mardi 9 décembre 2014

GR1 : Théorie et clinique en Art-thérapie et médiations thérapeutiques

Le GR1* "Théorie et clinique en Art-thérapie et médiations thérapeutiques" s'est réuni  le samedi 18 octobre à la MVA de Béziers.

Présents :   Geneviève Dindart, Cynthia Serbert, Jean-Louis Aguilar, Gaëlle Chamboncel.

Depuis le début d’année 2014, le groupe travaille sur le « Manuel des médiations thérapeutiques », d’Anne Brun, Bernard Chouvier et René Roussillon, 2013, Dunod, Paris.

Le choix de cet ouvrage est essentiellement centré sur une volonté de travailler une théorisation pour une pratique psychanalytique des groupes, et notamment les médiations thérapeutiques groupales. Ce choix a pour objectif de clarifier et d’affiner notre pratique en institution ou en libéral.

Ce que nous avons retenu :

Lors de notre première rencontre nous avons pu échanger autour d’une métapsychologie de la médiation et du concept de Medium malléable cher à René Roussillon. Concept qui s’appuie sur la théorie de la transitionnalité élaboré par D. W. Winnicott (Jeu et Réalité). Le médium Malléable désigne en fin de compte un objet existant concret qui prendrait « une forme différente selon la manière dont on s’en saisit ».

Les médiations thérapeutiques permettent, de prime abord, un travail thérapeutique en deçà des processus de symbolisations secondaires (le langage) et de figurer des expériences sensorielles, affectives, et motrices (« sensori-affectivo-motrices » comme le nomme l’école de Lyon). Elles offrent, ensuite, la possibilité d’une verbalisation associative (qui s’appuie, pour certains d’entre nous, sur la règle fondamentale formulée en psychanalyse), en tenant compte du lien transférentiel à l’œuvre dans les ateliers thérapeutique de groupe.

Pour Anne Brun, il s’agit donc de privilégier l’expression non verbale et corporelle sans omettre la place essentielle de la verbalisation qui est indispensable dans l’utilisation des médiations thérapeutiques appartenant au champ de la psychothérapie analytique.

Groupes à création  vs  groupes thérapeutiques à médiation

Lors de notre dernière rencontre nous nous sommes longuement penchés sur le tableau établit par Anne Brun (Manuel des médiations thérapeutiques p. 98). Elle distingue clairement « les groupes à création »  des « groupes thérapeutiques à médiation ». Nous avons noté que le deuxième groupe est celui qui nous concerne dans notre travail thérapeutique. Dans l’espace thérapeutique, il est question d’ « intime » des personnes participants, et de la production d’objet. L’ « intime » à l’œuvre dans l’atelier est la raison de la non-exposition des productions effectuées en atelier. L’atelier à médiation thérapeutique est le lieu d’où émerge le lien transféro-contre-transférentiel. Ainsi, « La production prend sens exclusivement dans la dynamique transférentielle ». 

Cette présentation nous a permis d’échanger sur ce qu’est l’art-thérapie en institution et de mettre en lumière les différences notoires entre les différents ateliers existants (atelier « art-thérapie », « atelier d’expression libre », « atelier marionnette », « atelier de création » avec ou  sans la focale psychanalytique).

Statut et destin de l’objet créé

Nous avons questionné le statut de l’objet créé, c’est-à-dire du médium malléable. L’objet crée est empreint du lien transférentiel du sujet avec le thérapeute mais également du lien transférentiel groupal. (Anne Brun dit qu’il est « le support des nœuds transféro-contre-transférentiels »).
Il ne s’agit pas de donner trop d’importance à l’objet créé, il s’agirait plutôt d’accorder une attention particulière aux effets du transfert du sujet et du contre transfert à l’œuvre chez le thérapeute. 

En définitive, Il appartient au thérapeute de décider du destin de l’objet, cela    dépend bien sûr du contexte institutionnel, (hospitalisation ou atelier en cs externe,). Certains optent pour une conservation, d’autres pour une séparation d’avec l’objet crée. « Il n’existe pas de solution magique à ces questions, ce qui semble important est de bien discuter au préalable les enjeux des choix institutionnels et de pouvoir les justifier ».

Pour conclure, Nous avons mis l’accent sur la nécessité de poser un cadre rigoureux traçant les limites à l’intérieur desquelles toute forme de création devient possible, permettant dans un deuxième temps de faire émerger du sens.

Le GR1 est animé par Gaëlle Chamboncel / Psychologue et art-thérapeute.

*Les GR ne sont pas que des sentiers de grande randonnée, ce sont aussi des groupes de recherche de l'association ARAT.
Ils se réunissent une fois par an au sein du CSRA (Comité Scientifique et de Recherche Associative).
Contact : asso.arat@gmail.com