vendredi 27 juin 2014

Il faut lutter contre la censure, mais que faire ? (partie 2)

L'érotisme dans ma peinture par Marie Morel.

L'ensemble de mon travail de peintre est comme une grande réflexion sur la vie.
Composé par des peintures sur des pensées, des émotions, des contemplations, des bonheurs, des amours, des chagrins, des révoltes, des engagements, des manifestes et de l’érotisme.

L’érotisme est un sujet important dans la vie.
Tout être vivant est envahi d’érotisme, les femmes et les hommes, mais aussi les animaux, les plantes…
Notre venue sur terre est reliée à un acte naturel d’amour.
Ce sujet est si vaste et passionnant, quelle diversité chez chacun de nous !
Toutes ces sensations, ces émotions, ces jeux, ces délires, ces bonheurs, ces souffrances,
cette liberté, cette intimité, ce don de soi, ces partages, etc.


Je peins tout cela, sans tabou, simplement.
Je dis, je raconte les choses que je vois, que je sens, je l’espère sans vulgarité, avec beaucoup de respect pour chaque sujet traité.
Des baisers, des amours, de l’accouplement, des fantasmes, de l’homosexualité, du bondage, des jeux érotiques, de la sexualité chez les personnes très âgées, de la sodomie, du S.M, etc.

Malheureusement je remarque que les œuvres érotiques sont de plus en plus censurées dans les lieux d’expositions.
Les organisateurs ont souvent peur : vigilance excessive de notre société ; on reviens à un monde où nos libertés sont de plus en plus encadrées.

Cette censure me peine beaucoup car elle ampute mes expositions d’un élément important de mon travail de peintre.

Si nous, les artistes, ne pouvons plus montrer d’œuvres érotiques, que deviendront les grands chants d’amour de notre époque ?
Circulent librement beaucoup d’images pornographiques qui ne donnent pas la même vision de l’amour et de l’érotisme que l’œuvre d’un artiste.

Pourquoi, dès qu’un sexe est peint sur une toile, certains crient-ils au scandale ?
 

Observer les gens et leur réactions devant une peinture permet en fait de les découvrir eux, de cerner leur caractère et leurs sensations.
La peinture, elle, ne change jamais, elle est là unique, toujours la même, mais chaque personne qui la regarde, la voit et la juge différemment.
La personne qui regarde l’œuvre a ses propres émotions, son propre ressenti, et c’est elle qui crée ce qu’elle voit en fonction de ce qu’elle est.

Je remarque que la personne qui est choqué devant l’œuvre érotique est en fait comme devant un miroir qui lui renvoi l’image de ce qu’elle est, avec ses blocages et sa pudibonderie propre.
Certaines personnes sont mal à l’aise devant la sexualité, pleines de tabous, sans liberté personnelle, cadrées dans des dogmes religieux ou familiaux, pleines de complexes et d’inhibitions, que sais-je encore…
Il faut une ouverture d’esprit pour entrer dans une peinture intime.


Bien sûr, on peux ne pas aimer une œuvre, cela est autre chose, et propre à chacun. Mais refuser, et dénoncer un travail uniquement parce qu’il parle d’érotisme est dramatique ; et qu’une société replonge à nouveau, petit à petit, dans cela, est dangereux pour nous tous. Il est encore temps je l’espère de réagir et de garder notre liberté d’expression.

Bien évidemment mon travail sur l’érotisme continuera dans l’atelier malgré toute censure, mais je remercie les commissaires d’expositions et les responsables d’institutions qui ont le courage actuellement de montrer ces peintures.

Marie MOREL.
Merci à La Compagnie d’Art singulier en Méditerranée.

Ci-joint, le tableau "L'Amour" (détails) de Marie Morel, qui vient d'être censuré par la mairie d'Aubagne.


Et puis pour finir, moi, à ma place de franc-tireur, de perpétuel recalé de la Kulture…
Pour la première fois cette année, j’avais décidé de m’extraire de ma tanière de la rue Chantecrit, et de m’exprimer avec la famille en tant qu’artiste, 
http://www.galeries-arts.com/fr/artiste/lafargue-guy/88dans le cadre de ce Festival d’Art Singulier d’Aubagne, au mois d’Août prochain.
Je m’y préparais soigneusement lorsque j’ai été informé de la censure exercée par la mairie d’Aubagne sur l’œuvre de ces deux artistes bien “CRU”: DEMIN et Marie MOREL. 

Déchiré par ce que peut représenter cette implosion du festival d’Aubagne pour Danielle JACQUI qui a démissionné de sa fonction de présidente de la Compagnie des Singuliers de Méditerranée, je ne peux pas passer outre à ce mépris de l’œuvre de Marie MOREL et de DEMIN, leur exclusion d’une manifestation artistique est pour moi insoutenable.

A cette sottise cruelle et intolérable des censeurs de la Mairie d’Aubagne, s’ajoute pour moi une relation casi-préhistorique  avec l’œuvre de Marie dont j’ai suivi l’évolution depuis ses premiers pas dans l’arène artistique, avec beaucoup de tendresse et une admiration inconditionnelle.
Elle est pour moi une créatrice et une artiste flamboyante majeure dans notre jungle.

Si vous faites suivre la pétition ci-dessous à signer en ligne à votre fichier personnel à laquelle je me joins,joignez y ma lettre qui apporte à l’appel à signatures un peu nu des éléments d’information et de réflexion.http://www.avaaz.org/fr/petition/Mairie_dAubagne_empecher_une_interdiction_dexposition_artistique/?tdbrshb

Je propose aux Singuliers de la famille
ici à Bordeaux dans les chais de Chantecrit
pour la rentrée prochaine
une exposition/manifeste que je titulerai  :


“LES  INAVOUABLES”
La création érotique des Singuliers

Bien à vous tous
Guy Lafargue
art-cru.com

Mis en ligne avec l'aimable autorisation de Guy Lafargue et le soutien de l'ARAT.