco-américaine née en 1930 et morte en 2002. Elle est célèbre pour ses sculptures monumentales et colorées représentant des figures féminines, les « Nanas ».
Niki de Saint Phalle découvre la peinture dans une institution psychiatrique à l'âge de 20 ans.
Elle accorde à cette expérience une importance particulière : sa naissance en tant qu'artiste est une étape  cruciale sur le chemin de sa "guérison"
Elle n'a donc pas de formation académique, mais une confiance inébranlable dans sa puissance créatrice.
Comment cette entrée dans le monde de la création artistique va-t-elle influencer le parcours artistique de Niki ?
En rupture avec sa famille et son milieu (banquiers et vieille noblesse), elle trouvera toujours
les ressources nécessaires pour faire face aux aléas de sa vie de femme et d'artiste.
De plus elle s'engage sur des questions de sociétés (féminisme, lutte contre le sida, …)
Peut-on expliquer  la force de vie et de création de Niki par la confiance qu'elle accorde au pouvoir transformateur de l'art ?
Par les vertus thérapeutiques qu'elle confère à la création ?
Ces vertus qui, à ses yeux, l'ont sauvé de la folie,  elle les utilisera tout au long de sa vie  pour mener à bien son "grand rétablissement ".

Questions : 15’

16h45 - Discours de clôture par Jean-Louis Aguilar

17h00 - Fin des travaux

*Le timing de la journée ne peut pas être modifié pour des raisons de disponibilité de l’amphithéâtre.

Lieu : Centre Hospitalier de Béziers
           Espace Perréal (ancien hôpital)
           Espace Agora / Amphithéâtre Georges Brassens
           2 Bd Ernest Perréal ou 2 Bd Dr Mourut
           34500 BEZIERS

Participation aux frais d’organisation : 50€*
Agents C.H.Béziers : 25€*
*  (l’adhésion de 20€ à l’ARAT pour 2016 est offerte aux participants)

Soirée ARAT : repas  au restaurant 25€*
*Inscription  Conférence3 + soirée  75€

                                 **************************               
                                                        AFTER
19h30 - Apéritif ARAT
           Regroupement au Café « Le Cristal » sur les Allées Paul Riquet

20h - Soirée ARAT
        Restaurant « Le Patio » rue Française
(Le repas est à la charge des participants, le prix de 25€ est versé lors de l’inscription à la conférence).

Contact : Jean-Louis AGUILAR asso.arat@gmail.com
                                                     http://blogarat.blogspot.com

samedi 5 décembre 2015

CONFÉRENCE 3 : ART&FOLIE

Vendredi 29 janvier 2016


 Centre Hospitalier de Béziers
  Espace Perréal (ancien hôpital)
           Espace Agora / Amphithéâtre Georges Brassens
           2 Bd Ernest Perréal ou 2 Bd Dr Mourut
   34500 BEZIERS

Argument :
Faut-il être fou pour être artiste ?
L’artiste peut-il devenir fou ?
Autant de questions qui reviennent dans l’imaginaire populaire.

Je voudrais faire ici le distinguo entre Création et Art.
La création, c’est revenir à l’origine du monde, et du même coup revenir à l’origine du sujet !
Et l’on voit, au XIXe siècle, les médecins aliénistes qui se penchent déjà sur le travail obscur de création des fous.
Marcel Réja, dans son ouvrage « L’Art chez les fous », en 1907 se révèle être un précurseur remarquable de la « pathologie de l’expression ».

Puis, l’incontournable Dr Hans Prinzhorn dans son ouvrage « Expressions de la folie » en 1922 trace le chemin de ce qui deviendra plus tard la psychopathologie de l’expression.

La création, c’est un travail de survie face à l’anéantissement de l’être.
Dans les hôpitaux psychiatriques les fous créent sans guidance des 
soignants, ils tentent de survivre à l’enfermement.
Dans les prisons, dans les camps de concentrations, dans les camps de rétention, des femmes et des hommes continuent à créer pour rester vivants.

Pour les artistes, qu’en est-il ?
C’est là que mon opinion diverge de celle de Didier Anzieu qui en parlant de création considère qu’il faut être un génie pour y parvenir !
L’artiste, qu’il soit un génie ou un parfait inconnu, va entrer en création pour résister à la négation de l’être et pouvoir être au monde.
Nous le verrons tout au long de cette journée avec Casanova, Gérard Garouste et Niki de Saint Phalle.
Pour diverses raisons propres à l’artiste, il s’investit corps et âme dans la création pour donner naissance au corps de l’œuvre (petit clin d’œil à Didier Anzieu), il s’y engage avec parfois au bout du chemin : le suicide. C’est le cas pour  Romain Gary et du peintre Nicolas de Staël.
L’artiste s’engage dans une métamorphose au risque de se perdre, sa création influencera son temps et la société.

La question de l’Art, pour moi, est toute différente, car dans notre société contemporaine, l’art est devenu un produit marchand.
Il s’expose sur le Marché de l’Art et sur les places financières.
L’art fait partie à part entière de la société ultra-libérale comme tant d’autres produits et comme tant d’autres cotations en Bourse !
Il est banalisé et ne véhicule plus de sens.
Quête de sens, quête d’identité, les paroles d’André Malraux résonnent en moi : « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas ! »

Contact : Jean-Louis AGUILAR asso.arat@gmail.com

dimanche 22 novembre 2015

Los sorprendentes beneficios de leer antes de ir a dormir

por Alejandro GAMERO

La saludable actividad de leer antes de dormir


  La última actividad de un porcentaje cada vez mayor de la población antes de ir a dormir es toquetear un rato el móvil. Ya sea para despedir el día con un vídeo de Youtube, para mandar un último Whatsapp, consultar las novedades de los últimos cinco minutos en redes sociales, echar un par de niveles del Candy Crush o, incluso, para leer unas pocas líneas, aunque sea de forma superficial. Todo ello a pesar de que recientes estudios demuestran que manipular cualquier dispositivo electrónico con pantalla digital antes de irse a la cama puede interrumpir el descanso placentero.

  Frente a esto, también hay estudios que confirman que la mejor terapia para conciliar el sueño es tener una buena pila de libros en la mesita de noche. Existen decenas de estudios que analizan los beneficios de la lectura en muy diversos ámbitos. Los hay que dicen que los que leen a menudo desarrollan una mayor capacidad para memorizar a lo largo de su vida; los que dicen que leer te permite hablar mejor en público; y que, directamente, la lectura puede hacerte mejor persona en general. Puede parecer inverosímil, pero leer Harry Potter puede hacer que seas mejor persona. Y también hay estudios que afirman que las obras de Shakespeare son más beneficiosas para el cerebro que cualquier libro de autoayuda. Al fin y al cabo, lo que la lectura puede hacerle a tu cuerpo es increíble.

  Aparte de todos estos, un estudio realizado en 2009 por investigadores de la Universidad de Sussex mostró que tan solo seis minutos de lectura puede reducir el estrés un 68%, siendo más relajante incluso que escuchar música, salir a caminar o tomar una taza de té, lo que convierte a la lectura en una actividad idónea para despejar la mente y preparar el cuerpo para el sueño. Según el los responsables del estudio, esto se debe a que la mente humana es capaz de concentrarse tanto en la lectura que la distracción que supone el ser transportado a un mundo literario tiene la capacidad de aliviar tensiones en los músculos y el corazón.

  A esta conclusión se llegó después de monitorizar los niveles de estrés y la frecuencia cardíaca tras la realización de una gran cantidad de actividades que supuestamente son relajantes. Escuchar música redujo los niveles en un 61%, tomar una taza de té un 54%, dar un paseo un 42% y jugar videojuegos un 21%. Frente a esto, solo seis minutos de lectura silenciosa tenían la capacidad de reducir los niveles de estrés en un 68%, consiguiendo ralentizar el ritmo cardíaco y aliviar la tensión en los músculos.

   El razonamiento de David Lewis, psicólogo y autor del estudio, es que un libro es «más que una mera distracción, es un estado en el que la imaginación participa de forma activa», algo que «te hace entrar en un estado alterado de conciencia». Y poco importa en realidad el tipo de libro que sea, siempre y cuando tenga ese efecto absorbente.

   Eso sí, si vas a leer antes de ir a dormir te recomiendo que lo hagas en papel, por aquello de evitar las pantallas digitales y porque también hay estudios que demuestran que leer libros en papel mejora tu memoria y tu concentración, entre otros muchos beneficios.

 http://lapiedradesisifo.com/2015/11/18/los-sorprendentes-beneficios-de-leer-antes-de-ir-dormir/

lundi 9 novembre 2015

Bonnafé et l’électrochoc : un électrochoc !


Je ne sais si j’ai déjà mis sur ce blog quelque chose de Lucien Bonnafé mais, au contact de ses écrits j’ai appris la radicalité. Ce texte court me semble symbolique de sa démarche. Comme toujours la quête du sens impose une cassure dans la syntaxe classique qui est malheureusement la mienne, ce qui rend la lecture de Bonnafé un peu ardue. Il ne se bat pas pour le plaisir de la forme, mais pour le plaisir de la dialectique qui globalise la pensée quand de phrases en phrases nous la saucissonnons. JP Damaggio

A propos d'électrochoc (22 février 1999, L'Humanité)
Par LUCIEN BONNAFÉ Psychiatre.
 
« N'oubliez pas l'oubli » Sigmund Freud
 ON lit dans «l'Humanité» du 13 février une curieuse intervention, signée d'un médecin qui n’est sûrement pas d'âge à parler d'électrochoc autrement que par ouï-dire. Il s'agit d'un modèle exemplaire de « parole déversoir», quand on parle de ce que l'on connaît le moins avec le plus d'autorité pour sortir ce qu'on a sur le cœur et l'estomac. L'électrochoc atteint le «Moyen Age» dans l'illustration de ce modèle mental. Comme il est d'usage de parler du «Moyen âge» pour esquiver les barbaries de notre âge, il est devenu ordinaire de parler de l'électrochoc comme «barbarie» quand ça sert à esquiver une réalité historique troublante, les carences de relation humaine dans trop de pratiques contemporaines.
 
L'OUÏ-DIRE dont il s'agit porte un sens : c'est d'esquiver la vérité historique qui domine l'histoire de l'électrochoc. Cette technique, si efficace qu'elle inspira le premier triomphalisme psychiatrique, fut très ordinairement utilisée dans les renfermeries garderies qu'étaient les hôpitaux psychiatriques français avec une barbarie qui est ce qu'il s'agit d'effacer des mémoires, avec le déplacement sur une «barbarie» attribuée à l'électrochoc lui-même. Il est plus convenable de masquer que de voir les convulsivothérapies en série dans un contexte traumatisant qui fut un des plus puissants motifs pour nous pousser à « détruire ce système pour bâtir son contraire sur ses ruines ». Ce fut un grand moteur de notre passion d'innovation. Ça empirait sur l'inhumanité avec laquelle les «chocs» précédents, qui consistaient en traitement par la fièvre, avaient perdu leur efficacité en se routinisant, dans la méconnaissance du grand principe que la psychiatrie est par définition corrélation de toute autre activité thérapeutique, biologique, électrique ou chimique, avec science et art de l'écoute et de l'écho aussi raffinés que possible.

MAIS le fait est que la pauvreté contemporaine dans l'application de ce principe mène à appliquer à un enfant sur six une thérapeutique chimique contre les cris et les larmes ; et qu'il y a là, côté concurrence avec la chimie, de quoi éclairer les motifs pour lesquels il faut faire précéder par une anesthésie chimique l'application de l'électrochoc, qui est lui-même un fort anesthésiste ; ce qui va avec le fait qu'il est tout à fait indolore, réalité « oubliée» dans les manipulations émotionnelles par la « parole-déversoir ». La vérité historique est que cette technique efficace qui engendra le premier triomphalisme psychiatrique, fut presque abandonnée à partir du moderne triomphalisme, résultant du progrès que furent les chimiothérapies modernes, en 1952 ; et que ce fut bien longtemps avant l'émergence du climat antipsychiatrique. Elle était si efficace que, quand on l'appliquait correctement, dans une relation très épanouissante avec le patient à son réveil, notre problème était de pallier les demandes excessives des patients, qui en demandaient trop, tant ça leur faisait du bien. Mais se servir de l'effet émotionnel du mot «électrochoc» pour ne pas poser le grand problème contemporain d'une chimiothérapie qui pose d'une façon plus préoccupante, parce que plus subtile, le même problème, l'inépuisable question de l'écoute et de l'écho, dans le contexte relationnel, n'est pas fait pour cultiver les aptitudes des patients à une efficace relation médecin-malade.
Il vaut mieux que les usagers de la médecine sachent que, dans toute thérapeutique, la manière de s'en servir est toujours très déterminante, vérité qui a son comble en psychiatrie, où les drogues modernes ont une efficacité variable de façon spectaculaire, selon le contexte. C'est le même problème que celui de l'électrochoc.
 
 http://la-brochure.over-blog.com/article-bonnafe-et-l-electrochoc-un-electrochoc-112778736.html

vendredi 30 octobre 2015

Quand l'art s'attaque à la maladie mentale

par Caroline Morneau
http://www.laction.com/Auteur-Caroline-Morneau/6487/1

L'organisme Les Impatients s'installe à Joliette
ATELIERS. L'organisme reconnu à la grandeur du Québec, Les Impatients, offre dorénavant des ateliers à Joliette. Le but: supporter les personnes aux prises avec la maladie mentale, et ce, à travers la création artistique.

«On propose plusieurs types d'ateliers. Il est important de retenir que lors des séances, il n'est jamais question de maladie mentale. Les participants sont traités comme des personnes à part entière», témoigne Frédéric Palardy, directeur général de Les Impatients.

Concrètement, l'organisme permet chaque semaine à trois groupes de dix personnes atteintes de maladie mentale de s'adonner à la peinture, au dessin ou encore au collage, sous la supervision de l'animatrice et artiste d'art contemporain, Marilyne Bissonnette et d'un intervenant en psychiatrie. Les activités sont d'une durée de deux heures. L'un des ateliers est offert au Centre hospitalier régional de Lanaudière (CHRDL) tandis que les deux autres prennent place au Musée d'art de Joliette. Un décor parfait pour laisser aller sa créativité.

«Donc, si on fait le calcul, 30 participants prennent part au projet chaque semaine», précise Dre Valérie Falardeau, psychiatre au CHRDL. Elle indique par ailleurs que les requérants du service sont placés sur une liste d'attente et que la priorité, pour le moment, revient aux patients suivis par un psychiatre. L'atelier présenté au CHRDL est proposé à la clientèle qui y réside et qui éprouve des difficultés à se déplacer.

«On veut donner une chance au plus grand nombre de gens possible de participer aux activités, c'est-à-dire, pas seulement ceux en psychiatrie, mais également ceux qui reçoivent l'aide d'un psychologue, d'un médecin de famille ou d'une infirmière. Pour le moment, c'est un projet pilote, alors on doit définir des priorités, mais on a déjà le financement pour éventuellement offrir un quatrième atelier hebdomadaire.»

Les types d'art proposés sont appelés à se diversifier, ajoute-t-elle. «On veut éventuellement aller vers la danse, la musique et les ateliers d'art littéraire.»

Ateliers qui portent fruit «Les Impatients nous font sortir de notre solitude», témoigne Lucie Tremblay, participante au projet. «Dessiner, ça me procure tellement de bien. Quand on sort de trois semaines en psychiatrie, on ne sait plus quoi faire. Le dessin m'a beaucoup aidée à me désennuyer.»

Selon des données fournies par Dr Falardeau, une personne sur quatre serait atteinte de maladie mentale, avec ou sans diagnostic. Elle stipule que les ateliers de l'organisme Les Impatients contribuent à briser les tabous quant au phénomène tout en permettant aux patients de s'exprimer librement à travers l'art. «Ça leur procure un sentiment de fierté et d'accomplissement. Trop de gens vivent dans la honte, alors qu'il n'y a pas lieu d'être.»

Frédéric Palardy ajoute que 87 % des participants disent voir des bénéfices directs quant à leur santé et 66 % mentionnent avoir évité l'hospitalisation.

Soulignons que le projet est d'abord une initiative d'étudiants du Cégep de Joliette. Deux d'entre eux, Mélanie Gagnon et Annie Grégoire, ont raconté en conférence de presse que leur équipe a eu l'idée de faire appel à Les Impatients dans le cadre d'un projet académique en technique d'éducation spécialisée. Le tout s'est concrétisé avec la participation de divers partenaires, tels quel la Fondation pour la santé du nord de Lanaudière qui finance les activités.

 Collection d'œuvres
 http://www.laction.com/Actualites/2015-10-06/article-4301422/Quand-lart-sattaque-a-la-maladie-mentale/1